Biotox 1,1,1-Trichloroéthane

Toxicocinétique - Métabolisme [Bolt et al., 2020]

Il existe une mention de la DFG signalant le risque de passage percutané.

Le 1,1,1-trichloroéthane pénètre dans l'organisme essentiellement par inhalation de vapeurs (25 à 40 % de la quantité inhalée sont absorbés avec une rétention pulmonaire diminuant avec la durée de l'exposition) et beaucoup plus faiblement par voie cutanée (< 0,1 % pour les vapeurs).

Il est en majeure partie (environ 90 %) éliminé sous forme inchangée dans l'air expiré avec des demi-vies de 1,5 et 32 heures (détectable jusqu'à 7 jours après une exposition unique). La demi-vie du 1,1,1-trichloroéthane sanguin est triphasique : 4, 12 et plus de 26 heures.

Seule une faible fraction (environ 10 % de la dose absorbée) est métabolisée avec formation de trichloroéthanol (TCOH) (2 à 5 %) puis d'acide trichloroacétique (TCA) (1 à 2 %) excrétés par voie urinaire. Le TCOH est facilement conjuguée, principalement avec l’acide glucuronique. De petites quantité de TCOH sont éliminés par voie respiratoire. La demi-vie d'élimination urinaire du TCOH est de 10-15 heures (avec un pic atteint à la fin de l'exposition), celle du TCA est de 70-100 heures, d'où accumulation possible tout au long de la semaine.

Indicateurs biologiques d'exposition

Le dosage du 1,1,1-trichloroéthane dans les urines, en fin de poste de travail, après au moins 2-3 journées consécutives de travail dans des conditions habituelles, reflète l’exposition du jour du prélèvement et des journées précédentes. C'est un indicateur spécifique qui apparaît bien corrélé aux concentrations atmosphériques. C'est un meilleur indicateur d'exposition que le TCA et le TCOH urinaires. La VLEP-8h réglementaire et contraignante pour le trichloroéthane est de 100 ppm.

Le dosage du 1,1,1-trichloroéthane dans le sang (au mieux sur sang total) en début de poste et en fin de semaine, moins soumis à des variations individuelles que les métabolites urinaires, est le témoin de l'exposition de la veille. Il est bien corrélé aux concentrations atmosphériques.

La valeur BAT de la Commission allemande a été établie sur la base de la corrélation entre les concentrations sanguines et atmosphériques de 1,1,1-trichloroéthane et correspond à la valeur MAK de 100 ppm [Bolt et al., 2020].

Le dosage du 1,1,1-trichloroéthane dans l'air de fin d'expiration avant le poste de fin de semaine, après au moins 2 jours d'exposition pour prendre en compte la bioaccumulation (ou 16 heures après la fin de l’exposition), est un indicateur biologique intéressant, bien corrélé aux concentrations atmosphériques, spécifique de l'exposition au 1,1,1- trichloroéthane. L’influence de la variabilité de métabolisme individuelle est négligeable mais l’exercice physique peut entraîner une augmentation modérée (10-12 %) des concentrations alvéolaires de 1,1,1- trichloroéthane.

Une valeur BEI de 20 ppm pour le 1,1,1-trichloroéthane dans l'air de fin d'expiration, avant le poste en fin de semaine de travail a été établie par l'ACGIH en 2020.

Les concentrations des métabolites trichlorés, trichloroéthanol (TCOH) total (libre et conjugué) sanguin et urinaire en fin de poste et fin de semaine de travail et acide trichloroacétique (TCA) urinaire en fin de semaine de travail, peuvent être utilisées comme témoins de l'exposition. L'exposition de la semaine précédente sera au mieux appréciée par le dosage du TCA urinaire, celle des deux jours précédents par le dosage du TCOH  sanguin ou urinaire. Ces dosages ne sont pas spécifiques et sont soumis à de grandes variations individuelles. De plus, une très faible fraction du 1,1,1-teichloroéthane est métabolisée et éliminée sous forme de métabolites.

Les valeurs BEI de l'ACGIH pour le trichloroéthanol sanguin et urinaire et pour l’acide trichloroacétique urinaire ont été supprimées en 2020.

Interférences - Interprétation

Le TCA est un métabolite commun au trichloroéthylène, tétrachloroéthane, perchloréthylène, hydrate de chloral et le TCOH un métabolite commun au trichloroéthylène et au tétrachloroéthane. Une consommation régulière et modérée d’alcool augmente la formation de TCOH et de TCA d’environ 40%. L’excrétion urinaire de TCOH est plus importante chez les hommes que chez les femmes (intermédiaire chez les femmes ayant une contraception orale).

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