Recommandations
Au point de vue technique
Stockage
Instruire le personnel des risques présentés par l'halothane, des précautions à observer et des mesures à prendre en cas d'accident.
- Stocker le produit à l'abri de la lumière, dans un endroit frais et bien ventilé.
- Les récipients seront soigneusement fermés et étiquetés.
- Réduire le plus possible la pollution des locaux où sont susceptibles de s'accumuler les vapeurs d'halothane : salles d'anesthésie, d'opération, de réveil, etc.
Manipulation
- choisir des techniques anesthésiques peu polluantes (de préférence circuits semi-fermés ou fermés);
- prévoir une ventilation efficace des locaux (taux de renouvellement préconisé : 10 à 25 fois par heure);
- prévoir, dans toute la mesure du possible, un système de captage à la source des gaz expirés par le patient anesthésié et de ceux qui s'échappent de l'appareil d'anesthésie; ces gaz résiduels seront évacués directement hors du local, avec éventuellement épuration à travers une colonne de charbon activé.
- Contrôler fréquemment et régulièrement la teneur de l'atmosphère en halothane et, éventuellement, en autres anesthésiques volatils (monoxyde de diazote notamment); il est souhaitable à cet effet de doter les salles d'opération d'un moyen de contrôle en continu.
- Maintenir en bon état l'ensemble du matériel d'anesthésie. Vérifier régulièrement les appareils, avec un contrôle systématique des circuits internes et des vaporisateurs; vérifier particulièrement l'étanchéité des raccords et l'absence de fuite sur les circuits.
Au point de vue médical
- À l'embauchage, il est souhaitable de s'assurer de l'intégrité des fonctions hépatiques. Ultérieurement, des dosages réguliers des aminotransférases (ALAT et ASAT, anciennement transaminases) et des y-glutamyltransférases pourront être effectués, selon l'appréciation du niveau d'exposition par le médecin du travail.
- Le taux d'imprégnation par l'halothane peut être déterminé par un dosage de ce produit dans le sang ou dans l'air expiré. Le dosage du brome dans les urines pourrait également servir d'indicateur d'exposition, mais son interprétation est délicate en raison du manque de spécificité de cette excrétion.
- Le médecin du travail devra informer le personnel féminin des risques présentés par l'exposition à l'halothane pendant la grossesse et insister sur la nécessité de signaler les grossesses aussi précocement que possible au service médical du travail.
- Les médecins des personnes prenant habituellement des médicaments seront avertis de l'effet inducteur enzymatique de l'halothane, qui risque de déséquilibrer les traitements en cours.
- En cas d'inhalation massive, retirer la victime de la zone polluée, prévenir immédiatement un médecin et débuter une réanimation symptomatique si cela s'avère nécessaire. Une surveillance neurologique, cardiovasculaire et hépatorénale pourra se révéler nécessaire dans les heures qui suivent l'accident.