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Ressources Humaines : Quels outils pour promouvoir la santé au travail ?

Paris, 25 avril 2017

A l’heure du « big data », les ressources humaines collectent de nombreuses données de santé au travail. Quel usage en faire ? Comment impactent-elles les activités des ressources humaines ? Voici les questions soulevées lors de la table-ronde organisée par l’INRS, en partenariat avec l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Association nationale des Directeurs des ressources humaines (ANDRH) à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail 2017 de l’OIT.

Cette journée a mobilisé des Directeurs des ressources humaines, un secrétaire de CHSCT et un Directeur santé et sécurité de grands groupes ainsi qu’un universitaire.

L’ensemble des intervenants a indiqué que collecter des données doit aller au-delà d’une obligation réglementaire. Dès l’introduction de la table-ronde, Emmanuel Abord de Chatillon, Professeur des universités à l’IAE de Grenoble et responsable de la chaire management et santé au travail, a souligné la nécessité de sortir d’une logique de « tout outil et dispositif » pour une meilleure compréhension et analyse de l’activité : « Le document unique d’évaluation des risques est une occasion de se poser la question de ce qui se passe » a-t-il indiqué. Pour lui, les outils construits par les entreprises sont souvent sous-exploités. Ces données analysées ont pour objectif d’élaborer des plans d’actions. Cependant, il a souligné que rares sont les impacts sur les organisations du travail. La fonction RH doit évoluer et s’emparer de la question du management, qui est souvent au cœur des préoccupations de santé au travail.

 

Interrogé sur les données collectées via le dispositif pénibilité, Jean-Marie Lambert (Véolia) a insisté sur la question réellement posée en termes de prévention : Comment adapte-t-on les postes de travail face à une population vieillissante ? Comment maintenir dans l’emploi des travailleurs exposés à des travaux pénibles ? « La question de l’évolution professionnelle doit se poser en amont avant que la personne soit concernée par l’inaptitude » a souligné Jean-Marie Lambert.

Un engagement indispensable

Les intervenants ont également précisé l’importance de l’implication de la Direction générale pour construire une véritable politique de prévention des risques professionnels. Sylvie François, DRH du Groupe la Poste a  par exemple souligné que les valeurs de l’entreprise en matière sociale doivent être mises au même niveau que les politiques business. Chez Véolia, le service prévention – santé sécurité au travail est intégré à la Direction des ressources humaines. Quant à Solvay, la santé sécurité au travail étant une question vitale pour la survie de l’entreprise, la Direction s’est engagée à en faire un indicateur dans la politique de bonus de ses dirigeants.

Exemples de démarches

Quelques intervenants ont présenté la démarche de leur entreprise :

Le groupe Carrefour a créé une Direction santé sécurité au travail il y a 5 ans, a expliqué Christophe Labattut, Directeur santé et sécurité au travail France du groupe. Elle s’est dotée d’un outil très opérationnel de collecte des données sur le terrain (accidents, maladies, absentéisme, données issues d’écoutes du personnel, document unique, plan d’action…) Cette remontée d’information (avec plus de 500 personnes formées en interne) permet la collecte des données en temps réel, leur analyse et des discussions avec les partenaires sociaux lors de commissions nationales trimestrielle.

Jean-Christophe Sciberras, DRH du groupe Solvay, a indiqué que dans le cadre des activités monde, la Direction s’inspirait du bilan social français pour choisir les indicateurs à suivre. Solvay a mis au point un registre mondial des burn outs. Suite à des enquêtes annuelles auprès du personnel (notamment sur les indicateurs de stress), plus de 200 plans d’action ont été mis en œuvre. Ces enquêtes ont fait apparaître la question centrale de la charge mentale du travail. 

Conclusion

En conclusion, Sylvie Brunet, ancienne DRH d’Onet et Présidente de la section du Travail et de l’Emploi du CESE, a souligné l’importance de la question de la place du travail dans la société et du sens que l’on donne au travail. A cet égard, les DRH ont un rôle clé à jouer à travers le dialogue social.

  • Sylvain Vernier, secrétaire de CHSCT, Ronald Schouleur, Président de l’INRS et Christophe Labattut, Directeur santé et sécurité au travail France du Groupe Carrefour

  • Jean-Marie Lambert, DRH de Véolia et Moussa Oumarou, Directeur du département de la gouvernance et du tripartisme de l’OIT

  • Moussa Oumarou, Directeur du département de la gouvernance et du tripartisme de l’OIT, Sandrine Foulon, Rédactrice en chef adjointe d’Alternatives économiques et Bénédicte Ravache, secrétaire générale de l’ANDRH

  • Stéphane Pimbert, Directeur général de l’INRS et Moussa Oumarou, Directeur du département de la gouvernance et du tripartisme de l’OIT

  • Jean-Marie Lambert, DRH de Véolia, Sylvie Brunet, Présidente de la section du Travail et de l’Emploi du CESE et Sylvie François, DRH de la Poste

  • Christophe Labattut, Directeur santé et sécurité au travail France du Groupe Carrefour, Jean-Marie Lambert, DRH de Véolia, Sandrine Foulon, Rédactrice en chef adjointe d’Alternatives économiques, Sylvie François, DRH de la Poste, Jean-Christophe Sciberras, DRH de Solvay France, Sylvain Vernier, secrétaire de CHSCT et Emmanuel Abord de Chatillon, Professeur des universités à l’IAE de Grenoble et responsable de la chaire management et santé au travail.

Data et innovation sociale : quels outils au service des ressources humaines (RH) pour promouvoir la santé au travail ?

  • Date

    25/04/2017
  • Lieu

    Paris
  • Organisateur

    INRS, OIT, ANDRH
Mis à jour le 25/04/2017