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Tableaux des maladies professionnelles

Régime général tableau 51

Maladies professionnelles provoquées par les résines époxydiques et leurs constituants (*)

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Tableau et commentaires

Nuisance (mai 2013)

Dénomination et champ couvert

Un composé époxydique est une substance organique qui porte au moins une fonction époxy (oxoéthane).

Les résines époxydiques ou polyépoxydes sont des polyméres généralement obtenus à partir de l’épichlorhydrine et d’un polyalcool ou d’un phénol (le bisphénol A par exemple).

Ces résines sont livrées sous des formes très variées : résines à couler, poudres à mouler, résines d’imprégnation et de revêtement, stratifiés, colles.

 

Afin de former le réseau tridimensionnel des résines, des durcisseurs ou agents réticulants sont utilisés. Ils vont réagir avec les groupements époxy. Ce sont généralement des anhydrides d’acides (anhydrides méthyltétrahydrophtalique, hexahydrophtalique, chlorendique, pyromellitique…) ou des amines aromatiques (diaminodiphénylméthane, phénylènediamine…), aliphatiques ou cycloaliphatiques (triéthylènetétramine, éthylènediamine,  triéthanolamine, isophorone diamine, méthylène diamine…), des polyaminoamides, des adducts de polyamines aliphatiques (mélanges de résines ayant partiellement réagi et contenant un excès d’amines).

 

Dans certains cas, des catalyseurs sont associés à l’emploi de durcisseurs : cas des résines époxydiques modifiées durcies par des polyanhydrides en présence de catalyseurs spéciaux (amines tertiaires, aminophénols), complexe trifluorure de bore/monoéthylamine utilisé comme catalyseur associé au dicyanodiamide dans les poudres époxydiques pour peintures…

 

Des adjuvants peuvent être ajoutés aux résines :

- les charges. Elles sont utilisées pour améliorer les propriétés finales de la résine. Ce sont surtout des charges minérales (silice, talc, ardoise, mica, kaolin, graphite, fibres de verre, charges métalliques, baryte) et dans certains cas de la farine de bois. Des fibres (carbone, verre, kevlar etc.) sont aussi employées pour l’obtention de composites légers avec de très bonnes propriétés mécaniques.

- les solvants : alcools, cétones, acétates, chloroforme, toluène…

Les mises en solution de résines permettent la fabrication de revêtements, adhésifs, peinture et vernis à base de polyépoxydes, ainsi que les préimprégnés destinés à la stratification.

- les diluants réactifs : butylglycidyléther, crésylglycidyléther, phénylglycidyléther…

- les pigments et les colorants. 

- les plastifiants : phénylglycidyléther, phtalate de dibutyle…

- les extendeurs. Ce sont des liquides non réactifs (c’est-à-dire susceptibles de réagir avec les groupes époxy), ils sont ajoutés aux polyépoxydes, pour en abaisser le prix de revient : huile de pin…

- les flexibilisateurs (antichocs). Ces liquides réactifs, confèrent une certaine flexibilité et souplesse aux résines. On utilise notamment des élastomères polysulfurés, polybutadiène carboxylé, polyéther sulfone

 

Règlement CLP

Actuellement, seules les résines époxydiques à base d’épichlorhydrine et de bisphénol A de poids moléculaire moyen ≤ 700 sont classées :

- irritantes pour les yeux,

- irritantes pour la peau,

- sensibilisantes cutanées de catégorie 1,

- toxique (exposition chronique) pour le milieu aquatique de catégorie 2.

 

L’épichlorhydrine est une substance classée cancérogène, catégorie 2 (classement européen). Les teneurs maximales en épichlorhydrine résiduelle sont respectivement de 5 ppm pour les résines liquides et de 20 ppm pour les diluants réactifs. Ce qui exclut tout risque cancérogène lié à ces résidus.

Les durcisseurs ou additifs associés peuvent relever des tableaux n° 49 bis (amines aliphatiques), n° 15 bis (amines aromatiques), n° 66 et n° 66 bis (certains anhydrides).

Certains produits époxydiques renferment des solvants visés au tableau n° 84, voire n° 4 bis.

Mode de contamination

L’exposition aux composés époxydiques a lieu lors des applications des colles et des résines (préparation, mise en œuvre, contact avec des outils ou des plans de travail contaminés). Le risque est important lors des applications manuelles. Il est présent également lors des utilisations automatiques mécanisées, en particulier à l’occasion de l’alimentation en résine et des interventions sur le matériel (nettoyage, maintenance).

La pulvérisation et les polymérisations à chaud augmentent les risques de contamination.

La contamination a lieu le plus souvent par contact cutané (contact direct et contamination aéroportée). L’exposition par inhalation, moins fréquente, est possible avec les composés époxydiques les plus volatils et/ou lors des applications à chaud (systèmes avec durcisseurs anhydrides en particulier). Elle survient exceptionnellement par ingestion (accidentelle).

Il n’y a plus d’exposition au risque lorsque le produit époxydique est complètement polymérisé.