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Cyanure de sodium, Cyanure de potassium

Fiche toxicologique n° 111

Sommaire de la fiche

Édition : Septembre 2022

Pathologie - Toxicologie

Les cyanures alcalins se décomposent en milieu acide, même faiblement, avec formation de cyanure d'hydrogène (voir fiche toxicologique n° 4).

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Les cyanures alcalins sont décomposés en cyanure d’hydrogène en milieu acide (estomac). L’ion cyanure est un poison cellulaire qui bloque la respiration cellulaire. Il peut être détoxifié par plusieurs voies, et notamment par une enzyme qui produit des thiocyanates, essentiellement éliminés par les urines. Le cyanure est principalement retrouvé dans le foie, le sang, les poumons et le cerveau.

    Chez l'animal
    Absorption

    Par voie orale, l’absorption des ions cyanures est rapide et presque complète. Chez des rats recevant par gavage 1 mg/kg de cyanure de potassium, le pic sanguin d’ions cyanures apparaît après 2 minutes [15]. Aucune donnée n’est disponible par inhalation ou par voie cutanée, mais les études de toxicité aiguë, disponibles chez le lapin, mettent en évidence un passage percutané.

    Distribution

    A la suite d’une exposition unique de rat par voie orale à 7 ou 21 mg/kg de CN- sous forme de cyanure de sodium, les concentrations les plus importantes en cyanures ont été mesurées dans le foie, le sang, les poumons, la rate et le cerveau[16].

    Métabolisme

    Les cyanures de potassium et de sodium sont majoritairement métabolisés dans le foie, en thiocyanates de potassium et de sodium [17, 18]. Dans des conditions physiologiques normales, plusieurs systèmes enzymatiques permettent une détoxication rapide ; le plus important étant représenté par le Rhodanèse de Lang* qui aboutit à la formation de thiocyanates, substances beaucoup moins toxiques (environ 80 % des cyanures sont métabolisés par cette voie). En dehors de ces processus enzymatiques, d’autres voies d’élimination existent : formation de cyanocobalamine et de cyano-méthémoglobine, élimination respiratoire sous forme de cyanure d’hydrogène, de dioxyde carbone. Face à une absorption en grandes quantités de cyanures, tous ces mécanismes de détoxication sont débordés.

    * Rhodanèse de Lang : enzyme mitochondriale (transférase) catalysant la réaction de détoxication du cyanure.

    Excrétion

    Après absorption par voie orale, l’excrétion urinaire est la principale voie d’élimination, sous forme de thiocyanates. A la suite d’une inhalation, 85-90 % sont éliminés sous forme de CO2 dans l’air exhalé.

    L’analyse de la radioactivité dans les urines de rats montre que 94,7 % du KCN radioactif absorbé sont éliminés dans les urines recueillies pendant 14 jours [7].

    Chez l'Homme

    Même si aucune donnée quantitative n’est disponible quant à l’absorption des cyanures de potassium et de sodium, il est admis que ces sels sont facilement et complètement absorbés après une exposition par voie respiratoire. L’absorption cutanée dépend de l’état de la peau et de la présence ou non d’humidité (sudation) [18]. Par voie orale, l’absorption du KCN et du NaCN résulte à la fois d’une absorption intestinale des ions cyanures mais également de l’absorption de l'acide cyanhydrique généré dans l’estomac (en milieu acide) [1].

    Le cyanure passe dans le sang avant d’être distribué rapidement vers les tissus où il va se fixer sur des macromolécules contenant des métaux (telles que l’hydroxycobalamine, la méthémoglobine, les cytochrome-oxydases…) [1]. Il est principalement retrouvé dans le foie, les poumons, le sang et le cerveau [11].

    Chez l’homme, les cyanures de potassium et de sodium sont majoritairement métabolisés dans le foie, en thiocyanates de potassium et de sodium [17, 18].

    Dans des conditions physiologiques normales, les mêmes systèmes enzymatiques que chez l'animal permettent une détoxication rapide. Face à une absorption en grandes quantités de cyanures, tous les mécanismes de détoxication sont débordés.

    Après absorption par voie orale, l’excrétion urinaire est la principale voie d’élimination, sous forme de thiocyanates. A la suite d’une inhalation, 85-90 % sont éliminés sous forme de CO2 dans l’air exhalé.

    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage des cyanures sanguins immédiatement en fin d’exposition est essentiellement utilisé pour confirmer le diagnostic d’intoxication aiguë aux cyanures.

    Le dosage des thiocyanates urinaires en fin de poste de travail (ou fin de poste et fin de semaine) semble utile pour la surveillance biologique de l'exposition professionnelle.

    Le dosage des thiocyanates plasmatiques a également été proposé comme indicateur biologique d’exposition.

    Ces trois indicateurs ne sont pas spécifiques (influence du tabac et de l’alimentation), ils peuvent être présents dans le sang et les urines des sujets non professionnellement exposés.

    Il n’existe pas de valeur biologique d’interprétation (VBI) pour la population professionnellement exposée pour ces indicateurs. Des VBI issues de la population générale sont disponibles pour les thiocyanates urinaires.

  • Mode d'actions [18]
  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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