Tests in vitro pour l'évaluation de la tolérance cutanée aux substances chimiques
Article de revue
Les dermatoses professionnelles représentent de l'ordre de 5 % des pathologies professionnelles en France, en 2001 (source : CNAM-TS). En effet, le contact cutané est une des formes les plus courantes de l'exposition aux produits chimiques en milieu industriel. Les procédures concernant la production, la circulation des nouvelles substances chimiques mises sur le marché, sont soumises à une réglementation européenne pour une approche harmonisée de l'identification et la gestion des risques. L'évaluation du potentiel corrosif, irritant et/ou sensibilisant des produits chimiques et préparations est réalisée au moyen de tests conventionnels chez l'animal et d'essais cliniques chez l'homme. Un programme pour le développement de tests in vitro a été initié par la communauté scientifique pour réduire l'expérimentation animale et les essais cliniques chez des volontaires. De nombreuses équipes travaillent à l'élaboration de tests in vitro, qui doivent être fiables et reproductibles d'un laboratoire à l'autre. Ces méthodes alternatives sont construites à partir de cultures de cellules cutanées, d'épidermes et/ou de peaux reconstituées, de peaux totales provenant d'actes chirurgicaux. La difficulté majeure à l'élaboration de tels systèmes est due à la complexité des mécanismes induits en réaction, au contact d'un irritant ou d'un sensibilisant avec la peau. Le Centre européen pour la validation des méthodes alternatives (CEVMA) a été créé en 1991 sous l'égide de l'Union Européenne afin de promouvoir, coordonner l'élaboration des tests in vitro et initier leur validation. En 2000, deux essais in vitro de corrosivité cutanée ont été validés et ont fait l'objet d'une directive européenne : l'essai de résistance électrique transcutanée (RET) sur peau de rat et un essai utilisant un modèle de peau humaine.