Le trichlorofluorométhane a une toxicité aiguë faible, même s’il est l’un des produits les plus nocifs de la série des chlorofluoroalcanes.
Les études réalisées, essentiellement par inhalation, chez de nombreuses espèces animales (souris, rats, cobayes, lapins, chiens et singes) ont montré que son action s’exerce essentiellement sur les systèmes nerveux central et cardio-vasculaire, secondairement sur le système broncho-pulmonaire, et qu’il faut atteindre des concentrations très élevées pour que se manifestent ces effets.
Pour une exposition de 30 minutes, la CL50 est de 10 % chez la souris, de 25 % chez le cobaye et le lapin. Chez le rat, pour une exposition de 4 heures, la CL50 la plus basse publiée est de 2,6 % (à 10 % la mort intervient après 20 minutes à 2 heures d’exposition, à 20 - 30 % après 4 minutes environ). Par voie orale, chez le rat, la dose de 3700 mg/kg n’est pas létale.
Les animaux exposés à de fortes concentrations de tri- chlorofluorométhane manifestent des signes d’agitation, présentent des tremblements, une respiration saccadée et ralentie, puis sombrent dans un état comateux avec disparition progressive des réflexes. Les symptômes régressent rapidement lorsque les animaux sont retirés de l’atmosphère toxique. Chez le cobaye et le lapin, les tremblements et les effets sur la respiration se manifestent entre 2 et 2,5 %, la narcose est légère à 5 %, profonde à 10 %.
Les effets cardio-vasculaires du trichlorofluorométhane se traduisent par un abaissement de la contractilité du myocarde, une hypotension artérielle, mais surtout par une sensibilisation du cœur aux effets de l’asphyxie (bradycardie sinusale, bloc auriculo-ventriculaire et dépression de l’onde T) et à l’action arythmogène de l’adrénaline (tachycardie et fibrillation ventriculaire). Cette sensibilisation apparaît chez la souris ou le rat à des concentrations atmosphériques comprises entre 2,5 et 5 %, chez le chien ou le singe entre 0,35 et 0,6 % ; chez un chien exposé 5 minutes à une atmosphère contenant 0,5 % de produit, une injection de 5 à 8 µg/kg d’adrénaline déclenche une arythmie cardiaque. Le seuil d’action est plus élevé pour une décharge d’adrénaline endogène (exercice intense ou stress sévère). La sensibilisation est fugace puisque, 10 minutes après la fin de l’exposition, l’injection d’adrénaline est sans effet.
Au niveau du tractus pulmonaire, on observe, en dehors de la réduction des mouvements respiratoires liée à l’atteinte du système nerveux, une bronchodilatation chez le singe dès 5 % et, chez le chien, dès 2,5 % avec en plus, chez celui-ci, une augmentation de la compliance pulmonaire. Chez le rat et la souris, les effets sont inverses : bronchoconstriction et réduction de la compliance pulmonaire, dès 2,5 % chez le rat, dès 1 % chez la souris.
Localement, le trichlorofluorométhane ne provoque, sur la peau ou les yeux des rats ou des lapins, qu’une irritation légère et réversible, jamais de lésion grave.
Aucune atteinte particulière, clinique, biologique ou histologique, n’a été observée chez des rats, cobayes, lapins ou chiens exposés :
- 3,5 heures/jour, 5 jours/semaine, pendant 4 semaines à 2,5 % ;
- 6 heures/jour, 5 jours/semaine, pendant 6 semaines à 1,025 % ;
- en continu pendant 90 jours à 0,1 %.
Il en est de même pour des rats recevant, par voie orale, 450 mg/kg/jour pendant 90 jours (mise à part, dans ce cas, une légère augmentation de l’excrétion urinaire de fluor).
Dans aucun cas, on n’a, notamment, mis en évidence de signe d’hépatotoxicité.