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Méthacrylate de méthyle

Fiche toxicologique n° 62

Sommaire de la fiche

Édition : Juin 2019

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme

    Le méthacrylate de méthyle est absorbé chez l’homme comme chez l’animal par voies digestive et inhalatoire ; il est transformé majoritairement en CO2 et exhalé. Quel­ques métabolites urinaires ont été décrits.

    Chez l'animal
    Absorption

    Le méthacrylate de méthyle est rapidement absorbé prin­cipalement par voies pulmonaire et orale. In vitro, il tra­verse la peau humaine ; l'absorption, faible sans occlusion (0,56 %), est augmentée sous occlusion, ce qui suggère une forte évaporation au niveau de l'épiderme.

    Après exposition du rat par inhalation (tête seule, 100 ppm), la concentration de méthacrylate de méthyle dans le sang (0,11 mg/mL), les poumons (20,6 µg/g) et le cerveau (25,2 µg/g) est indépendante de la durée d'expo­sition jusqu'à 4 heures. Quand la concentration augmente, 10 à 20 % du méthacrylate de méthyle respiré se dépose dans le tractus respiratoire supérieur où il est hydrolysé par les carboxylestérases des cellules épithéliales en acide méthacrylique [9].

    Distribution

    La concentration de méthacrylate de méthyle se modifie rapidement au niveau sérique ; chez le rat, après adminis­tration d'une dose de 800 mg/kg par gavage, la concen­tration maximale est atteinte en 10 à 15 min et la décroissance se fait en 50 min. In vitro, la demi-vie dans le sang humain est de 10 à 40 minutes.

    Le méthacrylate de méthyle radiomarqué se distribue, après injection intraveineuse (i.v.) chez le rat, essentielle­ment dans le sang, le cœur, les poumons, le foie, les reins et les glandes salivaires ; une partie est retrouvée dans les vésicules séminales[1].

    Métabolisme

    Il est rapidement métabolisé, essentiellement dans le foie. D'après l'expérimentation animale, il existerait plu­sieurs voies métaboliques possibles :

    • la première, probablement la plus importante, est la voie oxydative, aboutissant à la formation de dioxyde de carbone par l'intermédiaire du cytochrome P450 et du cycle des acides tricarboxyliques (cycle de Krebs) ;
    • la deuxième, sous l'action d'une carboxylestérase, aboutit à une hydrolyse avec formation de méthanol et d'acide méthacrylique ; ce dernier, conjugué à l'acétyl-coenzyme A, entrerait dans le métabolisme des lipides ;
    • une troisième, plus annexe, est une voie de conjugai­son au glutathion, sous l'action de la glutathion-S-transférase, aboutissant à la formation d'acide mercapturique (N-acétyl-S-(2-carboxypropyl)cystéine), probablement lorsque la voie oxydative de détoxification est saturée par une forte dose.
    Schéma métabolique

    Excrétion

    Après administration unique de 14C-méthacrylate de méthyle par voie orale (120 mg/kg) ou intraveineuse (i.v.) (6,8 mg/kg) chez le rat, 76 à 88 % des molécules marquées sont excrétées dans l'air expiré en 10 jours (dont moins de 1,4 % de produit inchangé), 7 à 14 % dans l'urine, 1,7 à 3 % dans les fèces et le reste est retenu dans le foie et le tissu adipeux. Les métabolites urinaires mis en évidence sont des intermédiaires du métabolisme (acides méthylmalonique, succinique, hydroxyisobutyrique et 2-formylpropionique) ainsi que des quantités mineures d'acide mercapturique, de thioéthers et des traces du composé paren­tal [1, 9].

  • Toxicité expérimentale
  • Toxicité sur l’Homme
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