Pathologie Guide de lecture
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Nom de la maladie
Infection à WNV – fièvre à WNV – méningoencéphalite à WNV.
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Synonyme
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Transmission
Mode de transmission
La transmission du WNV est quasi exclusivement vectorielle. Les moustiques du genre Culex peuvent contaminer les humains et différents mammifères, principalement les chevaux.
La transmission de la mère à l'enfant, soit verticale soit par l'allaitement maternel, semble possible, sur la base d'un tout petit nombre de cas rapportés 10.
La transmission du WNV par transfusion sanguine ou transplantation d'organes solides (mais pas de greffe de cellules souches hématopoïétiques) a été démontrée chez plusieurs dizaines de receveurs, la plupart aux USA 11. Å la date de mai 2024, aucun cas d'infection à WNV secondaire à une transmission par une de ces modalités n'a été identifié en France R1.
Des cas de transmission lors d’un accident exposant à des produits biologiques (en particulier cultures ou tissus d’animaux infectés) ont été décrits (cf. milieu professionnel).
Période de contagiosité
L'infection à WNV n'est pas contagieuse à proprement parler. En dehors de la transmission mère-enfant, la transmission interhumaine n'est possible que par transfusion sanguine, transplantation d'organe ou en cas d'accident d'exposition au sang d'un sujet virémique (risque très faible vues les faibles virémies).
La maladie
Incubation
2 à 14 jours.
Clinique
Au moins 80 % des infections à WNV sont asymptomatiques.
Dans les formes symptomatiques, la maladie débute souvent brutalement, par de la fièvre et des céphalées. D'autres symptômes peuvent compléter les manifestations cliniques : fatigue, malaise, lombalgies, myalgies, anorexie. Une éruption cutanée fugace, maculeuse ou maculopapuleuse, peut être observée dans 25 à 50 % des cas. La plupart de ces formes symptomatiques guérissent spontanément en 3 à 10 jours et sont difficiles à distinguer d'autres arboviroses comme la dengue ou de syndromes pseudogrippaux.
Les formes neuro-invasives de la maladie se présentent sous diverses formes, principalement méningite, encéphalite, paralysie flasque ou association de ces manifestations. Les méningites à WNV ne peuvent pas être distinguées cliniquement des autres méningites virales. Les symptômes d'encéphalite vont de l'état confusionnel modéré transitoire jusqu'au coma profond avec encéphalopathie, œdème cérébral et décès. D'autres manifestations neurologiques sont possibles : neuropathie démyélinisante, neuropathie axonale, myélite transverse, syndrome de Guillain-Barré. Des choriorétinites ont également été décrites.
D'autres expressions cliniques ont été décrites : hépatite, pancréatite, myocardite, myosite, orchite, fièvre hémorragique avec défaillance multiviscérale d'évolution fatale.
La période de convalescence peut être émaillée d'un syndrome post infectieux pendant plusieurs semaines, parfois invalidant, associant fatigue, troubles de l'équilibre, maux de tête et troubles cognitifs.
Diagnostic
Le diagnostic d'infection aiguë à WNV doit être évoqué devant un syndrome infectieux aigu d'allure virale, a fortiori lorsqu'il existe des signes neurologiques, pendant la période et dans les zones de circulation de moustiques vecteurs.
Le diagnostic repose sur :
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la détection virale directe par un test d'amplification génique dans le sang, les urines et le liquide cérébro-spinal (LCS) durant la phase précoce de la maladie. Cependant en raison des faibles charges virales un résultat négatif ne permet pas d’exclure une infection et un contrôle sérologique sera nécessaire ;
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la détection d'anticorps spécifiques de type IgM, avec confirmation de la séroconversion des IgG sur un prélèvement de contrôle. Un test de séroneutralisation peut être utilisé pour confirmer le diagnostic et en particulier écarter une réaction croisée avec un autre orthoflavivirus (dengue par exemple), mais il ne peut être réalisé que dans un CNR.
Traitement
Le traitement est essentiellement symptomatique. Il n'y a pas de traitement spécifique disponible. Ni la ribavirine ni l'aciclovir n'ont démontré leur efficacité. Il n'y a pas d'indication à utiliser des corticoïdes ou des immunoglobulines intraveineuses, en l'absence de démonstration de leur efficacité.
Populations à risque particulier
Terrain à risque accru d'acquisition
Pas de terrain particulier.
Terrain à risque accru de forme grave
Les personnes âgées ou immunodéprimées présentent un risque accru de faire une forme neuro-invasive d'infection à WNV. Un âge supérieur à 75 ans est le principal facteur associé à une évolution fatale de la maladie 10. Les transplantés d'organes solides semblent également avoir un risque accru de développer des formes neuro-invasives graves d'infections à WNV 13.
Cas particulier de la grossesse
La tératogénicité du WNV n'a pas été établie. Le dépistage du WNV n'est pas recommandé chez femmes enceintes asymptomatiques, en raison de l'absence de traitement efficace et de l'incertitude sur les conséquences de l'infection au cours de la grossesse 12. En cas d'infection symptomatique à WNV au cours de la grossesse, le traitement reste symptomatique. Dans les zones et les périodes de circulation des moustiques vecteurs, il est vivement recommandé aux femmes enceintes de recourir aux mesures de protection antivectorielle.
Immunité et prévention vaccinale
Immunité naturelle
L'infection à WNV est immunisante et l'immunité post-infectieuse semble longue. Les cas documentés de réinfection sont rares.