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Mesure des expositions aux agents chimiques et biologiques

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Surveillance biologique des expositions aux agents chimiques

La surveillance biologique des expositions consiste à mesurer dans le sang, l’urine, les cheveux ou l'air expiré des travailleurs exposés le niveau d’un indicateur biologique d’exposition à une substance chimique. Pour évaluer l'exposition réelle et au mieux les risques pour la santé, les résultats devront être comparés à des références appropriées. Cette surveillance relève d’une prescription médicale par le médecin du travail.

La surveillance biologique des expositions est complémentaire de la surveillance des atmosphères. Elle permet d'affiner l'évaluation de l'exposition au poste de travail, en donnant un reflet de la quantité de produit ayant pénétré dans l’organisme.

Elle a pour objectif d’identifier et mesurer les agents chimiques (ou leurs métabolites) présents en situation professionnelle  dans les liquides biologiques (sang, urine), les cheveux ou l'air expiré des travailleurs exposés. L’objectif est d’évaluer la quantité de substance ayant réellement pénétré l’organisme et donc le risque pour la santé. Les résultats sont comparés à des références appropriées. Les paramètres de la surveillance biologique sont appelés indicateurs biologiques d’exposition (IBE), biomarqueurs d’exposition, ou bioindicateurs d’exposition.

BIOTOX, base de données sur la biométrologie des expositions

Régulièrement mise à jour, la base de données BIOTOX répond aux principales questions liées à la mise en place d’une surveillance biologique des expositions aux agents chimiques. Elle propose un inventaire des dosages biologiques disponibles en routine. Elle recense une cinquantaine de laboratoires susceptibles de les réaliser. Enfin, elle donne des informations concernant les valeurs biologiques d'interprétation pour la population professionnellement exposée et la population générale.


Utilisée dans le cadre du suivi médical de salariés exposés aux risques chimiques, la surveillance biologique relève d’une prescription médicale émanant le plus souvent du médecin du travail. Elle assure la traçabilité des expositions.

Intérêt de la surveillance biologique d’exposition

La surveillance biologique présente un intérêt particulier pour évaluer des expositions :

  • à des substances faiblement volatiles (comme les amines aromatiques) ou à bonne pénétration cutanée,
  • à des substances ayant des effets toxiques cumulatifs comme les métaux lourds,
  • dans des situations où la mesure des concentrations atmosphériques n’est pas adaptée (du fait du port de protections individuelles, par exemple) ou difficilement réalisable (travail en espaces confinés, déplacements fréquents…).

 

Comparée à la métrologie des atmosphères, la biométrologie présente surtout l’avantage d'apprécier l'absorption d'une substance par toutes les voies d’exposition :inhalation, contact cutané, ingestion. Elle n’est toutefois pas disponible en routine pour tous les agents chimiques.

Paramètres mesurés

Les mesures se font le plus souvent dans l'urine ou dans le sang des personnes exposées. Elles portent essentiellement :

  • sur l'agent chimique lui-même,
  • ou sur un ou plusieurs de ses métabolites

Mise en garde

La surveillance biologique des expositions exige :

  • des connaissances scientifiques et la connaissance du poste de travail de la part du prescripteur pour choisir le ou les indicateurs biologiques les plus appropriés (sensibles et spécifiques, …) ainsi que les VLB ou les valeurs biologiques d'interprétation à comparer à la valeur mesurée,
  • des méthodes d’analyses validées,
  • la protection des résultats individuels par le secret médical.

 

Les méthodes de prélèvement doivent être simples à mettre en œuvre et acceptables par le travailleur exposé. C'est le médecin du travail qui établit la stratégie de mise en œuvre de la surveillance biologique, et qui choisit le (ou les) indicateur(s) le(s) mieux adapté(s) aux objectifs de cette surveillance et à la nature de l'exposition.

 

Le médecin du travail informe le salarié des résultats des examens pratiqués et de leur interprétation et transmet à l’employeur une synthèse globale et anonyme des résultats dans le respect du secret médical. C’est un des outils qui permettra de guider les mesures de prévention à mettre en place.

 

Déroulement du mesurage biologique

Selon l'indicateur retenu, le milieu biologique choisi ou le moment du prélèvement, les résultats des dosages fournissent une évaluation du niveau d’imprégnation de l’organisme et reflètent soit le niveau moyen d'exposition des heures précédentes, du jour, de la veille, de la semaine précédente, soit l'importance d'une exposition chronique cumulative.

Les résultats sont comparés à des valeurs biologiques d’interprétation et en particulier aux valeurs limites biologiques (VLB). Il existe aujourd’hui en France une seule valeur limite biologique réglementaire et contraignante, le plomb sanguin (ou plombémie).

 En l’absence de valeur limite biologique réglementaire, le médecin du travail est juge des examens à effectuer pour mesurer la quantité de produit qui a pu pénétrer dans l’organisme en tenant compte des bonnes pratiques existantes. Des recommandations de bonne pratique pour la surveillance biologique des expositions professionnelles aux agents chimiques ont été élaborées en 2016 par la société française de médecine du travail. En fonction entre autres de l’étude du poste de travail, il choisit les indicateurs biologiques les mieux adaptés aux objectifs de cette surveillance biologique (notamment en consultant la base de données BIOTOX de l’INRS). Les résultats peuvent alors être comparés à des valeurs biologiques d’interprétation pour la population professionnellement exposée et/ou la population générale. Ces valeurs, qui sont des recommandations proposées par différents pays, sont régulièrement mises à jour (à noter que des valeurs guides françaises ont été établies en 1993 et mises à jour en 1997, mais n’ont pas été révisées depuis).

Mis à jour le 24/11/2015