Description clinique de la maladie indemnisable (septembre 2006)
I. Troubles gastro-intestinaux
Définition de la maladie
Les troubles gastro-intestinaux correspondent à des douleurs de l’estomac et de l’ensemble du tube digestif intra-abdominal : nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales.
Des cas d'épigastralgies par irritation ont été rapportés chez des salariés exposés à l'inhalation de fortes concentrations de solvants organiques.
Comme tous les hydrocarbures pétroliers distillant au dessous de 300 °C, le benzène, le toluène et les xylènes sont irritants.
Des troubles gastro-intestinaux apyrétiques accompagnés de vomissements répétés ont été décrits lors de l'ingestion accidentelle d'hydrocarbures pétroliers.
En cas d'ingestion massive, des douleurs abdominales et une diarrhée apparaissent quelques heures plus tard.
Evolution
Tous ces effets sont liés au pouvoir irritant des hydrocarbures.
Lorsque l'éviction des vapeurs d'hydrocarbures est précoce et que le traitement symptomatique est bien conduit, l'évolution est généralement favorable.
Traitement
En cas d'ingestion accidentelle ne pas faire boire du lait ni provoquer de vomissements. Placer l'intoxiqué en position latérale de sécurité pour éviter les fausses routes.
Dans tous les cas, il faut soustraire la victime du risque.
II. Troubles neurologiques
L'intitulé renvoie au tableau n° 48 a c’est-à-dire à l’énoncé "syndrome ébrieux ou narcotique pouvant aller jusqu’au coma".
Définition de la maladie
Il faut entendre cette définition de maladie comme l’évolution continue d’un état pathologique "bénin" vers un état de plus en plus grave.
L’intoxication liée aux solvants simule l’ivresse alcoolique, ce qui justifie l’appellation de syndrome ébrieux. Les symptômes en sont, sans que cette énumération soit nécessairement exhaustive, la gaieté, l’agitation, la loquacité, des troubles de l’équilibre puis éventuellement une incoordination motrice de plus en plus marquée, de l’irritation et de la violence et enfin une évolution vers une somnolence de plus en plus marquée.
Le syndrome narcotique marque un sommeil non naturel et non immédiatement réversible sous stimulation.
Le coma est une perte de conscience marquée par une perte totale ou partielle de la sensibilité et de la motricité volontaire.
Différents stades existent, du coma vigil au coma profond.
Le tableau de maladie professionnelle ne fait pas allusion à la profondeur du coma.
Diagnostic
Le diagnostic positif de la maladie est clinique et repose sur la recherche des symptômes décrits ci-dessus. Il n’est pas nécessaire que l’intégralité des symptômes énumérés ci-dessus soient présents pour établir le diagnostic.
Le diagnostic étiologique repose sur la recherche d’une surexposition, donc sur d’éventuels résultats de dosages biométrologiques, la description du travail et des conditions dans lesquelles il est exercé (en particulier présence ou absence de mesures techniques de ventilation et/ou d’aspiration, facteurs d’exposition comme le confinement, la durée, la température, la quantité, les propriétés physico-chimiques du solvant, la notion de pulvérisation). Des résultats négatifs de dosage de toxiques, médicaments, stupéfiants et alcool éthylique peuvent étayer le diagnostic.
Evolution
L’intitulé de la maladie professionnelle résume les possibilités d’évolution. Un syndrome ébrieux unique guérit. Ce n’est que dans le cas de répétitions d’épisodes du même type que le risque d’encéphalopathie chronique est possible, laquelle n’apparaît pas dans le tableau n° 48.
Traitement
Le traitement repose essentiellement sur la soustraction au risque aussi précoce que possible, qu’il s’agisse d’une exposition habituelle, ou d’une éviction en urgence hors du local ou du lieu où se produit l’intoxication. Le traitement est ensuite symptomatique.
Facteurs de risque
Il existe une potentialisation des effets neurologiques entre l’exposition aux solvants organiques et la prise de substances psychoactives.
Une même exposition peut donner des manifestations plus ou moins marquées selon les individus.
Estimation théorique du risque en fonction de l’exposition
Le syndrome ébrieux ne peut survenir qu’en cas de surexposition.