Pathologie Guide de lecture
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Nom de la maladie
Infection respiratoire aiguë à VRS.
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Synonyme
- Bronchiolite à VRS chez l’enfant.
Transmission
Mode de transmission
Par l'intermédiaire des gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures, générées par la toux, les éternuements ou la parole d'un sujet infecté.
Par contact des muqueuses ORL avec les sécrétions d'un sujet atteint, ou par des mains ou un support inerte souillés par des sécrétions des voies aériennes supérieures (tétine, jouets, doudous…).
Période de contagiosité
La durée de contagiosité dépend de l'âge du patient : pendant 3 semaines chez les jeunes enfants (< 6 mois), 3 à 7 jours chez l'adulte, jusqu'à plusieurs mois chez l'immunodéprimé.
La maladie
Incubation
Clinique
Chez l’enfant : Elle débute, 2 à 8 jours après l'exposition, par une congestion nasale avec toux sèche légère et fièvre absente ou modérée.
L'infection peut rester au niveau des voies respiratoires supérieures (simple rhinopharyngite) pendant plusieurs semaines et se résoudre ensuite sans aucune manifestation de gravité (cas des sujets déjà infectés antérieurement).
Dans 20 à 50 % des cas, une infection respiratoire basse apparaît dans les 2 à 3 jours : c'est la bronchiolite du nourrisson avec toux, sécrétions abondantes, dyspnée avec polypnée à prédominance expiratoire. Dans la très grande majorité des cas, la bronchiolite est bénigne et évolue de manière favorable, spontanément. Les signes d'obstruction durent 8 à 10 jours. Des signes de détresse respiratoire ou de dénutrition peuvent apparaître imposant l'hospitalisation, voire une admission en réanimation, en particulier chez le très jeune enfant (< 6 semaines) et le prématuré (< 34 semaines d'aménorrhée).
Les décès imputables à la bronchiolite aiguë sont très rares (inférieurs à 1 % des cas) et concernent le plus souvent des enfants ayant des facteurs de risque (tels pathologie cardiaque ou pulmonaire, prématurité) 8.
Chez l'adulte, en dehors des manifestations respiratoires hautes, le VRS peut être responsable de bronchite ou pneumopathie communautaire en particulier chez les sujets âgés de 65 ans et plus et chez ceux ayant une insuffisance respiratoire chronique, une pathologie cardiaque chronique ou immunodépression.
20 % des formes sont asymptomatiques, notamment chez l'adulte.
Diagnostic
Le virus peut être mis en évidence par test antigénique (TROD méthode rapide : < 2 heures), culture (nécessite plusieurs jours et un équipement pour cultures cellulaires) ou par amplification génique (RT-PCR).
Actuellement, chez l’enfant comme chez l’adulte, c’est la RT-PCR, réalisée sur des prélèvements d’origine respiratoire, qui établit le diagnostic.
Traitement
Curatif
Il n’y a pas de traitement curatif et le traitement est symptomatique dans tous les cas. Les antiviraux (Ribavirine ®) ont une efficacité limitée et ne sont utilisés que chez les patients immunodéprimés.
Prophylactique
La prévention des infections sévères du nouveau-né et du nourrisson repose sur une stratégie d’immunisation passive :
- Avec administration directe d’anticorps au nouveau-né :
- Nirsevimab ( BEYFORTUS®) (1 injection IM) pour tous les nouveaux nés et nourrissons durant leur première saison d’épidémie du VRS 9 ;
- Palivizumab (SYNAGIS®) (1 dose en IM par mois pendant toute la durée de l’épidémie) réservé aux prématurés (< 32 semaines d'aménorrhée), aux enfants de moins de 3 mois et de moins de 2 ans avec dysplasie bronchopulmonaire ou atteints d'une cardiopathie congénitale avec perturbations hémodynamiques.
- Par la vaccination maternelle et le transfert passif des anticorps au nouveau-né :
- l'immunisation par le vaccin Abrysvo® est recommandée chez la femme enceinte afin de protéger le nouveau-né grâce au transfert placentaire des anticorps ;
- pour l’adulte il est possible de réaliser une prévention par la vaccination (cf rubrique Vaccin).
Populations à risque particulier
Terrain à risque accru d'acquisition
- Vie en collectivité (crèches, écoles, garderies, établissements médicosociaux,EHPAD...) ;
- Exposition au tabac ;
- Faible niveau socioéconomique ;
- Antécédents familiaux d’asthme ;
- Fraterie
Terrain à risque accru de forme grave
- Enfants prématurés ou porteurs de cardiopathie congénitale ou de pathologies pulmonaires.
- Enfants de moins de 3 mois.
- Adultes, notamment âgés, porteurs de bronchopathie chronique obstructive (BPCO), asthme ou d'insuffisance cardiaque ou cardio-respiratoire.
- Sujets immunodéprimés.
Cas particulier de la grossesse
Il n'y a pas de risque particulier de l’infection à VRS chez la femme enceinte.
Néanmoins, l’immunisation par le vaccin Abrysvo® est recommandée chez la femme enceinte afin de protéger le nouveau-né grâce au transfert placentaire des anticorps.
Immunité et prévention vaccinale
Immunité naturelle
À 2 ans, 95 % des enfants ont des anticorps anti-VRS.
L'immunité naturelle n'est ni complète, ni durable et des infections récurrentes arrivent fréquemment pendant les trois premières années de vie. Les enfants plus âgés et les adultes, cependant, ne semblent pas présenter habituellement de formes sévères, suggérant une protection partielle après l'infection primaire.
En cas de ré-infection, les signes cliniques sont moins importants.
Prévention vaccinale
Descriptif du vaccin
Deux vaccins sont disponibles :
- Arexvy®, indiqué dans l’immunisation active pour la prévention de la maladie des voies respiratoires inférieures (MVRI) due au VRS chez les adultes de 60 ans et plus ;
- Abrysvo®, indiqué pour l’immunisation active des personnes âgées de 60 ans et plus pour la prévention de la maladie des voies respiratoires inférieures causée par le VRS. Il est également recommandé depuis août 2023 pour la protection passive contre la maladie des voies respiratoires inférieures causée par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons de la naissance jusqu’à l’âge de 6 mois à la suite de l’immunisation active de la mère pendant la grossesse.
Il n’y a pas de recommandation de vaccinations VRS en milieu professionnel.
Immunité vaccinale
La durée de l’immunité vaccinale est actuellement inconnue