Nuisance (décembre 2010)
Dénomination et champ couvert
Les hantavirus font partie de la famille des Bunyaviridae. Ce sont des virus à acide ribonucléique (ARN) monocaténaire de polarité négative avec une enveloppe bilipidique d’une taille de 90 à 100 nm.
Un arbre phylogénétique de ces virus est maintenant établi ; il se superpose à la classification des rongeurs hôtes. Il existe quatre types pathogènes classés dans le groupe 3 des agents biologiques pathogènes : Hantaan, Séoul, Belgrade et Sin Nombre.
Le sérotype Hantaan est transmis à partir d’un mulot appelé Apodemus agrarius. Il est responsable de la forme sévère de la maladie en Asie rurale.
Le sérotype Séoul est transmis à partir de Rattus rattus ou norvegicus. Il est responsable de formes de sévérité moyenne dans les zones urbaines d’Asie mais aussi sur tous les continents, quelques cas ont été décrits en France.
Le sérotype Dobrava ou Belgrade sévit dans les Balkans. Le réservoir est un mulot Apodemus flavicollis, il est responsable d’une forme modérée à sévère de fièvres hémorragiques avec syndrome rénal (FHSR).
Le sérotype Sin nombre est responsable de l’Hantaan pulmonary syndrome (HPS). Les réservoirs sont uniquement présents sur le continent américain. La mortalité est sévère, de 40 à 60 %.
Le sérotype Puumala, classé dans le groupe 2 des agents biologiques pathogènes, est transmis à partir du campagnol roussâtre, Clethrionomys glareolus. Il est responsable de la forme mineure de la maladie en Europe, de la Russie à la Scandinavie, et dans une partie de l’Europe occidentale. C’est le sérotype rencontré en France.
Mode de contamination
Le mode de contamination de l’homme est habituellement respiratoire par inhalation de particules de poussières souillées par les excretas des campagnols contenant le virus. Plus rarement, l’homme se contamine par contact direct dû à une morsure de rongeurs avec effraction cutanée ou par manipulation de rongeurs morts.
Le campagnol a une vaste aire de répartition du nord de l’Espagne jusqu’à la limite de Toundra en Scandinavie. Il vit dans les forêt avec plusieurs étages de végétations dont les taillis, les talus de bocage, à la lisière des forêts de feuillus. La densité de population va de 10 à 100 individus par hectares. Le campagnol infecté ne présente aucun signe apparent de maladie clinique et secrète toute sa vie le virus dans les urines, la salive, les fèces et les sécrétions respiratoires. Néanmoins il semble que l’excrétion soit maximale dans le mois qui suit sa contamination. Lors des pullulations de rongeurs, la prévalence de l’infection va passer de 3% à 50 %, avec l’apparition d’une poussée épidémique chez l’homme.
En France, quatre foyers sont actuellement reconnus : trois foyers épidémiques (massif ardennais, Franche-Comté, région de Nancy) et un foyer endémique délimité par les vallées de l’Oise, de la Marne, et une ligne allant de Saint-Quentin à Reims en passant par Laon.