Pathologie [1, 2] Guide de lecture
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Nom de la maladie
Conjonctivite et kérato-conjonctivite à adénovirus. -
Synonyme
- Kérato-conjonctivite virale.
Transmission
Mode de transmission
Transmission par exposition des muqueuses oculaires à :
- des gouttelettes de Pflügge (toux, éternuement, parole...) ;
- des sécrétions ORL ou des larmes ;
- des mains souillées ;
- des lentilles et leurs étuis ;
- des matériels souillés tels que les appareils d'examens ophtalmologiques (tonomètre, lampe à fente, mentonnière et appuie-front) ou les compte-gouttes pour collyres ;
- des eaux récréatives (piscines notamment).
Période de contagiosité
Depuis la fin de la période d'incubation jusque 14 jours après le début des signes oculaires.
Une excrétion prolongée du virus peut se produire.
La maladie
Incubation
2 à 21 jours, variant avec les sérotypes.
Clinique
Le début est brutal, sous forme de conjonctivite avec photophobie, larmoiement, impression de grain de sable sous les paupières, rougeur conjonctivale et œdème palpébral. La symptomatologie est initialement unilatérale, avec atteinte fréquente de l'autre œil, souvent plus modérée, 2 à 6 jours après. Une adénopathie pré-auriculaire est souvent associée, homolatérale et concomitante à l'atteinte du premier œil. Cette conjonctivite dure 12 à 20 jours pour les deux yeux. Elle peut rester isolée.
Une kératite ponctuée apparaît dans les 5 jours qui suivent l'atteinte conjonctivale, avec constitution d'ulcérations douloureuses à partir du 7ème jour, plus ou moins importantes, qui persistent jusqu'au 15ème ou 20ème jour.
Entre la 2ème et la 3ème semaine peuvent apparaître des complications sous forme d'infiltrats sous-épithéliaux : il s'agit de granulomes inflammatoires responsables d'une baisse d'acuité visuelle variable, qui peuvent durer de 6 mois à 1 an voire plus, mais régressent au fil du temps.
Chez l'enfant, il peut s'agir de fièvre adéno-pharyngo-conjonctivale.
Diagnostic
Les examens virologiques sont rarement nécessaires mais peuvent être utiles afin d’éviter une antibiothérapie inutile, mettre en place les mesures nécessaires pour limiter l’extension d’une épidémie… Les différentes techniques possibles pour mettre en évidence le virus par frottis de la conjonctive avec un écouvillon sont :
- détection de l'antigène de groupe dans les sécrétions oculaires au laboratoire ou en consultation par test immunochromatographique rapide (Adenoplus®). La spécificité serait proche de 100 % et la sensibilité est d'environ 70 %. Il s'agit toutefois d'un test de dépistage, qui ne permet pas de connaître le sérotype en cause (1) ;
- amplification génique par PCR qui permet un résultat rapide ;
- culture (avec effet cytopathogène caractéristique) avec des délais de réponse beaucoup plus longs.
En présence de cas groupés, la comparaison des souches (groupe et sérotype) permet de rechercher une source commune d'infection.
Traitement
Traitement symptomatique (lavages oculaires avec serum physiologique, substituts lacrymaux...)
Actuellement pas de traitement antiviral dans les formes classiques.
La corticothérapie locale n’est pas conseillée dans la grande majorité des cas car elle prolonge la période de contagiosité. Elle se réduirait aux formes inflammatoires sévères lors de la phase aiguë et de préférence après la phase de réplication virale.
Des essais de traitement antiviral sont en cours.
Populations à risque particulier
Terrain à risque accru d'acquisition
Sujets aux conjonctives préalablement lésées par des microtraumatismes.
Terrain à risque accru de forme grave
Immunodéprimés.
Cas particulier de la grossesse
Immunité et prévention vaccinale
Sans objet
Immunité naturelle
L'infection en principe est immunisante et les rechutes ou récidives sont exceptionnelles.
Il n'y a pas d'immunité croisée entre sérotypes.