Si on utilisait une souris inclinée placée devant le clavier ?

Les ordinateurs sont omniprésents dans les environnements de travail. Les femmes se servent davantage d’ordinateurs fixes que les hommes. Sur ces ordinateurs, la souris est un périphérique communément utilisé. La norme ISO 9241-410 mentionne que « la position neutre ou la plus relâchée de l'avant-bras correspond à la main en pronation à 30° par rapport à la verticale ». Pour se conformer à cette recommandation, de nouveaux modèles de souris ont été développés : des souris verticales et des souris inclinées dont la surface en contact avec la paume de la main présente respectivement un angle de l’ordre de 20° et de 60° par rapport à la verticale. L’objectif de ce travail était de comparer le ressenti des participants, leurs sollicitations et leurs performances lors de l’utilisation d’une souris standard, d’une souris inclinée et d’une souris verticale placées soit à côté soit devant le clavier. Il était aussi d’évaluer la familiarisation avec les deux nouveaux modèles de souris. Dix-huit femmes droitières volontaires ont participé à une expérimentation de laboratoire conduite sur 3 jours. Le 1er jour, elles ont effectué de façon répétée une tâche combinant déplacement du curseur et cliquage sur des cibles avec chacune des trois souris. L’évolution du temps de réalisation de cette tâche au fur et à mesure des répétitions a permis d’évaluer la familiarisation avec des nouveaux modèles de souris. Le 2ème jour, elles ont effectué le même protocole expérimental que le 3ème jour. Elles ont réalisé plusieurs tâches, habituellement rencontrées lors de recherches d'informations sur écran, avec les 3 souris aux 2 emplacements sur le bureau. Le 3ème jour, ont été recueillis sur le membre supérieur droit l'activité de 6 muscles, les angles de l’articulation métacarpo-phalangienne de l’index, du poignet et de l’épaule, le temps de réalisation des tâches et le ressenti des participantes. L'activité des muscles distaux (flexor digitorum superficialis et extensor carpi radialis) était plus élevée avec la souris standard qu’avec les deux autres souris. La souris verticale était moins appréciée que les deux autres souris. La durée de réalisation des tâches était plus élevée avec la souris verticale qu’avec les deux autres souris. La familiarisation apparaissait légèrement plus rapide avec la souris inclinée qu’avec la souris verticale. La performance et le ressenti des participantes étaient meilleurs et les sollicitations articulaires et musculaires plus élevées quand la souris était placée à côté du clavier versus devant le clavier. Ainsi, les résultats de ce travail montrent que la souris inclinée apparait être un bon compromis par rapport à la souris verticale et la souris standard, qu’inciter les opérateurs à placer leur souris devant le clavier constitue une alternative utile pour réduire les sollicitations musculosquelettiques.