Estimation des pertes de cellules ciliées cochléaires par cytocochléogrammes

Les cellules très différenciées qui composent l'épithélium sensoriel de l'organe de Corti sont une merveille de raffinement, mais ce sont aussi les cellules les plus fragiles du système auditif. Quatre-vingt-dix pour cent des cas de perte auditive chez l'homme impliquent une altération des cellules neurosensorielles cochléaires. Ces cellules sont en effet soumises à la fois à des contraintes mécaniques, par la vibration de la membrane basilaire à la base de la transduction sonore, et à une exposition chimique par les vaisseaux sanguins de la strie vasculaire. L'histologie cochléaire est donc une étape critique dans l'évaluation de l’ototoxicité ou de la surexposition au bruit dans les modèles animaux. Contrairement aux autres systèmes sensoriels, le neuro-épithélium cochléaire (organe de Corti) peut être disséqué assez facilement et chaque cellule sensorielle peut être observée sur une simple lame de microscope. Le comptage des cellules ciliées manquantes et leur position tonotopique fournit quantité d'informations quantitatives et objectives sur le type et la sévérité de l'exposition. Cet article décrit une méthode pour (1) disséquer l'organe de Corti, (2) quantifier la perte de cellules ciliées et (3) construire une représentation graphique de la distribution de la perte de cellules ciliées sur la longueur de l'organe de Corti, le cytocochléogramme.