Grippe

Schématiquement, les virus de type A infectent l’homme et de nombreuses espèces animales, les espèces aviaires (oiseaux aquatiques sauvages, volailles) constituant le réservoir, ainsi que différentes espèces de mammifères, notamment le porc. Les virus de type B infectent quasi-exclusivement l’homme (1).

Les oiseaux aquatiques sauvages sont les hôtes naturels d'une grande variété de virus influenza A (sous-types H1-H16 et N1-N9). De façon occasionnelle, les virus du réservoir sauvage peuvent être transmis à des oiseaux domestiques (volailles) ou à diverses espèces de mammifères, tels que le porc ou le cheval. Des virus de sous-type H17N10 et H18N11 ont été détectés depuis quelques années chez la chauve-souris. Les transmissions inter-espèces peuvent ainsi donner lieu à l'établissement de nouveaux sous-types ou lignages de virus chez le nouvel hôte. Plus rarement, la transmission des animaux domestiques à l'homme peut donner lieu à des infections zoonotiques.

La plupart des virus aviaires n'infectent pas l'homme, hormis certains sous-types avec des formes cliniques pouvant être graves, pour l'heure sans conséquence épidémiologique majeure. Ces formes de grippes dites aviaires telles H5N1, H5N6, H7N9, H9 sont un danger potentiel réel pour l'homme en cas de contacts intensifs avec les sécrétions respiratoires et les déjections d'animaux infectés. Chez les oiseaux, les virus influenza A se multiplient principalement au niveau gastro-intestinal et sont excrétés en grande quantité dans les fientes. Une grande variété de sous-types circule chez les volailles. Les cas de transmission interhumaine sont exceptionnels : la grippe aviaire ne sera pas traitée dans cette fiche. 

Chez les mammifères, les virus se multiplient au niveau du tractus respiratoire. Seuls certains sous-types circulent selon les espèces de mammifères : H1N1, H1N2, H3N2, H9N2 chez le porc ; H3N8 chez le cheval ainsi que chez le chien en Amérique du Nord. À la faveur de co-infections entre virus aviaires porcins et humains, des échanges génomiques ou réassortiments peuvent être à l'origine de souches nouvelles pour l'homme, responsables de pandémies tel le virus A(H1N1)pdm09 qui a émergé au Mexique en 2009 et circule depuis sous le mode épidémique conjointement avec les virus A(H3N2) (2). Les deux valences A(H1N1)pdm09 et A(H3N2) sont ainsi inclues dans la composition du vaccin grippal.

L'homme est quasiment le seul réservoir des virus influenza de type B et C. Les grippes par influenzavirus B, plus rares, présentent la même gravité potentielle que celle par influenzavirus A. Deux lignées de virus influenza B (B-Yamagata et B-Victoria) co-circulent chez l'homme et désormais ces deux valences sont présentes dans le vaccin quadrivalent.

Le virus influenza de type C, commun chez l'homme, est responsable, principalement chez les enfants, d'infections respiratoires très généralement bénignes. Il est rarement recherché mais peut être à l'origine d'épidémies locales. Le virus influenza C n'est pas présent dans le vaccin grippal actuel.

Sécrétions des voies aériennes supérieures

Le virus de la grippe A est sensible aux désinfectants comme l'hypochlorite de sodium (fraîchement préparé, dilution 1:10 d'eau de Javel), à l'éthanol à 60-95 %, au glutaraldéhyde alcalin à 2 %, à la formaline à 5-8 % et au phénol à 5 %.

Il est sensible à une chaleur humide de 121 ºC pendant 20 minutes et à une chaleur sèche de 170 ºC pendant 1 heure, de 160 ºC pendant 2 heures ou de 121 ºC pendant au moins 16 heures.

La sensibilité du virus B n’est pas documentée mais probablement la même que pour le virus A.

Les virus de la grippe A, B et C peuvent survivre 24 à 48 heures sur des surfaces dures non poreuses comme l'acier inoxydable et le plastique, et pendant 8 à 12 heures environ sur du tissu, du papier ou un papier mouchoir.

La dose infectieuse est inconnue pour les sous-types précis de la grippe A et B.