Pathologie Guide de lecture
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Nom de la maladie
Grippe
Transmission
Mode de transmission
La transmission du virus se fait principalement par l'intermédiaire des sécrétions provenant des voies aériennes supérieures générées par la toux, les éternuements ou la parole d'un sujet infecté (10).
La transmission est possible par contact des muqueuses avec des mains ou des objets fraîchement souillés par les sécrétions oropharyngées d'un sujet infecté. La viabilité du virus dans les goutelettes et aerosol est de l’ordre de quelques heures (2).
De fait, la transmission est favorisée par les groupements de population dans un espace clos.
Période de contagiosité
La contagiosité est maximale pendant les premiers jours de la maladie (virus retrouvé 24h avant les premiers symptômes mais contagiosité non prouvée) et 6 jours après le début des symptômes (excrétion plus longue chez les enfants, les immunodéprimés et en cas de formes sévères).
La maladie [9]
Incubation
L'incubation est de l'ordre de 1 à 3 jours.
Clinique
Dans la forme classique, les signes généraux sont intenses avec apparition brutale d'une fièvre élevée (> 38,5 °C) avec frissons, myalgies diffuses, céphalées, asthénie, anorexie et symptômes respiratoires discrets dominés par la toux ; la fièvre peut réapparaître secondairement après une rémission de 24 h (V grippal). La durée des symptômes est de 3 à 7 jours.
Les principales complications sont les surinfections bactériennes broncho-pulmonaires, essentiellement dues à Staphylococcus aureus et Streptococcus pneumoniae, la grippe maligne consistant en une pneumopathie interstitielle avec détresse respiratoire, et les complications neurologiques (Méningite lymphocytaire avec ou sans encéphalite, syndrome de Reye favorisé par la prise de salicylés) ou cardiaques (myocardites, pericardites) (12).
Les formes a- ou pauci-symptomatiques sont fréquentes.
Diagnostic
Le diagnostic est essentiellement clinique en période de circulation des virus de la grippe, la toux et la fièvre étant les meilleurs signes prédictifs d'une infection due au virus Influenza (13).
Néanmoins, le diagnostic biologique est indispensable avant mise en route d'une prophylaxie large par antiviraux dans une collectivité en période épidémique. Il est recommandé avant traitement individuel curatif (initié sans attendre la confirmation virologique) ou prophylactique par antiviraux et en cas de manifestations respiratoires sévères ou extra-respiratoires avec hospitalisation, ou de formes sporadiques en dehors du contexte épidémique.
- Détection directe dans les prélèvements naso-pharyngés :
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La méthode de référence actuellement est la détection du génome viral par amplification génique (RT-PCR). Ce test est spécifique, sensible, rapide (en 2 heures) et permet d’identifier le type de virus (A ou B notamment) (12). Ces tests sont effectués en routine à l'hôpital pour le dépistage des patients suspects en cas d'hospitalisations. Des tests « multiplex » permettent de détecter plusieurs virus respiratoires (grippe A et B et Sars Cov 2 par exemple), ce qui peut être utile en cas de cocirculation des virus (2).
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La détection d'antigènes viraux se fait par immunochromatographie sur membrane (ELISA ou immunofluorescence). Les tests de diagnostics rapides permettent un rendu de résultat en moins de 30 minutes. La sensibilité de ces tests reste insuffisante (environ 75 %) mais leur spécificité est bonne (12).
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- Culture virale cellulaire : donne des résultats en plusieurs jours. Elle n’est donc pas adaptée à une utilisation à visée diagnostique. Elle est réservée à la surveillance épidémiologique des souches et non en routine.
Traitement
Les formes de grippe non compliquées des sujets sains ne nécessitent que des traitements symptomatiques.
Deux inhibiteurs de la neuraminidase (INA) sont autorisés en France. Même si le niveau de preuve de leur efficacité est faible, ils gardent un intérêt chez des patients à risque élevé de complications ou lors de formes graves.
Seul l'oseltamivir (Tamiflu®) est remboursé par la CPAM.
Il est indiqué chez les adultes et les enfants (y compris les nouveau-nés), en curatif et en prévention chez les personnes âgées de 1 an et plus.
Depui 2018, le HCSP recommande l'utilisation de l'oseltamivir en curatif, quel que soit le statut vaccinal et quel que soit l'âge du patient chez les personnes :
- à risque de complications, ciblées par la vaccination, y compris les femmes enceintes ;
- présentant une grippe grave d'emblée ou dont l'état clinique s'aggrave, même au-delà des 48h après le début des symptômes ;
- lors d'une hospitalisation pour grippe.
Les antibiotiques ne doivent être prescrit que lors d'une surinfection bactérienne.
Populations à risque particulier
Terrain à risque accru d'acquisition
Personnes non vaccinées.
Terrain à risque accru de forme grave
Sujets à risque élevé (ce sont les personnes visées par la vaccination) : sujets de plus de 65 ans, et quel que soit l'âge, immunodéprimés, patients atteints de maladies chroniques (pathologies cardio-respiratoires, diabète), personnes obèses avec IMC supérieur ou égal à 40 Kg/m2, femmes enceintes quelque soit le trimestre de grossesse (R1).
Cas particulier de la grossesse
La morbidité et la mortalité sont plus élevées chez la femme enceinte, avec un risque de formes compliquées (complications pulmonaires) au 3ème trimestre.
Risque d’avortement spontané précoce, de prématurité et de malformations congénitales si l’infection survient au cours du 1er trimestre de la grossesse.
La vaccination antigrippale chez les femmes enceintes est recommandée en période de circulation du virus, avec pour objectif à la fois une baisse d'incidence de la grippe et de ses complications et un transfert d'anticorps au nouveau-né.
Immunité et prévention vaccinale
Immunité naturelle
Naturellement acquise lors d'infections antérieures mais grande variation des caractéristiques antigéniques des virus.
Prévention vaccinale
Descriptif du vaccin
Pour l’adulte, en France, en 2023, trois vaccins quadrivalents inactivés contre la grippe saisonnière sont disponibles, contenant deux virus Influenza de type A et deux virus Influenza de type B : Influvac Tetra, Vaxigriptetra et Fluarixtetra. Il existe un autre vaccin antigrippal (Efluelda) utilisé uniquement pour la vaccination des personnes de plus de 65 ans.
Leur composition est actualisée chaque année par l'OMS en fonction des données virologiques et épidémiologiques.
Immunité vaccinale
2 à 4 semaines après l'injection et pendant 9 à 12 mois. L'efficactié varie de 24 % à 76 % en fonction du type de virus et de l'âge du sujet (12).
Il n’a pas été établi de corrélation entre les taux spécifiques d’anticorps inhibant l’hémagglutination et la protection contre la grippe après vaccination par les vaccins grippaux.