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Trichlorure de fer

Fiche toxicologique n° 154

Sommaire de la fiche

Édition : Février 2021

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Absorbé au niveau du tube digestif, le fer de la substance est intégré dans le métabolisme du fer de l’organisme (hémoglobine, myoglobine).

    Chez l'animal
    Absorption

    L'absorption digestive du trichlorure de fer se fait au niveau gastrique et duodénal après réduction en dichlorure de fer.

    Métabolisme

    Le métabolisme du trichlorure de fer suit celui du fer en général, rapide­ment décrit ici. Par voie digestive, l'absorption du fer est limitée par un système de régulation. Le fer est ensuite transformé de nouveau en ion ferrique, lié à une protéine porteuse et transporté dans le sang sous forme de trans­ferrine. Cette dernière parvient au niveau du foie et de la rate, où elle servira à l'élaboration de l'hémoglobine et de la myoglobine. Trente-cinq pour cent sont inutilisés et stoc­kés au niveau du système réticulo-endothélial. 

    Excrétion

    L'élimination se fait principalement par la desquamation des cellules digestives et les pertes sanguines.

  • Mode d'actions
  • Toxicité expérimentale
    Toxicité aiguë [23]

    On ne dispose pas de donnée sur les effets du trichlorure de fer.

    La DL50 par voie orale est de 450 mg/kg chez le rat et de 895 mg/kg chez la souris. Les effets ne sont pas décrits dans la littérature.

    Toxicité subchronique, chronique

    L’ingestion répétée induit des troubles digestifs et une atteinte hématologique. Des dépôts de fer sont retrouvés dans de nombreuses cellules de l’appareil digestif (intes­tins, foie). L’inhalation entraîne une inflammation bron­chique.

    Chez le rat par voie orale (0,3, 1, 10, 100 et 1 000 mg/L dans l'eau de boisson pendant 7 mois), la dose sans effet est de 1 mg/L. Aux doses supérieures, on observe des diarrhées au cours des premiers mois de l'essai (à 100 et 1 000 mg/L), un retard pondéral (à partir de 10 mg/L), ainsi qu'une diminution du taux d'hémoglobine et une augmentation du nombre de leucocytes à 100 et 1 000 mg/L. À ces deux doses, la muqueuse de l'intestin grêle est le siège de foyers de desquamation et d'hyper­plasie ; l'examen histologique révèle que les cellules de la muqueuse gastrique, les macrophages de l'intestin grêle et les hépatocytes des animaux traités, surtout à partir de 10 mg/L, comportent d'importants dépôts d'hémosidérine [24].

    Chez le lapin exposé par inhalation (3,1 et 1,7 mg/m3, 6 h/j, 5 j/sem, 2 mois), l'examen histologique des pou­mons révèle une réaction inflammatoire interstitielle lymphocytaire ainsi que des granulats macrophagiques. L'intensité et la fréquence de ces réactions sont dépen­dantes de l'exposition. Les macrophages comportent des inclusions riches en fer et la concentration en phospholi­pides est augmentée [25].

    Effets génotoxiques

    La plupart des essais sont négatifs in vitro. Certains résul­tats positifs in vivo pourraient être de mécanisme épigé­nétique.

    Le trichlorure de fer n'induit pas de mutation sur le locus TK de cellules de lymphome de souris[26].

    L'administration orale chez des souris à jeun provoque, à partir de 2 mg/kg, une augmentation des aberrations nucléaires au niveau des cellules de l'estomac. Par cette voie, on n'observe pas d'anomalie chez des animaux normalement nourris ou au niveau des cellules de la muqueuse colique. Des aberrations apparaissent à ce niveau en cas d'administration rectale du produit. Ces observations indiquent un effet local peut-être de nature épigénétique [27].

    Effets cancérogènes [29]

    Une étude de cancérogenèse chez le rat est négative.

    Chez le rat, l'administration quotidienne de trichlorure de fer pendant 2 ans (0,25 et 0,5 % dans l'eau de boisson) n'augmente pas le nombre de tumeurs malignes. La seule anomalie constatée est une réduction du gain de poids des animaux traités.

    Effets sur la reproduction [28]

    Les essais réalisés ne permettent pas de se prononcer sur les risques pour la reproduction du trichlorure de fer.

    L'administration à des œufs de poules de divers sels métalliques a montré que le sel de fer était le moins embryotoxique avec une DL50 de 1 185 μg/œuf (contre 3 µg/œuf pour le sel de cadmium). Dans ce même essai, l'effet tératogène apparaît faible.

  • Toxicité sur l’Homme

    Les effets du trichlorure de fer sont essentiellement liés à ses propriétés fortement irritantes, notamment sur les muqueuses digestives, respiratoires et oculaires. Aucun effet lié à des expositions répétées n’est publié. On ne dis­pose pas de donnée sur d’éventuels effets cancérogènes ou sur la fonction de reproduction.

    Toxicité aiguë [30]

    Du fait de son utilisation en thérapeutique humaine et de la description d'accidents en milieu professionnel, les effets de l'ingestion de fortes doses sont connus chez l'homme.

    Comme d'autres sels ferriques, le trichlorure de fer entraîne des troubles digestifs importants (douleurs abdominales, vomissements et diarrhées profuses, gastrites hémorragiques). Dans un cas d'ingestion volontaire, une nécrose de l'estomac et d'une partie du duodénum a été décrite. Les pertes digestives ainsi qu'un effet vasodila­tateur du fer peuvent contribuer à la survenue d'un col­lapsus. Une acidose métabolique, une atteinte tubulaire rénale aiguë, des troubles de la coagulation et une cytolyse hépatique peuvent compliquer ce tableau. Dans cer­tains cas, un coma convulsif a été rapporté. Des séquelles digestives sténosantes sont possibles.

    Les aérosols (poussières, brouillards) de trichlorure de fer sont irritants pour la peau et les muqueuses oculaires et respiratoires.

    Le contact avec la peau peut entraîner des dermites per­sistantes ou une pigmentation brune qui subsiste plu­sieurs jours [31].

    L'inhalation des vapeurs émises lorsque la substance est chauffée provoque une irritation susceptible de léser les muqueuses respiratoires.

    Toxicité chronique

    Aucun effet chronique lié à l'exposition professionnelle à ce composé n'a été rapporté.

  • Interférences métaboliques
  • Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal
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