Données épidémiologiques Guide de lecture
Population générale
Dans les pays à faible couverture vaccinale, les enfants sont la source principale de contamination. Dans les pays où les nourrissons sont systématiquement vaccinés, l’incidence de la coqueluche dans la petite enfance a fortement diminué.
En France, l’incidence de la coqueluche a diminué de manière significative après l’introduction du vaccin dans les années 1960. Cependant, une résurgence de la maladie est observée depuis les années 1990, chez des nourrissons non ou incomplètement vaccinés et des adultes (notamment des personnels de santé). Cette résurgence est en partie attribuée au changement d'utilisation des vaccins « à germes entiers » au profit de la généralisation en France au début des années 2000 des vaccins acellulaires mieux tolérés (composés de quelques protéines immunogènes de la bactérie). Les sujets à l’origine de cette recrudescence sont essentiellement des adolescents, des adultes et des sujets âgés, le plus souvent pauci-symptomatiques, qui ont perdu progressivement leur immunité post-vaccinale ou post-infectieuse (4). En outre, le passage de trois à deux doses en primo-vaccination chez le jeune nourrisson a pu avoir un impact négatif sur la durée de protection induite (5).
Les épidémies de coqueluche ont tendance à se manifester périodiquement (pics épidémiques en 1997, 2000, 2005, 2009, 2012/2013 et 2017/2018).
Entre 1996 et 2012, 3 318 cas de coqueluche confirmés ont été recensés chez des nourrissons de moins de 6 mois dont 64 % de moins de 3 mois.
Sur un total de 2 227 nourrissons de moins de 6 mois hospitalisés 18,4 % l'ont été en service de réanimation. 37 décès (1,7 %) ont été signalés, dont 33 chez des nourrissons de moins de 3 mois. 50 % des cas n'ont reçu aucune dose de vaccin. Pas d'échec observé de la primo-vaccination complète (3 doses). Les sources d’infection des nourrissons étaient les parents (41 à 57 %) et la fratrie (17 à 24 %) (6).
Entre 2013 et 2021, le réseau RENACOQ a rapporté 993 cas de coqueluche hospitalisés chez les moins de 12 mois dont 604 chez les moins de 3 mois, soit 66 % chez des nourrissons non protégés par la vaccination (6). Depuis 2018, le nombre annuel de cas a fortement diminué avec 73 cas en 2019, 35 cas en 2020 et 4 cas en 2021. Cette baisse est vraissemblablement en rapport avec la pandémie Covid-19.
Plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent chez les enfants de moins de 6 mois. Entre mars 2016 et décembre 2019, les centres hospitaliers du réseau RENACOQ ont rapporté au total quatre décès chez des nourrissons de moins de 6 semaines non éligibles à la vaccination (6).
Milieu professionnel
Entre 2008 et 2010, 89 épisodes de coqueluche ont été notifiés par des établissements de santé à Santé publique France, dont 68 correspondaient à des cas groupés : 20 % seulement provenaient de service de maternité, pédiatrie et néonatologie pour 50 % dans le bilan précédent (68 épisodes sur la période 2000-2007) (7, R1). Parmi les 89 épisodes, 55 (62%) concernaient exclusivement des personnels de santé, 17 (19%) exclusivement des patients et 17 (19%) associaient les deux.
Par ailleurs, de 2011 à 2013, une trentaine d'épisodes de coqueluche dans des écoles et autre foyers communautaires ont été signalés à Santé publique France (R1). En 2022 Santé publique France a reçu des signalements de cas groupés d’infection à B. parapertussis chez des sujets peu symptomatiques. Il s’agissait d’enfants scolarisés dans des écoles maternelles, fréquentant des crèches, ou gardés chez des assistantes maternelles (R2).