Sciences humaines et sociales
Les recherches menées dans le domaine de la prévention des risques font appel à plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales, notamment, à l’ergonomie, aux sciences économiques et de gestion, à la psychologie, à la sociologie. La majorité des travaux s’inscrit dans des approches pluridisciplinaires du fait de la complexité des problématiques actuelles de la santé au travail (risques psychosociaux, troubles musculosquelettiques…).
Ergonomie
L’ergonomie s’appuie sur des méthodologies et des connaissances scientifiques issues d’autres disciplines (physiologie du travail, psychologie, psychophysiologie, sociologie…) pour analyser le travail. De nombreux travaux de l'INRS s’inscrivent dans une approche ergonomique et à ce titre, font appel à ces principes fondamentaux comme la distinction entre la tâche et l’activité ou la régulation de l’activité, ainsi qu’aux travaux actuels sur la prévention durable, sur le travail collectif…
Sciences économiques et de gestion
Les recherches en économie portent sur l'analyse et l'élaboration des différentes incitations économiques susceptibles de favoriser la prise en compte de la prévention au sein de l'entreprise. Parmi celles-ci, le champ de l'évaluation (coût de l'accident, coût du risque, analyse coût/avantage) est plus particulièrement développé avec l'objectif de promouvoir la prévention par une argumentation économique et d'élaborer des outils d'aide à la décision.
Les recherches s’intéressent également à la prise en charge de la sécurité dans l’entreprise, c’est-à-dire l’aptitude et les capacités de l’entreprise à maîtriser les risques inhérents à son activité et au contexte dans lequel elle évolue.
Le domaine prend en compte les besoins méthodologiques émanant des services de prévention des entreprises, en particulier : méthode d’analyse des accidents, méthode d’analyse des risques, indicateurs de sécurité…
Il vise également à déterminer et à influencer la place accordée par les organisations à la prévention des risques professionnels, pour en faire un enjeu au même titre que les enjeux de production ou environnementaux en s’intégrant dans un cadre de développement durable et de performance globale.
Psychologie
La psychologie du travail étudie le travail dans ses dimensions psychologiques en lien avec les évolutions technologiques et organisationnelles. Dans ce cadre, les travaux portent plus spécifiquement sur les déterminants de l’activité cognitive et émotionnelle. Ils portent également, en clinique de l’activité, sur le développement de l’activité comme un opérateur de santé, en lien avec le pouvoir d’agir sur son milieu et sur soi-même au travers du collectif de travail. La psychologie cognitive étudie les processus mentaux. La spécificité de cette approche est d’intégrer des concepts et méthodes, de bâtir des modèles descriptifs et prédictifs de ces processus dans les milieux professionnels. Elle permet de mieux comprendre le fonctionnement humain (et ses dysfonctionnements) dans des situations dynamiques à fortes contraintes.
Sociologie
Cette discipline est mobilisée pour comprendre notamment les transformations du travail, des métiers, des organisations qui influencent tant l'émergence des risques que leur prévention. Elle rend compte des variables sociales, culturelles, politiques, professionnelles qui orientent les usages ou les pratiques à l'égard des risques. Elle offre des connaissances, des outils, des méthodes pour agir et ajuster la prévention à des problématiques de santé-sécurité : vieillissement, pluridisciplinarité, dispositifs de gestion, accidentologie, risques psychosociaux ou liés aux nanomatériaux…