Caractéristiques
Utilisations [1-6]
- Matière première pour la préparation de savons, tensioactifs ou émulsifiants pour lubrifiants, produits d'entretien, colles, produits photographiques, cosmétiques...
- Matière première pour la préparation d'inhibiteurs de corrosion (notamment pour les fluides de coupe), d'accélérateurs de vulcanisation, de plastifiants et de ciments.
- Absorbant des gaz acides (notamment H2S, SO2, CO2) pour l'épuration des gaz naturels, de cookerie, de raffinerie.
- Agent dispersant ou solubilisant pour produits biocides, phytosanitaires, colorants, lubrifiants et pour la caséine.
- Agent chélateur pour le traitement des métaux (nettoyage, dépôt chimique ou électrolytique.).
Propriétés physiques
La triéthanolamine est un liquide visqueux, incolore, très hygroscopique, de très faible odeur ammoniacale. Il est miscible à l'eau, l'acétone et l'éthanol, mais peu soluble dans les hydrocarbures (0,02 g/100 g dans le n-heptane à 25° C) et l'oxyde de diéthyle.
Nom Substance | Formule | N° CAS | Etat Physique | Masse molaire | Point de fusion | Point d'ébullition | Densité | Densité gaz / vapeur | Pression de vapeur | Point d'éclair | Température d'auto-inflammation | Limites d'explosivité ou d'inflammabilité (en volume % dans l'air) | Coefficient de partage n-octanol / eau (log Pow) |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Triéthanolamine |
C 6H 15O 3N |
102-71-6 |
Liquide |
149,19 |
17 à 21,6 °C |
320 à 335,4 °C |
1,124 |
5 à 5,15 |
< 0,03 Pa à 25 °C 1,33 kPa à 205 °C |
179 à 193 °C (coupelle fermée) 190,5 (coupelle ouverte) |
315 à 332 °C |
Limite inférieure : 1,3 % Limite supérieure : 8,5 % |
-2,3 à 25 °C |
À 25 °C et 101,3 kPa, 1 ppm = 6,102 mg/m3.
Propriétés chimiques [2, 4, 5, 10, 11, 13]
La triéthanolamine s'oxyde lentement sous l'action de l'air et de la lumière, se colorant en jaune, puis en brun. La réaction est accélérée par la chaleur et la présence de certains métaux.
Dans des conditions normales d'emploi, la triéthanolamine est un produit stable, qui présente à la fois les réactions caractéristiques des amines tertiaires et celles des alcools primaires. C'est une base, plus faible que la diéthanolamine (ou 2,2'-iminodiéthanol) et surtout que la monoéthanolamine (ou 2-aminoéthanol) (solution 0,1N : pH = 10,5), qui donne des sels avec les acides minéraux ou organiques (elle fixe notamment le dioxyde de carbone) ; la réaction est exothermique et peut être violente, surtout avec les acides concentrés.
Avec des oxydants puissants, la triéthanolamine peut réagir vivement. Avec des réducteurs puissants, il peut y avoir formation d'hydrogène, gaz inflammable.
En présence d'agents nitrosants tels que les nitrites, l'acide nitreux ou les oxydes d'azote, en phase liquide ou gazeuse, la triéthanolamine peut donner naissance à la N-nitrosodiéthanolamine réputée cancérogène. La vitesse de nitrosation des amines par les nitrites est maximale à pH = 3, mais la réaction a lieu également en milieu basique.
La pyrolyse ou la combustion du produit dégage des fumées toxiques (oxydes d'azote, oxydes de carbone et cyanure d'hydrogène).
Certains métaux sont attaqués par la triéthanolamine, notamment le cuivre, l'aluminium et leurs alliages.
Récipient de stockage [2]
Le stockage de la triéthanolamine s'effectue généralement dans des récipients en acier (inoxydable ou recouvert de polyéthylène, de polypropylène ou de téflon) équipés d'un système de réchauffage ; l'acier ordinaire favorise le jaunissement du produit.
Le cuivre, l'aluminium et leurs alliages sont à éviter, de même que le contact avec certains caoutchoucs ou matières plastiques (polyuréthane, polyester).
Le verre peut être utilisé pour de petites quantités : dans ce cas, les récipients seront protégés par une enveloppe métallique plus résistante et convenablement ajustée.
La triéthanolamine absorbant rapidement la vapeur d'eau et le dioxyde de carbone, il est recommandé de la stocker sous air sec ou mieux sous atmosphère inerte (azote).