Données épidémiologiques Guide de lecture
Population générale
Le MPXV circule à l’état endémique dans une dizaine de pays d’Afrique centrale et de l’ouest avec une très forte augmentation des cas au cours de ces trois dernières décennies. La République Démocratique du Congo (où le premier cas humain a été rapporté en 1970) est de loin le pays le plus touché avec plus de 18 000 cas entre 2010 et 2019 (2). La baisse de l’immunité liée à l’arrêt de la vaccination anti-variolique explique cette évolution. Le Nigéria, la République du Congo et la République centrafricaine sont les autres pays africains les plus touchés (3, 4). Dans ces pays le mpox réalise une zoonose. Les cas de transmission interhumaine sont peu nombreux et les foyers restent de petite taille.
Le mpox n’était pas rapporté hors d’Afrique jusqu’en 2003 où une épidémie a touché 71 personnes aux États-Unis. L’infection avait été transmise au contact de chiens de prairie utilisés comme animaux de compagnie qui avaient été contaminés par des rongeurs importés du Ghana, infectés par le MPXV. En 2018 et 2019, des cas sporadiques ont été décrits, au retour de voyages en zone d’endémie.
Une épidémie internationale est survenue à partir du mois de mai 2022, due à un MPXV de clade IIb, avec une transmission interhumaine quasi exclusive se faisant principalement par contact cutanéomuqueux lors de rapports sexuels. Cette épidémie a été déclarée par l’OMS en juillet 2022 comme urgence de santé publique de portée internationale. Au 8 mai 2023, 87 377 cas confirmés dont 140 décès ont été rapportés dans 111 pays par l’OMS (5). Au 21 juin 2023, 5 003 cas ont été recensés en France, dont 4 147 (83 %) cas confirmés biologiquement et aucun décès (6).
Milieu professionnel
La transmission de mpox en milieu de soins a été rapportée dans une douzaine de cas en Afrique (2). Lors de la prise en charge de 79 cas de mpox hors d’Afrique entre 2003 et 2021, 463 professionnels de santé ont été exposés à des degrés divers. Un seul d’entre eux a été contaminé, exposé à un risque élevé lors du changement de literie d’un patient atteint de mpox sans protection respiratoire.
Lors de l’épidémie qui a débuté en mai 2022 dans les zones non endémiques, 9 cas en lien avec une contamination en milieu de soins ont été actuellement rapportés chez les personnels soignants : 3 au Brésil, 2 aux USA, 1 au Portugal, en France, en Israël et en Allemagne. Cinq cas concernaient des médecins et 4 des personnels infirmiers. Il s’agit dans 4 cas d’un accident d’inoculation percutanée de liquide contaminé par piqûre du soignant avec un matériel souillé lors du prélèvement d’une lésion cutanée et dans 1 cas d’une piqûre par une aiguille stérile à travers un gant contaminé. Dans les autres cas, la contamination est susceptible d’être liée à un contact avec des surfaces contaminées ou des fomites (7, 8).
Néanmoins une étude aux États-Unis a montré que les professionnels de santé exposés aux cas de mpox, même quand ils ne portaient pas les équipements de protection individuelle recommandés (y compris les masques) ou n’avaient pas reçu de vaccination post-exposition, n’étaient pas infectés après un contact documenté avec des cas de mpox (9).
L’ECDC a évalué le risque pour les professionnels de santé comme faible quand ils portent les équipements de protection individuelle appropriés à modéré quand ils sont exposés à un cas pendant une période prolongée sans équipement de protection individuelle, quand ils réalisent une procédure générant un aérosol (9).
En laboratoire
Lors de l’épidémie qui a débuté en mai 2022 dans les zones non endémiques, 1 cas de mpox a été rapporté chez un personnel de laboratoire après une exposition au laboratoire.
L’ECDC a évalué le risque pour les personnels de laboratoire comme faible quand ils portent les équipements de protection individuelle appropriés et utilisent des protocoles appropriés à modéré quand ils ne portent pas d’équipements de protection individuelle appropriés et/ou ne suivent pas les protocoles appropriés.