Eléments de prévention technique (août 2011)
Prophylaxie animale
Elle est devenue obligatoire et généralisée en 1975 chez les bovins, en 1977 pour les caprins et en 1981 pour les ovins. La lutte est dirigée par les services vétérinaires de l'Etat en collaboration avec les organismes techniques agricoles et vétérinaires.
Pour la Brucellose bovine, la prophylaxie est depuis 1984 exclusivement "sanitaire" et fondée sur le contrôle des populations animales (sérologie et/ou ring test dans la lait de l'exploitation), le dépistage et l'assainissement par abattage des troupeaux infectés (abattage sanitaire).
Pour la Brucellose ovine et caprine, elle est basée sur les données épidémiologiques de l'infection animale. Depuis 1998, de nouvelles dispositions réglementaires visent à l'éradication de l'infection. Aujourd'hui, la prophylaxie est sanitaire (pas de dépistage sur le lait) pour tous les troupeaux caprins et dans la partie nord pour tous les petits ruminants, sans vaccination et avec dépistage et abattage des animaux infectés. Elle est de type médico-sanitaire au sud à risque (région PACA) pour les troupeaux ovins ou mixtes, avec vaccination des jeunes par le vaccin REV. 1, et dépistage et abattage des animaux adultes infectés. Le grand sud-ouest connaît un arrêt progressif de la vaccination du fait de l'amélioration sanitaire. Le traitement médical des animaux est interdit depuis 1987 sur l'ensemble du territoire.
La transhumance constitue l'une des difficultés majeures de la lutte contre la brucellose à B. melitensis. Elle favorise aussi l'infection des bovins. Aussi les services vétérinaires assurent avec les organismes d'élevage la gestion sanitaire des alpages avec suivi des troupeaux migrants et des troupeaux d'accueil.
Brucellose des suidés (porcs et sangliers), brucellose du lièvre. En France, la brucellose humaine d'origine porcine est une maladie à déclaration obligatoire, la maladie chez l'animal est inscrite sur la liste des maladies réputées contagieuses (MRC) depuis 2001. Seuls les mâles destinés à l'insémination artificielle font l'objet de contrôle sérologique, l'absence de clinique constituant la seule exigence pour le cheptel d'origine. Une réglementation prévoit l'inscription de la brucellose porcine sur la liste des MRC et la mise en œuvre d'une police sanitaire par abattage total des foyers. La protection des élevages de plein air sains de la faune sauvage consiste en des systèmes de clôtures efficaces. Reste la question de la diffusion de l'infection des porcs, sangliers, lièvres à l'homme.
Les mesures sanitaires
Protection collective au niveau de l'exploitation agricole
Une affiche doit être apposée dans une étable, précisant les mesures sanitaires à mettre en œuvre pour la prévention de cette zoonose.
Concernant les recommandations entourant la mise bas des animaux ; les mères doivent être isolées dans des locaux particuliers avant et lors de la mise bas. Le risque de contamination lors des avortements aux champs ou dans les étables pratiquant la stabulation libre est accru.
Les locaux doivent être désinfectés après chaque mise bas.
Les litières des vaches avorteuses doivent être détruites par le feu.
Les annexes, les placentas, voire les avortons, doivent être enfouis de manière à les soustraire des autres bovins et aux chiens.
Le matériel de vêlage doit être désinfecté : utilisation d'un produit bactéricide pour le nettoyage et la désinfection des locaux après mise bas s'il existe une suspicion de brucellose.
Les bétaillères seront nettoyées.
Il sera veillé à ne pas contaminer les cours d'eau.
Au laboratoire, les bonnes pratiques de laboratoire et un niveau de confinement adapté à la classification en groupe 3 des agents biologiques pathogènes des brucelles devront être respectés (d'où l'intérêt supplémentaire de prévenir la laboratoire de la recherche orientée de ces germes).
Pour les sujets très exposés, il reste important d'organiser des campagnes de sensibilisation à la connaissance des signes cliniques de la maladie pour un diagnostic plus précoce et un traitement adapté qui assure une guérison dans la plupart des cas.
Protection individuelle
Le but est d'éviter le contact entre les brucelles et la peau ou les muqueuses ou l'ingestion :
- le port de tablier imperméable, de gants, de bottes, de lunettes est recommandé,
- il ne faut pas fumer, boire ou manger sur les lieux de travail,
- se laver les mains après tout contact potentiellement contaminant et en tout cas avant de manger.
NB : protection alimentaire à destination du consommateur. La consommation " sauvage " de lait cru ou de fromage frais présente un risque. Seuls les éleveurs dont le cheptel est qualifié indemne de brucellose peuvent commercialiser le lait cru, fabriquer et vendre des fromages frais. Les autres ne doivent commercialiser que des fromages ayant plus de 3 mois de maturation.