Toxicité aiguë
L’acétate de butoxyéthyle est nocif par voies orale, inhalatoire et cutanée ; l’effet majeur est une hématotoxicité.
La DL50 par voie orale est > 2000 mg/kg chez le rat et la souris ; par voie cutanée, elle est approximativement de 1500 mg/kg chez le lapin et 4700 mg/kg chez le cobaye. Une exposition de différentes espèces (chat, cobaye, rat, souris), par inhalation, à une atmosphère saturée d’EGBEA (env. 460 ppm) à 20 °C n’est pas létale.
À des doses sublétales, l’acétate de 2-butoxyéthyle induit une hémolyse chez plusieurs espèces animales ; la souris, le rat, le lapin, le hamster, le babouin sont des espèces très sensibles à cet effet toxique alors que l’effet hémolysant est faible chez le chat, le chien, le cobaye, le porc et l’homme. L’hémolyse induite a été observée quelle que soit la voie d’administration ; elle baisse progressivement mais persiste plus d’une semaine ; elle est précédée par une sphérocytose, ce qui se traduit par une augmentation du volume globulaire moyen (VGM), et est associée à une déformation des hématies et à leur fragmentation produisant des cellules fantômes, vidées de leur contenu. À l’autopsie, on observe des reins hypertrophiés et hémorragiques, ainsi qu’une vessie hémorragique ; l’étude histologique révèle une néphrose tubulaire interstitielle aiguë, nécrosante, hémorragique et non lithiasique, de sévérité croissante avec la dose, accompagnée de lésions glomérulaires occasionnelles. Chez le rat, les animaux les plus âgés sont les plus sensibles à l’effet hémolysant.
L’exposition répétée des animaux diminue leur sensibilité aux effets hémolysants, probablement parce que les hématies les plus âgées sont les plus sensibles et qu’elles sont détruites dès les premières expositions, laissant la place à des cellules plus jeunes et plus résistantes.
L’hématotoxicité de l’EGBEA, semblable à celle induite par l’EGBE, serait due au métabolite terminal acide butoxyacétique. La sensibilité des sujets âgés est augmentée du fait qu’ils éliminent moins bien ce métabolite.
Irritation - Sensibilisation
Les tests pratiqués in vitro ou in vivo (chez le lapin) montrent que l’EGBEA est peu ou pas irritant pour la peau, abrasée ou non, avec et sans occlusion, ou pour l’œil. Il n’est pas sensibilisant pour la peau du cobaye (test de Buehler négatif).
Toxicité subchronique, chronique
Les données sur une exposition répétée à l’acétate de 2-butoxyéthyle sont limitées ; l’effet majeur est une hématotoxicité.
Par voie orale (188 mg/kg/j, 5 j/sem. pendant 5 semaines), des signes d’hématotoxicité sont observés dans deux espèces (lapin, légère baisse de l’hématocrite à la fin de l’exposition ; chat, baisse du nombre de globules rouges et du taux d’hémoglobine (30-50 %), réversible en 2 à 3 semaines).
Par inhalation, l’hématotoxicité est nette chez le rat et le lapin (340 ppm, 6 h/j, 5 j/sem. pendant 4 semaines) ; elle s’accompagne de létalité, apathie, hyperpnée et lésions rénales. Les femelles sont plus sensibles que les mâles. L’exposition à 100 ppm, 4 h/j, 5 j/sem. pendant 10 mois n’a pas d’effet sur les paramètres hématologiques ; il n’y a pas d’effet rénal ou testiculaire significatif. Les lésions histologiques rénales sont très discrètes : quelques aires de néphrite tubulaire avec fibrose inflammatoire.
Chez le chat, les effets sont moindres (salivation et nausées, hyperpnée, baisse du taux d’hémoglobine réversible après 9 jours, pas d’hémoglobinurie) ; ils sont nuls chez la souris et le cobaye.
Effets génotoxiques
Il n’y a pas de test disponible pour l’EGBEA.
Les résultats obtenus avec l’EGBE indiquent une génotoxicité douteuse in vitro, et négative in vivo.
Effets cancérogènes
Deux études de cancérogenèse avec cette substance montrent une augmentation des hémangiosarcomes chez la souris mâle et des tumeurs du pré-estomac chez la souris femelle ; aucun effet n’est observé chez le rat.
Effets sur la reproduction [18]
L’EGBE n’est embryo- et/ou foetotoxique qu’à des doses toxiques pour les mères.
Fertilité
Lors d’expositions à l’EGBEA par inhalation, aiguës (400 ppm) ou prolongées (100 ppm, 10 mois), aucune lésion n’a été observée dans les testicules ou les ovaires du rat ou du lapin. Il en est de même pour une exposition orale chez le rat (188 mg/kg/j pendant 1 mois) ou cutanée chez le lapin (≤ 10 000 mg/kg pendant 24 h). L’EGBE, quant à lui, ne provoque des effets testiculaires qu’à forte dose et en association avec une toxicité systémique importante.
Développement
Les effets sur le développement de l’acétate de 2-butoxyéthyle n’ont pas été testés.