Toxicité aiguë
La toxicité aiguë du HDI est modérée après exposition orale ou cutanée et forte après inhalation. Il est corrosif pour la peau et les yeux, irritant respiratoire et sensibilisant cutané et respiratoire.
Voie | Espèce | DL50/CL50 |
Inhalatoire | Rat | 272-290 mg/m3 (40 - 42 ppm) pendant 1 heure 124-310 mg/m3 (18,2 - 45 ppm) pendant 4 heures 385 mg/m3 (56 ppm) pendant 6 heures |
| Souris | 30 mg/m3 (4,4 ppm) pendant 2 heures |
| Cobaye | 4 ppm pendant 1 heure |
Orale | Rat | 738-959 mg/kg |
| Souris | 1,89 mL/kg (env. 1980 mg/kg) |
| Chat | 1 mL/kg (env. 1100 mg/kg) |
Cutanée | Lapin | 593 mg/kg pendant 24 heures |
Tableau 1. Toxicité aiguë du HDI
Chez le rat, les signes cliniques d'une exposition à des concentrations supérieures à 55 mg/m3 (8,1 ppm) sont ceux d'une irritation respiratoire (bradypnée, dyspnée, râles, prostration, puis, en relation avec la concentration, hypothermie, mobilité réduite, cyanose et convulsions). À l'autopsie, on observe trachéite, effusion pleurale et quelques foyers d'hémorragie pulmonaire ; les animaux morts pendant l'exposition présentent bronchite, bronchopneumonie ainsi qu'œdème et congestion pulmonaires. En exposition subaiguë, on observe une nécrose des cellules bronchiques avec desquamation de la muqueuse entraînant une obstruction.
Irritation Sensibilisation
Le HDI est corrosif pour la peau ; un œdème et un érythème sévère sont observés dès l'enlèvement du patch ; après 24 heures, on observe induration et nécrose au site d'application. Les effets ne sont pas réversibles en 8 jours. Des effets sévères sont également notés sur les yeux (cornée, iris, conjonctive) et ont tendance à s'aggraver pendant les 8 jours d'observation après l'exposition.
Il donne des résultats positifs dans les tests de sensibilisation cutanée chez la souris (cellules de lymphome, gonflement de l'oreille) et le cobaye (Buehler, maximisation). C'est un irritant respiratoire ; la RD50 est de 0,35 ppm chez la souris et de 1,42 ppm chez le rat, pour une exposition de 30 minutes. La baisse de la fréquence respiratoire (2 à 66 %) est rapide (baisse maximale dans les 5 premières minutes). La récupération est également rapide : la fréquence respiratoire redevient normale 2 minutes après l'arrêt de l'exposition. Des expositions répétées, 3 heures par jour pendant 5 jours à 1,17 ppm, induisent une baisse de la fréquence respiratoire journalière de 60 % comparée à la valeur avant exposition, mais aucun effet cumulatif n'a été mis en évidence.
Toxicité subchronique, chronique
Le tractus respiratoire est la cible primaire d’une exposition à long terme au HDI par inhalation ; les lésions (séquelles de l’irritation) se situent essentiellement dans la cavité nasale.
Les effets irritants oculaires et respiratoires apparaissent chez le rat pour des concentrations supérieures ou égales à 0,0175 ppm (0,119 mg/m3), 5 heures par jour, 5 jours par semaine pendant 2 semaines à 2 ans. L'irritation oculaire n'est observable que pendant 1 an. Des effets hématologiques à la plus forte concentration, aux limites de la significativité (augmentation du nombre de réticulocytes), indiqueraient une légère anémie[10]. La sévérité des lésions respiratoires (hyperplasie, métaplasie squameuse et dégénérescence de l'épithélium olfactif, hyperkératose et hyperplasie des cellules à mucus dans la cavité nasale) est liée à la concentration ; à partir de 0,3 ppm, les lésions ne sont plus réversibles. Des modifications pulmonaires (épithélialisation, pneumonie interstitielle ou accumulation de macrophages dans l'espace alvéolaire), non liées à la concentration, apparaissent après 2 ans d'exposition à des concentrations supérieures à 0,025 ppm. Aucune autre modification n'a été observée. La NOAEL pour les effets nasaux varie de 0,0175 ppm pour une exposition de 2 semaines à 0,005 ppm (0,034 mg/m3) pour une exposition de 2 ans.
Effets génotoxiques
Le HDI n’est pas mutagène in vitro pour les bactéries et les cellules en culture ; il n’est pas clastogène in vivo.
In vitro, le HDI n'est pas mutagène dans le test d’Ames pour les souches TA98, TA100, TA1535 et TA1537 de Salmonella typhimurium, avec ou sans activation métabolique. Le test HGPRT sur cellules ovariennes de hamster chinois donne également des résultats négatifs.
In vivo, il n'induit pas d'augmentation des micronoyaux dans la moelle osseuse de souris, exposées par inhalation à 0,15-0,75-1,5 ppm pendant 6 heures, malgré une cytotoxicité de 17 % à la plus forte concentration.
Effets cancérogènes
Le HDI n’est pas cancérogène par inhalation chez le rat aux concentrations utilisées.
Une exposition des rats par inhalation (0-0,005-0,025-0,164 ppm soit 0-0,034-0,17-1,152 mg/m3, 6 h/j, 5 j/sem, 2 ans) n'augmente pas l'incidence de cancer. Les lésions nasales induites n'évoluent pas en lésions cancéreuses [11].
Effets sur la reproduction
Le HDI n’entraîne aucun effet sur la fertilité ou le développement du rat même en présence d’une toxicité maternelle.
Fertilité
Des rats mâles et femelles, exposés à 0,005-0,175 ppm, 6 heures par jour, 5 jours par semaine pendant 2 ans, ne présentent aucune lésion du système reproducteur à l'autopsie.
Des rats, exposés à 0-0,005-0,053-0,299 ppm (0-0,034-0,361-2,03 mg/m3) pendant 14 jours avant accouplement, 14 jours d'accouplement et 21 jours de gestation, présentent des lésions de la cavité nasale à la plus forte concentration mais aucune incidence sur la fertilité ou le développement. La NOAEL est de 0,005 ppm.
Développement
Des rates, exposées à des concentrations identiques aux précédentes, du jour 0 au 19e jour de gestation, ne présentent ni signe clinique de toxicité, ni modification de prise de poids ; seules des lésions de la cavité nasale apparaissent aux 2 plus fortes concentrations. Il n'y a pas d'effet sur les paramètres de la reproduction, l'embryon (y compris les pertes pré- ou post-implantatoires et les résorptions), ou le fœtus (taille de la portée, poids fœtal et placentaire, variations ou malformations squelettiques ou viscérales).
La NOAEL maternelle est de 0,299 ppm pour la toxicité systémique et 0,005 ppm pour la toxicité nasale.
La NOAEL pour la toxicité et la tératogenèse fœtales est de 0,299 ppm.