Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme [5, 14, 15]
La voie respiratoire est la voie principale d’absorption du trioxyde de chrome. Son action sur la peau est surtout locale. La toxicité du trioxyde de chrome résulte de son pouvoir corrosif et des espèces réactives générées lors de sa réduction.
Chez l'animal
Les données ont été établies à partir d’études chez le rat, la souris, le cochon d’Inde et le lapin. Vingt à trente pour cent du chrome hexavalent (VI) passent dans la circulation sanguine après absorption par voie respiratoire. L’absorption est faible par voie cutanée (1 - 4 %) et par voie orale (2 - 9 %) ; l’absorption gastro-intestinale diminue avec la quantité de nourriture ingérée ; elle est limitée par la réduction du chrome VI en chrome III dans l’estomac. Le chrome VI est transporté par les hématies qui le réduisent principalement en chrome III ; il est en partie stocké dans les globules rouges, en partie distribué dans tout l’organisme y compris le placenta. Après exposition chronique, le chrome VI s’accumule dans les poumons, la rate (où sont détruites les hématies en fin de vie), les intestins, les reins, le foie et les testicules.
De 20 à 70 % de la dose administrée sont éliminés sous forme réduite (Cr III) par les urines ou les fèces ; cette voie devenant prépondérante en cas d’absorption per os.
Chez l'Homme
Chez l’Homme, son absorption digestive est faible. En milieu professionnel, l’absorption se fait surtout par inhalation.
Surveillance Biologique de l'exposition
En raison de la réduction rapide du chrome hexavalent en chrome trivalent après absorption, les dosages de chrome sanguin et urinaire reflètent la quantité totale de chrome absorbé
Elles ne sont pas spécifiques des expositions professionnelles au chrome VI car elles intègrent également les expositions au chrome III (inhalation et/ou alimentation) et au chrome métal (chrome élémentaire, chrome 0).
Le dosage du chrome urinaire, prélèvement fait en fin de poste de travail et fin de semaine, est un bon indicateur de l'exposition récente de la semaine mais également de l'exposition ancienne à toutes les formes de chrome (VI, III et métal). Des prélèvements en début et fin de poste permettent une bonne évaluation de l'exposition de la journée au chrome soluble. Même après plusieurs mois d'arrêt d'exposition, la chromurie peut rester supérieure aux valeurs de la population générale.
Le dosage du chrome sur sang total ou sur sérum en fin de poste et fin de semaine refléterait pour le chrome sérique l'exposition récente (des deux jours précédents) et pour le chrome sanguin total l'exposition à long terme mais également l'exposition récente au chrome. Ce paramètre est très sensible et bien corrélé au chrome urinaire.
Le dosage du chrome intraérythrocytaire serait spécifique de l'exposition au chrome hexavalent. En l’absence de donnée suffisante, ce dosage ne peut être proposé en routine.
Des valeurs biologiques d’interprétation en population professionnellement exposée ont été établies pour le chrome urinaire.
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Mode d'actions [17]
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Toxicité expérimentale
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Toxicité sur l’Homme [5, 14, 15]