Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [5, 6, 10, 12, 14, 15]
Bien absorbé par voie respiratoire, le trichlorofluorométhane ne semble pas métabolisé et est rapidement éliminé dans l'air expiré.
Chez l'animal
Le trichlorofluorométhane qui pénètre dans l’organisme par voie respiratoire n’y est que faiblement retenu.
Chez l’homme, dans les différentes conditions d’exposition étudiées, le taux de rétention se situe aux environs de 20 %. L’essentiel du produit retenu se retrouve dans le tissu pulmonaire et dans le sang ; la concentration sanguine est fonction de la concentration atmosphérique et indépendante de la durée d’exposition (2,8 mg/L pour une concentration de 0,065 %).
En fin d’exposition, les concentrations du produit dans l’air alvéolaire et dans le sang baissent immédiatement selon un processus biphasique (après une exposition à 0,065 %, les demi-vies respectives sont 7 minutes et 1,8 heure dans l’air alvéolaire, 11 minutes et 1 heure dans le sang).
La presque totalité du produit est éliminée sous forme inchangée dans l’air expiré ; il n’y a apparemment pas de biotransformation dans l’organisme.
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale [5, 6, 9-14]
Toxicité aiguë
Il faut des concentrations généralement élevées pour induire des effets neurologiques (agitation puis coma) et cardio-vasculaires (arythmie). Il n'est pas irritant pour la peau et faiblement pour l'œil.
Le trichlorofluorométhane a une toxicité aiguë faible, même s’il est l’un des produits les plus nocifs de la série des chlorofluoroalcanes.
Les études réalisées, essentiellement par inhalation, chez de nombreuses espèces animales (souris, rats, cobayes, lapins, chiens et singes) ont montré que son action s’exerce essentiellement sur les systèmes nerveux central et cardio-vasculaire, secondairement sur le système broncho-pulmonaire, et qu’il faut atteindre des concentrations très élevées pour que se manifestent ces effets.
Pour une exposition de 30 minutes, la CL50 est de 10 % chez la souris, de 25 % chez le cobaye et le lapin. Chez le rat, pour une exposition de 4 heures, la CL50 la plus basse publiée est de 2,6 % (à 10 % la mort intervient après 20 minutes à 2 heures d’exposition, à 20 - 30 % après 4 minutes environ). Par voie orale, chez le rat, la dose de 3700 mg/kg n’est pas létale.
Les animaux exposés à de fortes concentrations de tri- chlorofluorométhane manifestent des signes d’agitation, présentent des tremblements, une respiration saccadée et ralentie, puis sombrent dans un état comateux avec disparition progressive des réflexes. Les symptômes régressent rapidement lorsque les animaux sont retirés de l’atmosphère toxique. Chez le cobaye et le lapin, les tremblements et les effets sur la respiration se manifestent entre 2 et 2,5 %, la narcose est légère à 5 %, profonde à 10 %.
Les effets cardio-vasculaires du trichlorofluorométhane se traduisent par un abaissement de la contractilité du myocarde, une hypotension artérielle, mais surtout par une sensibilisation du cœur aux effets de l’asphyxie (bradycardie sinusale, bloc auriculo-ventriculaire et dépression de l’onde T) et à l’action arythmogène de l’adrénaline (tachycardie et fibrillation ventriculaire). Cette sensibilisation apparaît chez la souris ou le rat à des concentrations atmosphériques comprises entre 2,5 et 5 %, chez le chien ou le singe entre 0,35 et 0,6 % ; chez un chien exposé 5 minutes à une atmosphère contenant 0,5 % de produit, une injection de 5 à 8 µg/kg d’adrénaline déclenche une arythmie cardiaque. Le seuil d’action est plus élevé pour une décharge d’adrénaline endogène (exercice intense ou stress sévère). La sensibilisation est fugace puisque, 10 minutes après la fin de l’exposition, l’injection d’adrénaline est sans effet.
Au niveau du tractus pulmonaire, on observe, en dehors de la réduction des mouvements respiratoires liée à l’atteinte du système nerveux, une bronchodilatation chez le singe dès 5% et, chez le chien, dès 2,5 % avec en plus, chez celui-ci, une augmentation de la compliance pulmonaire. Chez le rat et la souris, les effets sont inverses: bronchoconstriction et réduction de la compliance pulmonaire, dès 2,5 % chez le rat, dès 1 % chez la souris.
Localement, le trichlorofluorométhane ne provoque, sur la peau ou les yeux des rats ou des lapins, qu’une irritation légère et réversible, jamais de lésion grave.
Toxicité subchronique, chronique
Chez l'animal, aucun effet n'a été noté lors d'exposition répétée.
Aucune atteinte particulière, clinique, biologique ou histologique, n’a été observée chez des rats, cobayes, lapins ou chiens exposés :
- 3,5 heures/jour, 5 jours/semaine, pendant 4 semaines à 2,5 %;
- 6 heures/jour, 5 jours/semaine, pendant 6 semaines à 1,025 %;
- en continu pendant 90 jours à 0,1 %.
Il en est de même pour des rats recevant, par voie orale, 450 mg/kg/jour pendant 90 jours (mise à part, dans ce cas, une légère augmentation de l’excrétion urinaire de fluor).
Dans aucun cas, on n’a, notamment, mis en évidence de signe d’hépatotoxicité.
Effets génotoxiques
La seule donnée publiée est un résultat négatif obtenu dans un test d’Ames.
Effets cancérogènes
Il n'entraîne pas d'effet cancérogène chez l'animal.
Deux études de cancérogénèse ont été réalisées, sur deux ans, par administration orale du produit chez le rat (à 488 et 977 mg/kg/jour chez les mâles ; à 538 et 1077 mg/kg/jour chez les femelles) et chez la souris (à 1962 et 3925 mg/kg/jour). Elles n’ont montré aucune augmentation de l’incidence des tumeurs chez les animaux traités.
Effets sur la reproduction
On ne dispose pas de données sur les effets sur la fertilité ; il n'induit pas d'anomalie du développement.
L’exposition de rates à une concentration de 20 % d’un mélange 10 : 90 de trichlorofluorométhane et de dichlorodifluorométhane, 2 heures/jour du 4e au 16e jour de la gestation, n’induit aucune anomalie chez leurs nouveau-nés. Il en est de même pour les lapines exposées, dans les mêmes conditions, du 5e au 20e jour de la gestation.
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Toxicité sur l’Homme [5, 6, 10, 12-14]
Lors d'expositions accidentelles, des effets neurologiques et cardiaques sont rapportés. On ne note pas d'effet lié à des expositions répétées sauf quelques cas de dermatoses. On ne dispose pas de donnée sur d'éventuels effets cancérogènes ou sur la fonction de reproduction.
Toxicité aiguë
On a pu observer, chez des sujets exposés 15 à 60 secondes à une concentration de 0,17 % de trichlorofluorométhane (obtenue à 50 cm d’une bombe aérosol en fonctionnement), un bronchospasme, avec bradycardie et une inversion de l’onde T à l’électrocardiogramme.
Des signes d’atteinte neurologique (étourdissements, perte de conscience) et une irritation oculaire apparaissent pour une concentration voisine de 5 % qui paraît être la limite de tolérance du produit chez l’homme. Les symptômes observés à cette concentration disparaissent rapidement en présence d’air frais.
Quelques cas de décès ont été signalés après des expositions aiguës à de très fortes concentrations du produit seul ou en mélange.
On a d’autre part évoqué la responsabilité des chlorofluoroalcanes utilisés comme pulseurs d’aérosols dans un certain nombre d’accidents mortels survenus chez de jeunes toxicomanes ou chez des malades asthmatiques qui abusaient de pulvérisations d’aérosols bronchodilatateurs. Il semblerait qu’aient pu intervenir dans ces accidents une arythmie sévère provoquée par les chlorofluoroalcanes, de l’hypercapnie et une décharge de catécholamines due à l’effort ou à l’émotion.
Toxicité chronique
Des études sur volontaires ont montré qu’une exposition à 0,1 %, 8 heures/jour, 5 jours/semaine, avec au total 18 jours d’exposition, était parfaitement bien tolérée (aucune modification de la fonction respiratoire ni de l’électrocardiogramme, aucun effet subjectif).
Le contact prolongé ou répété avec le liquide peut occasionner des dermatoses.
Aucune publication ne fait état d’étude chez l’homme concernant le pouvoir cancérogène du produit ou ses effets sur la reproduction.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal