Données épidémiologiques Guide de lecture
Population générale
Le portage asymptomatique de N. meningitidis au niveau du rhinopharynx est très fréquent, estimé à au moins 10 % de la population générale.
La survenue d’une forme invasive est beaucoup plus rare : incidence de 0.5-10/100 000 personnes dans les pays industrialisés et jusqu'à 1 % de la population résidente en régions endémiques (la « ceinture africaine de la méningite » allant de l'Ethiopie jusqu'au Sénégal).
En France, en moyenne 500 cas d’IIM sont déclarés / an, soit un taux d’incidence annuel de moins de 1/100 000 habitants, dont une part se réduisant de méningites C (12 % en 2019 vs 22 % en 2018) et une part augmentant des méningites de la souche W (21 % en 2019 vs 14 % en 2018).
Il s’agit le plus souvent de cas sporadiques. Les taux d’incidence varient avec l'âge avec trois pics : le plus élevé chez les nourrissons , puis un deuxième pic chez les adolescents et jeunes adultes (15-24 ans), et un troisième pic moins connu chez la population sénior (80 ans et plus).
On note un pic annuel de survenue des IIM en février-mars.
Les cas sont répartis sur l'ensemble du territoire français avec des variations d'incidence selon les départements. Dans certains départements, des foyers d'hyperendémie peuvent survenir et persister plusieurs années, comme par exemple l'implantation d'un clone de sérogroupe B dans les Côtes-d'Armor en 2016-2017.
Les cas secondaires représentent 1 à 2 % de l’ensemble des cas déclarés, dont environ 1/3 en milieu familial et 1/3 en milieu scolaire.
Le taux de létalité est d’environ 12 % (50 à 60 cas/an).
Milieu professionnel
Très rares cas rapportés en milieu de soins : une revue de la littérature anglophone (5) retrouve 12 cas publiés d’IIM contractées par des professionnels de santé entre 1972 et 2012 après exposition rapprochée à des patients infectés sans protection respiratoire - dont 1 cas chez un pédiatre lors d’une intubation en France en 1999 (6) et 1 cas aux USA lors de manœuvres de kinésithérapie respiratoire en 2009 (7).
En laboratoire
Ce même travail recense 44 cas publiés d’IIM contractées entre 1918 et 2006 par des personnels de laboratoires : presque tous résultent de manipulations hors poste de sécurité microbiologique (PSM) et sans protection respiratoire (5).
De même pour un biologiste chercheur de Californie décédé en 2012 de méningite B (8).
Le risque de contracter une IIM pour les professionnels de laboratoire travaillant sur le méningocoque a été évalué, à partir de cas survenus avant 2001, de 65 à 184 fois plus élevé que dans la population générale (cas survenus suite à des manipulations la plupart hors PSM) (9, 10).
Le taux de létalité est également estimé 3 fois plus élevé lors de ces infections acquises en laboratoires (entre 1985 et 2001) que dans la population générale (50 % vs 12-15 % chez les 30-59 ans) (9).