Expositions aux risques
Les risques pour la fertilité sont traditionnellement peu étudiés en milieu professionnel. A part les risques d’atteinte de la fertilité masculine lors d’exposition à de très fortes chaleurs ou aux rayonnements ionisants, une revue de la littérature rapporte des associations avec les expositions professionnelles masculines ou féminines au plomb et au cadmium, aux solvants, aux pesticides. Pour ces deux dernières familles de substances, des associations sont suggérées qui nécessitent d’être précisées (plus de détails dans l’article « Relations entre exposition professionnelle, anomalies de la fertilité et troubles de l’appareil reproducteur : revue de la littérature récente » publié dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire en février 2012 ).
Les risques pour la grossesse sont très divers (agents chimiques, travail de nuit, port de charges, stress, bruit, agents biologiques, rayonnements ionisants..). Ils peuvent être présents dans de multiples activités ou secteurs professionnels et concerner de nombreux métiers (infirmières ou professionnelles de la petite enfance, dentistes, assistantes dentaires, chercheuses, vétérinaires, techniciennes, vendeuses, employées de maison, ..). Tout métier est potentiellement susceptible d’engendrer des risques pour une grossesse.
Les métiers qui cumulent les risques sont les plus dangereux. Les études existantes ont mis en avant certains métiers comme les coiffeuses qui manipulent des produits chimiques et piétinent toute la journée, les hôtesses de l’air et autres personnels navigant qui eux aussi passent beaucoup de temps debout, portent des charges lourdes, ont des horaires totalement décalés et sont en plus exposés aux rayons cosmiques pendant les vols, les agricultrices qui sont très exposées aux pesticides, ou encore les infirmières. Ces dernières ont souvent un travail physiquement éprouvant, avec des horaires décalés, voire de nuit et peuvent être exposées à des agents biologiques, des substances chimiques (médicaments anticancéreux, anesthésiques...) dont certains sont à risque pour le développement. Les assistantes vétérinaires sont également susceptibles d’être exposées aux rayonnements ionisants, aux anesthésiques, aux traitements antiparasitaires, à certaines zoonoses.