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Oxydes d'azote

Fiche toxicologique n° 133

Sommaire de la fiche

Édition : Juillet 2020

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [14, 15]

    Les oxydes d’azote sont absorbés principalement par voie respiratoire. Le monoxyde d’azote se fixe dans le sang à l'hémoglobine pour former de la nitrosylhémoglobine, puis de la méthémoglobine, avant une élimination principalement par les reins sous forme de nitrates. Le peroxyde d’azote et le tétraoxyde d’azote ne sont pas à l’origine de nitrosylhémoglobine.

    Chez l'animal
    Absorption

    Les oxydes d'azote pénètrent dans l'organisme essentiellement par inhalation mais les passages percutanés sont possibles. L’absorption pulmonaire du peroxyde d’azote est de 50 à 60 % chez le singe [16] ; concernant le monoxyde d’azote, le taux d’absorption varie de 20 à 90 % selon l'espèce, la fréquence respiratoire et le mode de respiration (nasal ou oral). L’absorption du tétraoxyde d’azote est supposée similaire à celle du dioxyde d’azote [17].

    Les oxydes d'azote pénètrent dans l'organisme essentiel­lement par inhalation, mais les passages transcutané et au cours de contacts oculaires sont possibles. Le mono­xyde d'azote, peu soluble dans l'eau, pénètre dans la cir­culation sanguine au niveau des alvéoles alors que le peroxyde d'azote, plus soluble, est absorbé à tous les niveaux du tractus respiratoire. Chez l'homme (0,6­13,6 mg/m3) l'absorption de peroxyde d'azote est de 81-90 % pendant une respiration normale et 90 % pen­dant une respiration forcée. Elle est de 31 à 50 % chez le singe et varie de 25 à 85 % chez le chien, le lapin et le rat selon l'espèce, la fréquence respiratoire et le mode de respiration.

    Le monoxyde d'azote pénètre dans la circulation sous forme non transformée. In vitro, il se lie à l'hémoglobine pour former de la nitrosylhémoglobine qui se transforme en méthémoglobine en présence d'oxygène. In vivo, chez la souris, le taux de nitrosylhémoglobine devient stable après 30 min et décline rapidement après arrêt de l'expo­sition. Une exposition à 4,5 mg/m3 pendant 23-29 mois induit un taux sanguin de nitrosylhémoglobine constant (0,01 %) et un taux de méthémoglobine maximal de 0,3 % [29].

    Après absorption, le peroxyde d'azote est hydrolysé en acide nitrique puis transformé en ions nitrites avant de pénétrer dans la circulation sanguine ; après arrêt de l'ex­position, le taux sanguin de ces ions diminue rapidement. Les nitrites réagissent avec l'hémoglobine pour former la nitrosylhémoglobine dont le taux est en relation linéaire avec l'exposition.

    Dans le cas des deux oxydes d'azote, les ions nitrites et nitrates rapidement formés à partir de la nitrosylhémoglobine sont transférés dans le sérum. La majeure partie des nitrates est excrétée dans l'urine par les reins. Les nitrates sanguins restants sont excrétés soit dans la cavité buccale par la salive, où ils sont convertis en nitrites par les bacté­ries, atteignent l'estomac, y sont transformés en azote gazeux et disparaissent, soit dans l'intestin où ils sont transformés par les bactéries intestinales en ammoniac excrété dans les fèces, soit à travers les parois intestinales et excrété dans l'urine après métabolisation en urée. L'ex­crétion urinaire de 15N] après 48 h chez le rat est de 55 % de la dose de [15N]O, dont 75 % de nitrates et 24 % d'urée.

     

    Distribution

    Le monoxyde d'azote pénètre dans la circulation sanguine sous forme non transformée. Il se lie à l'hémoglobine pour former de la nitrosylhémoglobine (NOHb) qui se transforme en méthémoglobine (MetHb) en présence d'oxygène ; des ions nitrites et nitrates sont ensuite formés.

    Chez la souris, le taux de nitrosylhémoglobine est proportionnel au niveau d’exposition pour des fortes concentrations en monoxyde d’azote et peroxyde d’azote (entre 20 et 80 ppm) ; il n’existe pas de relation pour la MetHb. Chez les souris exposées à 40 ppm de NO, le taux de NOHb devient stable après 30 min (0,7 %) et décline ensuite rapidement quand les souris ne sont plus exposées ; un taux de MetHb de 5 % est mesuré dans le même temps et suit la même évolution que la NOHb. L’exposition à 40 ppm de NO2 entraine la formation de très peu de NOHb (0,2 %) et aucune MetHb n’est détectée [18].

    Les concentrations sanguines en nitrites et nitrates augmentent pour atteindre un équilibre après 10 et 30 minutes respectivement [19].  Dans les cas du NO et du NO2, les ions nitrites et nitrates rapidement formés à partir de la nitrosylhémoglobine sont expulsés des globules rouges et se retrouvent dans le sérum. A l’arrêt de l’exposition, le taux sanguin de ces ions diminue rapidement.

    Suite à l’inhalation de 138-880 ppm de 15NO radiomarqué, de faibles quantités de 15N ont été retrouvées dans les poumons, la trachée, le foie, les reins et les muscles des rats exposés [20].

    Chez le singe et le rat, il a été montré que les oxydes d’azotes réagissent avec les fluides et les tissus de l’organisme (notamment au niveau du poumon) et peuvent former des acides nitreux et nitriques puis être dissociés en ions nitrates et nitrites [16].

    Excrétion

    La majeure partie des nitrates est excrétée dans l'urine par les reins. La faible proportion de nitrates restants peut alors :

    • être excrétée dans la cavité buccale par la salive, où les nitrates sont convertis en nitrites par les bactéries ;
    • atteindre l'estomac, y être transformée en azote gazeux et disparaitre, soit dans l'intestin où ils sont transformés par les bactéries intestinales en ammoniac excrété dans les fèces, soit à travers les parois intestinales et excrété dans l'urine après métabolisation en urée (cf figure 1).

    L'excrétion urinaire de 15N après 48 h chez le rat est de 55 % de la dose de 15NO, dont 75 % de nitrates et 24 % d'urée [14].

     

    Figure 1. Biotransformation des oxydes d’azote chez les mammifères [21].

  • Mode d'actions [14, 22]
  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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