Remise en service des installations après une coupure électrique
En hiver, des coupures électriques sont possibles en raison de difficultés d’approvisionnement sur le réseau électrique. Les entreprises doivent donc anticiper la mise hors service des installations et des équipements. Quelques conseils utiles pour ne pas générer de risques pour les salariés ou les opérateurs, notamment en ce qui concerne la préparation de la mise à l’arrêt et la remise en service…
Cet hiver, en raison de difficultés d’approvisionnement, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français (RTE) pourrait être amené à demander aux distributeurs de procéder à des coupures d'électricité localisées et temporaires. Les entreprises sont particulièrement concernées. En effet, dans l’industrie et les services, beaucoup d’équipements et d’installations fonctionnent grâce à l’énergie électrique. Une coupure électrique organisée par RTE les mettrait hors service pendant une à deux heures (pour être tenu informés de ces éventuelles coupures, consultez le site monecowatt.fr).
© Sylvie Legoupi pour l'INRS – 2015
Distribution d’électricité via une ligne électrique à haute tension
Leur remise en service pose des questions de sécurité pour les salariés des entreprises et les opérateurs de ces équipements.
À noter que ces coupures ne devraient pas provoquer de risques professionnels lors de l’utilisation d’un équipement de travail juste avant la coupure, puisque les machines conformes à la directive européenne 2006/42/CE sont conçues pour s’arrêter sans créer de situation dangereuse et ne pas démarrer intempestivement lors du retour d’énergie.
Il faut rappeler également que certains équipements disposent d’alimentations dites secourues : attention, car celles-ci ne sont pas forcément calibrées pour des arrêts longs (une ou plusieurs heures).
Anticiper pour ne pas subir et ne pas générer de risques
Les possibles coupures d’électricité nécessitent une anticipation pour effectuer une mise à l’arrêt « non subie ». La sécurisation de ces mises hors service s’effectue, prioritairement, en mettant volontairement les équipements de travail à l’arrêt préalablement à la coupure. En effet, la coupure brutale de l’alimentation en énergie peut endommager les installations par le non-respect d’une séquence chronologique d’arrêt des différente éléments d’un équipement.
Il est donc important de :
- bien connaître, vérifier, tester et remettre à jour si nécessaire les procédures d’arrêt et de remise en service des équipements de l’entreprise ;
- mettre l’équipement à l’arrêt avant la coupure du réseau. Cette opération doit être effectuée en lien avec les équipes de production.
La remise en service satisfaisante d’installations, machines, équipements… dépend dans tous les cas des bonnes conditions de leur mise à l’arrêt.
Préparer la mise à l’arrêt
La mise à l’arrêt d’une installation doit se faire dans le respect des procédures définies par l’entreprise (en se basant sur celles définies par le fabricant) et sur une analyse des risques.
Dans certains cas, il peut être nécessaire de procéder à l’intégralité des étapes de consignation (voir notre brochure Consignations et déconsignations), notamment s’il existe des risques liés au procédé ou que des tiers redémarrent les équipements.
Principales étapes de consignation d’un équipement de travail
- Séparer la machine de ses sources d’énergie (par le sectionneur pour ce qui concerne l’électricité).
- Garantir le maintien de cette séparation – condamner (pose d’un cadenas par exemple).
- S’assurer que tous les éléments sont en position basse (coulisseaux, vérins...).
- Purger une installation préalablement à une coupure lorsqu’un risque lié au procédé existe, comme une réaction chimique par exemple. Une vigilance particulière doit être apportée pour les procédés chimiques : en effet, une coupure intempestive des alimentations en réactifs ou des circuits de refroidissement peut parfois entraîner un emballement thermique du réacteur.
- Identifier l’état précis de mise à l’arrêt de la machine (indispensable pour la remise en marche).
Attention ! Seule une coupure de l’énergie électrique est ici envisagée. Il peut être judicieux d’analyser également des coupures d’autres énergies (gaz par exemple) et plus généralement des différents fluides utilisés par une installation (air comprimé…), d’autant que l’alimentation de certaines énergies ou fluides peuvent dépendre d’une alimentation électrique. Il faut donc analyser les conséquences d’une coupure électrique sur l’ensemble des équipements.
Remettre en marche les installations
Dans tous les cas, quelles que soient les causes de la mise à l’arrêt (réalisée selon les procédures ou suite à un incident, de type coupure d’énergie), il s’agit de vérifier l’état d’une installation avant sa remise en service.
Même si les cas de coupures envisagés ici ont plutôt un caractère de courte durée (2 heures), les préconisations données en cas de période d’arrêt prolongé peuvent s’avérer utiles à suivre. En effet, même pour un arrêt de courte durée, certaines installations devront par exemple être nettoyées car un produit a figé, une réaction chimique a eu lieu…
Pour en savoir plus
-
dossier 10/2022
-
Brochure 11/2020 | ED 6109
-
Brochure 10/2021 | ED 950
-
Dossier 10/2023