Pathologie - Toxicologie
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Toxicocinétique - Métabolisme
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Mode d'actions
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Toxicité expérimentale
Toxicité aiguë [4, 7, 8, 17]
La toxicité aigüe, marquée par des signes neurologiques, est modérée chez le rat par voie orale.
La DL 50 par voie orale chez le rat se situe entre 820 et 3000 mg/kg pour le 2,4,5-trichlorophénol et le 2,4,6-trichlorophénol, selon la nature des véhicules utilisés.
Les signes observés lors des expérimentations sont :
- une agitation avec polypnée ;
- puis un ralentissement de l’activité motrice et une hypotonie ;
- enfin des tremblements et des myoclonies, induites notamment par la stimulation tactile ou auditive, une dyspnée et un coma précédant la mort de l’animal.
Le 2,4,5-trichlorophénol conduit à la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine (ou TCDD), connue sous le nom de « dioxine de Seveso » dont la DL 50 par voie orale chez le rat mâle est de 0,022 mg/kg. Avec le 2,4,6-trichlorophénol, on obtient un isomère beaucoup moins toxique, la 1,3,6,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine dont la DL 50 par voie orale chez le rat mâle est de 100 mg/kg.
Toxicité subchronique, chronique [8]
Chez le rat, l’exposition chronique au 2,4,5-trichlorophénol par voie orale provoque un retard de croissance, des atteintes hépatiques et rénales.
L’administration orale de 2,4,5-trichlorophénol, chez le rat, à raison de 300 mg/kg/jour pendant 98 jours, a été responsable, cliniquement, d’un retard de croissance et d’une polyurie, histologiquement, de lésions hépatiques et rénales. Une stase biliaire avec cirrhose portale a été constatée sur plusieurs animaux.
Effets génotoxiques [8]
Le test réalisé ne permet pas de conclure.
Une expérience a mis en évidence le ralentissement de l’activité chromosomique au cours de la division cellulaire sur des cellules de fleurs traitées avec une solution aqueuse de 2,4,5-trichlorophénol. En l’absence d’autres études plus classiques et plus fiables, il n’est pas possible de conclure au caractère mutagène des 2,4,5- et 2,4,6-trichlorophénols.
Effets cancérogènes [8, 18]
Différents types de tumeurs ont été mis en évidence chez la souris et le rat traités par voie orale avec du 2,4,6-trichlorophénol. En revanche, les données disponibles chez la souris ne permettent pas de conclure pour le 2,4,5-trichlorophénol.
Trois études expérimentales ont montré une augmentation significative de l’incidence de survenue de tumeurs malignes avec le 2,4,6-trichlorophénol :
- hépatomes et réticulosarcomes chez les souris ayant reçu par voie orale 100 à 260 mg/kg/jour pendant 77 jours ;
- carcinomes hépatocellulaires ou adénomes chez des souris ayant reçu par voie orale un total de 2500 à 20 000 mg/kg sur une période de 38 à 105 semaines ;
- lymphomes et leucémies chez des rats mâles ayant reçu par voie orale un total de 5000 à 10 000 mg/kg sur une période de 106 à 107 semaines.
Ces études représentent des indices suffisants de cancérogénèse chez l’animal pour le 2,4,6-trichlorophénol.
En ce qui concerne le 2,4,5-trichloro-phénol, deux études expérimentales sur la souris, l’une en administration sous-cutanée, l’autre en application externe, n’ont pas donné de résultats significatifs ou interprétables.
Effets sur la reproduction [10]
Aucune donnée n’est disponible pour ces substances mais un des produits de dégradation du 2,4,5-trichlorophénol est considéré comme embryotoxique et tératogène.
Il n’a pas été retrouvé dans la littérature d’étude expérimentale spécifique sur le pouvoir tératogène et embryotoxique de ces substances.
Toutefois, rappelons la présence d’impuretés, notamment la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine (pour le 2,4,5-trichlorophénol) considérée comme embryotoxique et tératogène (voir propriétés chimiques).
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Toxicité sur l’Homme
L’exposition aigüe n’est pas décrite chez l’homme. Le 2,4,5-trichlorophénol est faiblement irritant pour la peau et, en cas de projection, fortement irritant pour l’œil. Une exposition répétée ou prolongée pourrait entrainer des effets cutanés, respiratoires, psychologiques et des atteintes hépatiques. Les données concernant les effets cancérogènes sont insuffisantes pour conclure. Aucune donnée n’existe sur les effets mutagènes ou sur la reproduction.
Toxicité aiguë [4, 19]
Bien que non décrite dans la littérature, l’intoxication aiguë par les trichlorophénols chez l’homme est susceptible de donner un tableau clinique peu différent de celui observé chez l’animal.
Une solution à 5 % de 2,4,5-trichlorophénol dans l’huile de sésame s’est révélée faiblement irritante après contact cutané prolongé.
Il n’a pas été mis en évidence de phénomènes de sensibilisation cutanée.
La projection oculaire de 2,4,5-trichlorophénol a entraîné une irritation conjonctivale importante avec larmoiement.
Toxicité chronique [4, 7, 8, 20, 21]
Des troubles ont été observés chez des personnes exposées au 2,4,5-trichlorophénol ; ils seraient attribuables à l’action toxique de la TCDD ou d’autres produits synthétisés à partir des trichlorophénols. Il a été décrit :
- une acnée chlorée persistante avec lésions papulofolliculaires, comédons, kystes sébacés ou hyperkératose (le plus souvent localisée aux parties cutanées découvertes) ;
- des perturbations des fonctions hépatiques ;
- une faiblesse neuro-musculaire ;
- une porphyrie cutanée tardive ;
- des troubles psychologiques divers.
On a également signalé l’existence de syndromes asthmatiformes fréquents au niveau des unités de production.
Une étude de la fonction pulmonaire de personnes exposées depuis plusieurs années à des taux atmosphériques faibles (de l’ordre de 0,002 à 0,003 mg/l) de trichlorophénols, a montré l’existence de perturbations des épreuves fonctionnelles respiratoires et des images radiologiques pulmonaires rappelant à la fois un syndrome obstructif et un syndrome restrictif débutants. Les auteurs évoquent le risque de survenue de fibroses pulmonaires à long terme pour des expositions à de fortes concentrations atmosphériques.
Effets cancérogènes [8, 18]
A la suite de l’observation isolée d’un cas de sarcome neurogénique rétropéritonéal, quatre études épidémiologiques ont été effectuées sur un total de 460 personnes travaillant dans des unités de production de 2,4,5-trichloro- phénol ou d’acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique. Plusieurs cas de sarcomes et de lymphomes ont été notés, mais l’interprétation des résultats est difficile du fait de l’exposition concomitante à d’autres chlorophénols et probablement aussi à la TCDD.
Ces enquêtes ne sont pas en mesure d’apporter des indices suffisants de cancérogénèse des trichlorophénols chez l’homme.
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Interférences métaboliques
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Cohérence des réponses biologiques chez l'homme et l'animal