Nuisance (mars 2014)
Dénomination et champ couvert
Dénomination et champ couvert
Les huiles et graisses d’origine minérale sont des mélanges d’hydrocarbures lourds provenant de la distillation des bruts pétroliers (ou de la houille mais cette pratique est en cours de disparition). Elles sont issues de la distillation sous vide et produites après traitement des coupes (voir schéma ci-dessous). Les différentes coupes obtenues dépendent de l’intervalle de température de distillation.
Pétrole brut
|
|
Distillations atmosphériques
|
|
Distillation sous vide ------
| |
| |
Désaphaltage |
| |
| |
Solvant |
| Hydroraffinage
| /
Déparrafinage /
| /
| /
Finition /
| /
| /
Huile de base + additifs → Lubrifiants finis
Ces huiles sont caractérisées notamment par leur viscosité, leur rhéologie, leur consistance et leur onctuosité. Les graisses se
différencient des huiles du fait qu’elles ne coulent pas à température ambiante.
Il est à noter que ces huiles et graisses étaient connues comme pouvant contenir des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dont un certain nombre sont reconnus comme cancérogènes. Cependant, de nos jours, la plupart des huiles et graisses d’origine minérale sont traitées par les pétroliers et ne contiennent donc plus ces HAP.
Dans les opérations d’usinage et de traitement des métaux, les huiles doivent être utilisées à haute température et sont soumises à de fortes contraintes mécaniques (pression, cisaillement…). La température élevée peut alors impliquer la formation de produits de dégradation dangereux : HAP, nitrosamines…
Le rôle principal de ces produits est la lubrification et aucune des huiles minérales ou de synthèse ne peut être considérée comme une huile véritable (huile végétale).
Les huiles et graisses de synthèse sont des mélanges d’hydrocarbures lourds provenant de l’industrie chimique et offrent souvent de meilleures performances que les bases minérales. Il s’agit de formulations complexes réalisées à partir de produits chimiques purs. Ces formulations contiennent de nombreux additifs et adjuvants (dont des biocides) ayant eux-mêmes une toxicité propre.
Classification CLP
De nombreux produits pétroliers sont classés cancérogènes voire mutagènes car leur classification est liée à la présence dans leur composition d’hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP) : benzène, benzo[a]pyrène…
Selon la nature de la substance, cette classification peut ne pas s’appliquer s’il peut être établi que le produit contient moins de 0,1 % de benzène, moins de 3 % d’extraits au diméthylsulfoxyde (DMSO) ou encore, moins de 0,005 % de benzo[a]pyrène.
Dans le règlement CLP, les entrées de la liste des classifications harmonisées concernant les substances complexes dérivées du pétrole sont associées à des notes nommées notes J, K, L, M, N ou P qui définissent ces « dérogations » :
Note J :
La classification comme cancérogène ou mutagène peut ne pas s'appliquer s'il peut être établi que la substance contient moins de 0,1 % poids/poids de benzène.
Note K :
La classification comme cancérogène ou mutagène peut ne pas s'appliquer s'il peut être établi que la substance contient moins de 0,1 % poids/poids de 1,3-butadiène. Si la substance n'est pas classée comme cancérogène ou mutagène, les conseils de prudence (P102-)P210-P403 (tableau 3.1) ou les phrases S (2-)9-16 (tableau 3.2) doivent à tout le moins s'appliquer.
Note L :
La classification comme cancérogène peut ne pas s'appliquer s'il peut être établi que la substance contient moins de 3 % d'extrait de diméthyl sulfoxyde (DMSO), mesuré selon la méthode IP 346 «Détermination de substances aromatiques polycycliques dans les huiles de base lubrifiantes inutilisées et les coupes pétrolières sans asphaltène — méthode de l'indice de réfraction de l'extraction de diméthyl-sulfoxyde», Institute of Petroleum de Londres.
Note M :
La classification comme cancérogène peut ne pas s'appliquer s'il peut être établi que la substance contient moins de 0,005 % poids/poids de benzo[a]-pyrène.
Note N :
La classification comme cancérogène peut ne pas s'appliquer si l'historique complet du raffinage est connu et s'il peut être établi que la substance à partir de laquelle elle est produite n'est pas cancérogène.
Note P :
La classification comme cancérogène ou mutagène peut ne pas s'appliquer s'il peut être établi que la substance contient moins de 0,1 % poids/poids de benzène.
Si la substance n'est pas classée comme cancérogène, les conseils de prudence (P102)P260-P262-P301 + P310 + P331 ou les phrases S (2-)23-24-62 doivent à tout le moins s'appliquer.
La classification harmonisée des substances complexes dérivées du pétrole ne s’intéresse qu’au danger de cancérogénicité, voire de mutagénicité et/ou au danger par aspiration. Cette classification doit donc être complétée le cas échéant pour tenir compte des autres dangers présentés par ces substances.
Mode de contamination
L’exposition aux huiles et graisses minérales pourra avoir lieu principalement par la voie respiratoire et le contact cutané:
- Exposition par inhalation lors de l’utilisation des produits par pulvérisation, lorsque des brouillards peuvent être formés (industrie mécanique), lors d’opérations à haute température engendrant la production de vapeurs (trempe...) ;
- Exposition par contact cutané lors de l’emploi et la manipulation des produits, de projections, de fuites…