Evaluation du risque chimique dans les petites entreprises
Une enquête INRS/IFOP
L’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) a commandé à l’institut IFOP une étude concernant la sensibilisation au risque chimique et la réalisation de l’évaluation des risques chimiques (EVSRC) dans les entreprises de moins de 50 salariés. 97 % des entreprises interrogées déclarent être équipées informatiquement, validant ainsi la pertinence de l’utilisation d’outils informatiques pour l’EVSRC. Autre enseignement : bien que l’intégration du risque chimique au Document Unique (DU) soit en progression, certaines petites entreprises utilisant de tels produits ont encore peu conscience de l’exposition de leurs employés au risque chimique
La première partie de l’étude a permis de vérifier le taux d’informatisation des entreprises afin de définir si les outils informatiques d’aide à l’évaluation des risques chimiques étaient bien adaptés. Avec 97 % des entreprises interrogées ayant accès à au moins un équipement (poste fixe à 84 %) et 91 % possédant un accès à Internet, les résultats confortent la stratégie de l’utilisation d’outils informatiques pour l’aide à l’EVRSC.
Quelle sensibilisation au risque chimique ?
89 % des entreprises interrogées manipulent des produits chimiques. Dans la plupart des cas, il s’agit de carburants (53 %), de nettoyants ménagers (48 %) ou de colles (47 %). Environ un quart manipulent également des peintures (26 %), des dégraissants (25 %) ou des résines (22 %). Enfin 13 % emploient des nettoyants industriels et 7 % des produits phytosanitaires.
L'enquête met en évidence une réelle méconnaissance de leur présence au sein des sociétés. En effet, si 36 % des dirigeants indiquent spontanément que leur entreprise en utilise, 53 % d’entre eux n’en ont pas conscience.
Ainsi, si près des trois quarts des entreprises conservent les fiches de données de sécurité (FDS) des produits qu’elles utilisent, seuls 49 % le font pour l’intégralité des produits et 24 % n’en possèdent que pour une partie d’entre eux. A l’inverse, plus d’un quart des entreprises utilisant des produits chimiques ne conservent aucune FDS (27 %).
La fiche de données de sécurité
Cette fiche est le document que le fournisseur d'une substance ou d'un mélange remet pour informer sur les dangers et les propriétés du produit, ses risques pour la santé humaine et l'environnement, les mesures de protection à prendre et les conditions d'utilisation. La FDS constitue une source d'informations précieuse pour l'évaluation des risques chimiques et les différents acteurs de la prévention.
Quelle évaluation du risque chimique ?
Deux tiers (68 %) des entreprises concernées par le risque chimique ont réalisé le Document Unique d’évaluation des risques professionnels et 66% ont connaissance du caractère obligatoire d’une évaluation des risques chimiques.
En majorité, les personnes interrogées se disent prêtes à s’investir dans la réalisation d’une évaluation du risque chimique (62 %). Mais d’autres semblent plus réfractaires : plus d’un quart ne s’engagerait dans cette démarche que sous la contrainte d’une obligation par l’inspection du travail (28 %, notamment dans les petites structures et en région parisienne).
Si 32 % des interviewés considèrent que rien n’empêche la réalisation d’une évaluation du risque chimique dans leurs établissements, 58 % estiment que des facteurs vont à l’encontre de cette démarche. Sont notamment évoqués le manque de temps (25 %), le trop peu d’informations sur les produits (14 %) et une utilisation de produits chimiques si peu importante dans l’entreprise qu’elle ne nécessite pas d’évaluation (10 %). Enfin, 3 % indiquent déjà mener une évaluation des risques chimiques dans leur entreprise.
A noter que seules 41 % des entreprises utilisant des produits chimiques disposent d’une liste de ces produits, pourtant indispensable pour effectuer une évaluation du risque chimique.
L’INRS propose d’ores et déjà de nombreux produits (brochures, bases de données, audiovisuels…) consultables gratuitement sur son site internet. Parallèlement au dispositif de formations destinées aux services de santé au travail, l’Institut a également engagé des actions spécifiques pour les plus petites entreprises. Il s’agit par exemple d’outils d’aide à l’évaluation des risques coréalisés avec des fédérations professionnelles.
Contact
Attaché de presse - Antoine Bondéelle - antoine.bondeelle@inrs.fr - Tél. 01 40 44 14 40 www.inrs.fr