Description clinique de la maladie indemnisable (août 2011)
I. Forme cutanée simple
Définition de la maladie
Il s'agit de la forme la plus courante de cette zoonose : érysipéloïde de Baker-Rosenbach. C'est une zoonose de répartition mondiale avec toutefois prédominance dans les régions tempérées d'Amérique du Nord et d'Europe. C'est une maladie rare dont la plupart des cas est d'origine professionnelle.
Diagnostic
L'infection apparaît en 12 à 48 heures après l'inoculation presque toujours accidentelle (piqûre, égratignure, coupure...). Au niveau de la plaie, apparaît un placard érythémateux, violacé, chaud, œdématié et douloureux. Les signes subjectifs sont des sensations de brûlures, tension et parfois de prurit. L'extension est centrifuge avec formation d'un bourrelet bien limité, plus inflammatoire, parfois vésiculeux, envahissant le plus souvent la face dorsale de la main, siège le plus fréquent des plaies accidentelles. Ce tableau correspond à une cellulite.
La fièvre et les arthralgies ne sont présentes que dans 10 % des cas.
Le diagnostic est essentiellement clinique, basé sur l'aspect des lésions et à l'interrogatoire le contact avec des animaux ou des produits d'origine animale et une profession à risque (bouchers, employés d'abattoirs, pêcheurs, poissonniers, cuisiniers ...).
Le bacille peut être isolé au niveau de la plaie et, en cas de septicémie, sur des hémocultures.
Les principaux diagnostics différentiels sont l'érysipèle (associée à une fièvre importante) et l'érythème polymorphe (atteinte le plus souvent bilatérale).
Evolution
La guérison se fait spontanément en 2 à 3 semaines sans suppuration, avec parfois une desquamation. Plus rarement, on peut observer des arthrites et, dans 1/3 des cas, des adénopathies et des lymphangites.
Des rechutes avec récidives des lésions sont possibles.
Traitement
Le traitement repose sur les antibiotiques.
II. Forme cutanée associée à une monoarthrite ou une polyarthrite locorégionale
Définition de la maladie
Il s'agit d'une zoonose associant la forme cutanée de l'érysipéloïde de Baker-Rosenbach avec l'atteinte d'une grosse articulation ou de plusieurs articulations proches.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l'isolement du germe dans du matériel de biopsie.
III. Forme cutanée chronique, à rechutes
Définition de la maladie
En cas de forme cutanée diffuse et étendue (qui est plus rare) et en l'absence de traitement adapté, la récurrence des lésions cutanées est possible.
Diagnostic
A ce stade les hémocultures sont négatives.
Traitement
Le traitement repose sur l'antibiothérapie.
Facteurs de risque
L'absence de traitement antibiotique initial peut favoriser la survenue de récidives.
IV. Forme Septicémique
Définition de la maladie
Il s'agit d'une forme rare de la zoonose liée à la dissémination dans le sang de l'agent pathogène. Environ 60 cas ont été décrits, associés le plus souvent à une endocardite. Des antécédents de lésions cutanées d'érysypéloïde sont retrouvés chez 36 % des patients.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l'isolement du germe par hémoculture.
Evolution
Ces formes avec localisation cardiaque sont de pronostic sévère. Le taux de mortalité est plus sévère en cas d'endocardite à E. rhusiopathiae qu'en cas d'endocardite à d'autres germes (38 % versus 20%). Les complications principales sont l'arrêt cardiaque, l'abcès myocardique, la perforation de la valve aortique (l'atteinte de la valve aortique était plus fréquente en cas d'endocardite à E. rhusiopathiae), la méningite et les glomérulonéphrites. Le remplacement des valves est nécessaire dans environ 1/3 des cas.
Traitement
En cas d'endocardite, le traitement antibiotique est parentéral et de durée plus longue (environ 4 à 6 semaines) : pénicilline à dose élevée en intra-veineux.
Facteurs de risque
Facteurs d'exposition
Ces cas ont été décrits chez des vétérinaires et après accidents de laboratoire.
Facteurs individuels
Certaines affections (diabète...) favorisent la survenue de ces formes septicémiques.