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Phtalate de bis(2-éthylhexyle)

Fiche toxicologique n° 161

Sommaire de la fiche

Édition : 2004

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [1, 5]

    Le DEHP est rapidement absorbé chez l’homme et l’animal par voie orale après hydrolyse en MEHP (phtalate de mono(2-éthylhexyle)). L’absorption par voie cutanée semble faible chez l’homme alors qu’elle a été mise en évidence par inhalation. Le MEHP est largement distribué dans les tissus sans qu’une accumulation soit observée puis il subit une série d’oxydations dans le foie, très poussées chez le rat et plus réduites chez les primates et l’homme. Chez ce dernier, les métabolites sont ensuite large­ment conjugués à l’acide glucuronique. L’excrétion intervient rapidement par voies urinaire et fécale avec une grande variabilité inter-espèce et inter-­individuelle chez l’homme.

    Chez l'animal
    Absorption

    De nombreuses études sur l'animal ont montré que le DEHP est rapidement absorbé par le tractus gastro-intestinal, principalement après hydrolyse en phtalate de mono(2-éthylhexyle) (MEHP) par des lipases. Le degré d'ab­sorption chez le rat, les primates non humains ainsi que l'homme peut être évalué à environ 50 % pour des doses allant jusqu'à 200 mg/kg. L'absorption semble plus faible chez l'homme et les primates que chez le rat, probablement du fait d'une activité réduite des lipases. Un seuil d'hydrolyse du DEHP en MEHP induisant une proportion plus importante de DEHP intact au contact des tissus a été mis en évi­dence chez le rat.

    L'absorption pulmonaire du DEHP a été montrée chez l'homme et le rat mais non quan­tifiée.

    L'absorption cutanée chez les rongeurs est d'environ 20 % de la dose appliquée. Une étude in vitro a par ailleurs montré que l'absorption cutanée du DEHP était quatre fois plus impor­tante chez le rat que chez l'homme.

    Distribution

    La totalité du DEHP sanguin est liée aux pro­téines avec une demi-vie de 18,6 heures ; son produit d'hydrolyse, le MEHP, s'équilibre entre les formes libre et liée de l'albumine avec une demi-vie plus élevée. La substance se dépose d'abord dans le tractus gastro-intestinal, le foie et les reins, puis dans les muscles, les pou­mons, les testicules et le cœur. Elle est rapide­ment éliminée de l'organisme : la majorité en 24 heures, le reste en 3 à 5 jours avec une réten­tion tissulaire faible. Aucune accumulation n'est observée après administration orale de 2,8 g/kg/j pendant 7 jours ou 5 g/kg dans la nourriture pendant 5-7 semaines. La clairance rapide et le faible potentiel d'accumulation tis­sulaire des diesters phtaliques sont la cause de leur faible toxicité aiguë et chronique.

    Métabolisme

    Le DEHP est transformé, avant absorption, en MEHP et 2-éthylhexanol (2-EH) par une hydrolase. Cette lipase, présente dans la majorité des organes, est particulièrement active dans le suc pancréatique et la muqueuse intestinale. Le métabolisme oxyda­tif du MEHP commence par une hydroxylation de la chaîne latérale éthylhexyle par le système des monooxygénases mixtes cytochrome P450 dépendantes ; cette activité existe au niveau hépatique chez le rat ; mais aussi au niveau rénal et pulmonaire chez le lapin. Si les voies métaboliques largement étudiées chez le rat et le lapin (fig. 1) sont probablement identiques chez les autres mammifères, elles diffèrent sur le plan quantitatif.

    Ainsi chez le singe, l'hydrolyse est très faible et la ß-oxydation (responsable de la for­mation du métabolite impliqué dans les phé­nomènes de cancérogenèse hépatocellulaire) intervient à un degré moindre comparé au rat ou à la souris.

    Le 2-éthylhexanol (2-EH) est rapidement métabolisé en acide 2-éthylhexanoïque (2-EHA) dans de nombreux tissus. Cet acide est soumis à des oxydations menant finalement à l'acétate et au dioxyde de carbone. La décomposition des intermédiaires de l'oxydation pro­duit de faibles quantités de 2- et 4-heptanone.

    A chaque étape du métabolisme, les pro­duits peuvent être convertis en glucuro-conjugués ; le taux de glucuronides urinaires dérivés du MEHP est insignifiant chez le rat, modéré chez le hamster (15 %) et élevé chez la souris (64 %), les primates (80 %) et l'homme (80 %). La conjugaison permet généralement de dimi­nuer la toxicité potentielle des substances. Le mécanisme de glucuro-conjugaison n'étant fonctionnel qu'à l'âge de trois mois chez les enfants, les fœtus et nouveaux-nés peuvent donc être particulièrement vulnérables à une exposition au DEHP.

    Schéma métabolique

    Excrétion

    L'excrétion du DEHP et de ses métabolites est rapide : chez la souris et le rat, jusqu'à 60 % d'une dose orale ou intraveineuse apparais­sent dans les urines en 24 heures, 1 à 15 % sont excrétés dans les 7 jours suivants ; le lapin excrète 65 % d'une dose orale dans l'urine alors que le chien excrète une grande majorité de la dose dans les féces (56-75 %). Si les métabo­lites urinaires du MEHP sont identiques dans toutes les espèces sur le plan qualitatif, la dis­tribution quantitative varie avec l'espèce, l'âge de l'animal et la dose. La répartition de l'excré­tion des métabolites, entre l'urine et les féces, est indépendante de la dose mais dépend for­tement de l'espèce, du sexe, de la voie et du mode d'administration.

  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme [1, 5]
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