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Azote (dioxyde d')

Mise à jour : 12 juin 2023

Substance revue par les experts de l'INRS (2023).

Généralités

Identification

  • N° CAS

    10102-44-0
  • Synonymes

    • Dioxyde d'azote
    • Peroxyde d'azote
Fiches associées dans les autres bases de données

Valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP)

  • Nature

    réglementaire contraignante
  • VLEP-8h

    • 0,96 mg/m³
    • 0,5 ppm
  • VLEP-15mn

    • 1,91 mg/m³
    • 1 ppm

Classifications

  • Mentions de danger CLP

    • H270
    • H314
    • H330
  • ACGIH

    • A4
  • DFG

    • Cancérogène : 3B
    • Reprotoxique : D

Toxicocinétique et métabolites

Eléments de toxicocinétique

Absorption tout au long de l'arbre trachéo-bronchique ; absorption pulmonaire de 50 à 60% chez le singe et de 81 à 90 % chez l'homme (cinétique d'absorption déterminée plus par sa réactivité chimique que sa solubilité). La faible hydrosolubilité du NO2 lui permet de pénétrer profondément dans le tractus respiratoire.

Une part importante est éliminée au niveau du nasopharynx (40 à 50 % chez le chien et lapin). Les nitrates formés sont excrétés dans l'urine.

Le dioxyde d'azote se comporte comme un puissant oxydant. Il agit sur les lipides et les protéines membranaires ce qui peut conduire à la perturbation du mécanisme de régulation de la perméabilité cellulaire.

 

ACGIH (2012), INERIS (2011), INRS (2020).

Métabolites

Acides nitrique et nitreux, ions nitrite puis nitrate, urée

Effets toxiques

Classe toxicologique Effet toxique Conditions expérimentales
Atteintes oculaires Irritation des yeux

CLP H314

 

GESTIS (1995)

Lapin

Irritation oculaire pour des concentrations > 10 ppm

 

Kerr et al. (1979)

n=30  (7 F + 23 H): 13 asthmatiques, 7 avec bronchite chronique, 10 "sains" ;                 exposition sous atmosphère controlée 1 x 2 h à 0,5 ppm [NO2] avec exercice léger à modéré (vélo ergomètre) pendant 15 min

 

légère brûlure des yeux rapportée chez 2 des 13 sujets asthmatiques (autodéclaratif)

Atteintes des voies respiratoires supérieures Irritation des voies respiratoires supérieures

CLP STOT SE 3; H335: C ≥ 0,5 %

 

GESTIS (1995)

Lapin

Effets irritants sur la tractus respiratoire dès 1-13 ppm et dépendant de la concentration

 

Kerr et al. (1979)

n=30  (7 F + 23 H): 13 asthmatiques, 7 avec bronchite chronique, 10 "sains" ; exposition sous atmosphère controlée 1 x  2 h à 0,5 ppm [NO2] avec exercice léger à modéré (vélo ergomètre) pendant 15 min

 

Rhinorhée chez 2/30 sujets (1"normal" + 1"bronchite")

 

Carson et al. (1993)

7 hommes, exposition à 2 ppm NO2 pendant 4 h

 

Chez 6 hommes, altérations ultrastructurales des cellules cilliées de l'épithélium nasal  

Atteintes des voies respiratoires inférieures Bronchite

MAK 2005

Cochon d'Inde (22 mâles), 1 ppm, 8 h/j pendant 6 mois

 

Bronchite et bronchompneumonie.

Atteintes des voies respiratoires inférieures Emphysème pulmonaire

Haydon et al. (1967)

Lapins exposés à 8–12 ppm, en continu pendant 3-4 mois 
Analyses microscopiques de 18 poumons de lapins ayant survécu 3 à 4 mois + 3 de lapins avec 1 sem ou 1 mois de récupération + 6 de lapins témoins

 

Lésions histopathologiques observées dans les poumons des animaux exposés, non réversibles et compatibles avec un diagnostic d'emphysème.

 

Freeman et al. (1972)
Rats exposés toute leur vie à 0 ou 15 ppm (moyenne)

 

Lésions histopathologiques observées dans les poumons des animaux exposés ressemblant à celles de l'emphysème chez l'homme.

Atteintes des voies respiratoires inférieures Oedème pulmonaire

INERIS 2011

Rats Fischer 344 exposés à NO2 7 h/j, 5 j/sem pendant 15 semaines à 1 ppm et 5 ppm ou à 1 ppm, avec deux pics par jour à 5 ppm de 1,5 h.

 

Oedème localisé et accumulation de macrophages au niveau sous pleural chez les animaux exposés à 5 ppm ou à 1 ppm avec 1 pic à 5 ppm

 

Sherwin RP et Carlson 1973

Cochons d'Inde (18) exposés pendant 1 semaine à 0,4 ppm NO2.

 

Œdème pulmonaire.

Atteintes des voies respiratoires inférieures Autres atteintes des voies respiratoires inférieures

Mohsenin V (1988)

18 sujets "sains" (5F+13H) expo 1 h à 2 ppm [NO2] (assis)

 

Augmentation légère mais significative de la réactivité bronchique (test métacholine).

 

Blomberg A (1997)

30 sujets (18H+12F), exposition NO2 pendant 4h à 2 ppm avec exercice léger toutes les 15 min

Examen du liquide broncho-alvéolaire (LBA)

 

Inflammation des voies aériennes qui se traduit par une augmentation des IL-8 (150 %), du nombre total et du pourcentage de neutrophiles (250 %) dans LBA, 6 h après l'exposition (mais pas après1,5 h)

Modification de la composition cellulaire du LBA (augmentation du % LT mémoire, des LB et des lymphocytes "natural killer")

 

Barck 2002

13 patients (6H + 7F) présentant un asthme léger

Exposotion à 0,26 ppm de NO2 30 min puis 4 h après, challenge avec du pollen (bouleau et fléole) dans des quantités sans effet si inhalé seul.

 

Augmentation des marqueurs d'inflammation (protéine cationique des éosinophiles ou ECP, neutrophiles et macrophages) dans le liquide broncho-alvéolaire.

 

Ezratty 2014

19 Patients (14H + 5F ) pésentant un asthme intermittent 

Exposition à 0,2 ou 0,6 ppm NO2  pendant 30 min, 3 jours consécutifs.

 

Augmentation dose dépendante du pourcentage et du nombre total d'éosinophiles et d'ECP dans les expectorations.

Atteintes du système immunitaire Atteinte du système immunitaire

Ehrlich et Henry MC (1968 )

Souris exposées de manière continue ou intermittente (6 ou 18 h/j) à 0,5 ppm de NO2 pendant 12 mois. Evaluation de la résistance à Klebssiella pneumoniae.

 

Les souris exposées en continu présentent une diminution de la résistance à l'agent infectieux à 3, 6, 9 et 12 mois.

 

Richters A and Damji KS (1988)

Souris exposées respectivement à 0,25 ppm NO2 pendant 7 semaines et 0,35 ppm NO2 pendant 12 semaines.

 

Analyse des cellules spléniques : modification dans les sous-populations de lymphocytes T et cellules "natural killer" (modification de la réponse immunitaire).

 

Devlin R (1999)

11 sujets (11 H) exposés à 2 ppm de NO2 pendant 4 h

 

Diminution du nombre de macrophages capable de phagocyter Candida Albicans et diminution de libération d'O2- (agent antimicrobien) par les  macrophages

Bibliographie

Barck et al. - Ambient level of NO2 augments the inflammatory response to inhaled allergen in asthmatics. Respir Med. 2002 ; 96 : 907-917.

Blomberg et al. - The inflammatory effects of 2 ppm NO2 on the airways of healthy subjects. Am J Respir Crit Care Med. 1997 ; 156 : 418-424.

Delvin RB - Inflammatory response in humans exposed to 2.0 ppm nitrogen dioxide. Inhal Toxicol. 1999 ; 11(2) : 89-109.

Ezratty et al. - Repeated Nitrogen Dioxide Exposures and Eosinophilic Airway Inflammation in Asthmatics: A Randomized Crossover Study. Environ Health Persp. 2014 ; 122(8) : 850-855.

Freeman et al. - Covert Reduction in Ventilatory Surface in Rats During Prolonged Exposure to Subacute Nitrogen Dioxide. Am Rev Respir Dis. 1972 ; 106 : 563-579.

FT 133 - INRS, 2020.

Haydon et al. - Nitrogen dioxide-induced emphysema in rabbits. Am J Rev Respir Dis. 1967 ; 95(5) : 797-805.

Ehrlich R et Henry MC - Chronic toxicity of nitrogen dioxide. Arch Envrion Health. 1968. 17(6) : 860-865.

Kerr et al.  - Effects of nitrogen dioxide on pulmonary function in human subjects: An environmental chamber study. Envion Res. 1979 ; 19 : 392-404.

Mohsenin et al. - Airway Responses to 2.0 ppm Nitrogen Dioxide in Normal Subjects. Arch Environ Health. 1988 ; 43(3) : 242-246.

Nitrogen dioxide - GESTIS Substance database. IFA, 1995.

Nitrogen dioixde - MAK Documentation. DFG, 2005.

Nitrogen dioxide - TLVs documentation. ACGIH, 2012.

Oxydes d'azote NOx - INERIS, 2011.

Richters A et Damji KS - Changes in T‐lymphocyte subpopulations and natural killer cells following exposure to ambient levels of nitrogen dioxide. J Toxicol Environ Health. 1988 ; 25(2) : 247-256.

En savoir plus

MiXie France est un outil simple et facile à utiliser qui permet, à partir de données de mesure, d'évaluer le potentiel additif ou non des substances chimiques et de situer les niveaux d'exposition cumulés par rapport aux valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP).