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Collaboration Homme-robot sur une chaîne de production dans le secteur de l’agroalimentaire

Publication scientifique

Dans le contexte actuel « d’industrie du futur » où les entreprises sont amenées à transformer leurs systèmes de production, notamment pour une plus grande flexibilité, de nouvelles technologies telles que la robotique collaborative émergent. Classiquement, les robots collaboratifs sont décrits comme effectuant les tâches répétitives ou pénibles tandis que les opérateurs réalisent des tâches à haute valeur ajoutée. En parallèle de la flexibilité, les entreprises appréhendent souvent ces technologies comme des dispositifs d’assistance physique qu’ils déploient dans le cadre de la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS). Cet article présente une étude ergonomique dans une entreprise du secteur agroalimentaire qui a intégré des robots collaboratifs depuis plus d’une année dans un objectif de prévention des TMS. La méthode déployée comprenait une phase d’observation en situation réelle de l’activité des opérateurs qui interagissaient avec les robots, puis une phase d’entretiens avec ces opérateurs. Cette étude a permis de mettre en évidence que l’intégration des robots collaboratifs a modifié l'activité physique et cognitive des opérateurs qui semblaient globalement satisfaits. Ainsi, certaines contraintes physiques semblaient avoir diminué puisque qu’une partie des opérations répétitives sollicitant les membres supérieurs étaient prises en charge par les robots collaboratifs. Toutefois, d’autres opérations manuelles sollicitant également les membres supérieurs sont apparues. Ces résultats laissent donc supposer une diversification des gestes. Le gain en termes de sollicitation biomécaniques reste donc à vérifier. D’autre part, de nouvelles activités cognitives sont venues enrichir l’activité des opérateurs (ex : tâches de supervision et de régulation). Cependant, si les exigences liées à la production ou celles liées à la gestion des incidents de machines (en amont ou aval des robots collaboratifs) devenaient trop élevées par rapport aux ressources cognitives disponibles, elles constitueraient alors un facteur de risque psychosocial. Pour finir, des risques de contacts/chocs avec les robots collaboratifs ont été observés et rapportés par les opérateurs. Même si l’intégration d’un robot collaboratif peut être une solution parmi d’autres pour prévenir les TMS, il est indispensable de se questionner plus largement sur les transformations qu’elle va amener sur l’activité physique (réduction d’opérations, nouvelles opérations…) et cognitive des opérateurs, mais aussi sur le collectif et l’organisation. De même, les risques mécaniques ainsi que ceux liés aux procédés doivent être identifiés pour être évités (analyse des risques).

Disciplines de recherche
Ergonomie
Etudes Publications Communications