Eléments de prévention médicale (février 2017)
I. Examen médical initial
A l’embauche, le médecin du travail tiendra compte de l’existence éventuelle d’antécédents respiratoires surtout s’ils s’accompagnent de troubles fonctionnels. Outre l’interrogatoire et l’examen clinique habituels, permettant d’apprécier globalement l’aptitude physique, une radiographie pulmonaire doit être réalisée et une étude spirographique (courbe débit-volume) est souhaitable. Il faut tenir compte du fait que certaines anomalies des voies aériennes supérieures sont susceptibles d’entraîner une gêne au port de masques filtrants anti-poussières utilisés pour la prévention individuelle. L’information de l’intéressé concernant les risques entraînés par l’inhalation de poussières ou de fumées d’oxyde de fer, doit être claire et complète.
Le médecin du travail recherchera la notion d’antécédents allergiques (personnels et familiaux), en particulier d’atopie.
Les tests cutanés lors de l’embauche sont à proscrire.
Par ailleurs, lors de l’examen clinique, la découverte de sécheresse cutanée ou irritation doit inciter le médecin à renforcer la prévention et les démarches d’entretien cutané.
II. Examen médical périodique
La détection précoce d’éventuelles anomalies radiologiques et/ou fonctionnelles chez les travailleurs est le but primordial des visites périodiques de médecine du travail permettant de juger de la nécessité d’un changement de poste ou d’une décision d’inaptitude ainsi que de l’opportunité d’une déclaration de maladie professionnelle.
L’appréciation de la périodicité idéale des examens complémentaires est difficile.
Dans l’approche multidisciplinaire du problème de santé sur les lieux de travail, la prévention des dermatoses professionnelles est prioritaire. En dehors de l’action collective visant à la suppression ou la réduction du contact cutané, le service de médecine du travail a un rôle important reposant essentiellement sur l’hygiène et la protection. L’information et le conseil trouvent ici toute leur place.
Le programme de protection individuelle comporte trois étapes :
Avant et pendant le travail
Première étape. Utilisation de moyens de protection individuelle : vêtements protecteurs (avec une mention particulière pour les gants), crèmes et/ou gels de protection.
Le port de vêtements protecteurs, et essentiellement des gants, est capital (toutefois ces gants peuvent être eux-mêmes source d'irritation ou d'allergie).
La nature des gants doit être adaptée à la gestuelle, aux produits utilisés et à l'environnement de travail. Le gant doit être choisi, "prescrit".
En complément, on peut y associer l'application au travail de crèmes protectrices qui ne protègeront pas de l'allergie, mais limiteront l'irritation et faciliteront le nettoyage cutané.
Après le travail
Deuxième étape. Nettoyage adéquat du tégument, et en particulier des mains, parfois de manière répétitive au cours de la journée.
L'hygiène cutanée et le nettoyage adéquat des mains sont des étapes importantes. L'utilisation de produits de nettoyage adaptés, les moins irritants possibles, sera conseillée.
Sont à proscrire les savons trop agressifs (pH trop alcalin), trop abrasifs. Diverses firmes spécialisées ont développé des formulations très actives sur les salissures, formulations dont le pouvoir irritant est par ailleurs réduit.
De même, le lavage avec des solvants organiques est à proscrire et la vigilance doit être renforcée lors des lavages répétitifs.
Troisième étape. Soins du tégument : emploi de crèmes ou d'onguents à vocation "réparatrice", émolliente et/ou anti-inflammatoire. Le "traitement" des mains après le travail, pour éviter la sécheresse et un état de rugosité de la peau, doit être développé avec utilisation de crèmes et d'émollients. Cette pratique évitera ou limitera l'irritation.
III. Cas particulier du maintien dans l’emploi du salarié porteur d’une maladie professionnelle
Pour la stibiose, dans la mesure où il s’agit d’une pneumopathie par surcharge qui n’évolue pas vers la fibrose, le maintien est envisageable à condition qu’il n’existe pas de retentissement fonctionnel, que des mesures de prévention efficace soient effectives et qu’un suivi médical adapté soit mis en place. L’information claire et complète de l’intéressé est évidemment un préalable à la décision.
En ce qui concerne les lésions eczématiformes, le maintien dans l’emploi est difficilement envisageable dans la mesure où, par définition, une nouvelle exposition entraîne une récidive, voire une aggravation. La possibilité pourra être évaluée dans des conditions de prévention particulièrement efficace.
IV. Dépistage de maladie ou symptôme non inscrit au tableau.
On pourrait envisager : Broncho-pneumopathie chronique obstructive, cancer broncho-pulmonaire primitif, insuffisance cardiaque et troubles de la reproduction.