Maintien en emploi et prévention du décrochage chez les travailleurs vieillissants
Communication scientifique
Avec le vieillissement de la population active et l’allongement des durées de vie, l’emploi des séniors est, depuis le début des années 2000, au cœur des différentes réformes du système de retraite français. La prolongation de la vie professionnelle ne peut toutefois être réduite à l’atteinte d’objectifs en matière de taux d’emploi. Elle requiert de s’interroger plus largement sur l’état de santé des séniors, les conditions dans lesquelles ils doivent continuer de travailler, leur motivation à poursuivre leur activité professionnelle, et la perception qu’ont les entreprises des travailleurs âgés. Ces dimensions pèsent fortement sur la possibilité de se maintenir en emploi et dans l’emploi et les intentions de rester au travail plus longtemps dans des contextes d’intensification du travail, de changements rapides des organisations du travail et de compétition accrue des entreprises. Le maintien en emploi des travailleurs âgés tient en effet dans une large mesure, à leur capacité à rester en emploi et à la volonté des entreprises de les y conserver. Le « pouvoir » rester en emploi, et le « vouloir » constituent deux axes majeurs qui sont en partie liés. Pouvoir rester en emploi résulte en grande partie des politiques et des moyens que se donnent les entreprises pour assurer des conditions de travail, d’organisation et de parcours professionnels soutenables, entendues comme permettant aux salariés de maintenir leur santé, leurs compétences et leur employabilité. Souhaiter continuer à travailler après 50 ans dépend de ses capacités de travail mais également de la place accordée aux travailleurs âgés dans les organisations. Selon les situations, ces aspects peuvent soit pousser les salariés à chercher à rester en emploi, soit au contraire les inciter à partir avant le terme de leur vie professionnelle ou à les y contraindre. Ils constituent autant des « facteurs qui retiennent » que des « facteurs qui poussent » à sortir de l’emploi. Dans une logique de prévention des risques de décrochage de l’emploi, c'est sur ces facteurs qu’il convient d’agir alors même que les possibilités de reclassement des travailleurs vieillissants se réduisent face à la raréfaction des postes « doux » et la diminution du recrutement de jeunes permettant la mise à l’abri des plus âgés. Pour cela, l’intérêt d’adopter une approche systémique, qui prenne en compte les questions de maintien en emploi dans leur globalité, et considère des actions, pour certaines, ciblées sur les plus âgés, et d’autres, s’appliquant à tous, est manifeste
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Fiche technique
Fiche technique
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Année de publication
2020 -
Langue
Français -
Discipline(s)
Psychologie du travail - Sciences de lorganisation -
Auteur(s)
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Référence
14/6/2022-STRASBOURG-36ème Congrès de Médecine et Santé au Travail
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Étude(s) de rattachement
Étude(s) de rattachement