Impact de la pandémie de Covid-19 sur le personnel soignant des maisons de retraite : santé et conditions de travail

Les professionnels de la santé dans les maisons de retraite, tels que les aides-soignants, les infirmiers et les infirmiers gestionnaires, sont concernés par l'exposition professionnelle physique et psychologique entraînant des maladies musculo-squelettiques, le stress, l'épuisement professionnel, etc. De nouvelles questions ont émergé sur les effets négatifs potentiels sur la santé des soignants pendant la pandémie internationale de COVID-19 associés au risque de contamination et aux changements de travail. Les objectifs de cette étude sont de mesurer la santé perçue des aides-soignants, des infirmiers et des infirmiers cadres des maisons de retraite françaises pendant la pandémie et d'identifier les conditions de travail qui y sont fortement associées. D'octobre à décembre 2020, une enquête en ligne comportant 121 questions a été distribuée via les médias sociaux et les réseaux professionnels à ces professionnels de santé. Nous avons analysé 458 questionnaires. Parmi le total des répondants, 69% rapportent des cas de COVID-19 chez les résidents et 83% chez les employés. La santé globale moyenne était "moyenne" avec un score de 2,9 sur 5 (SD 0,76). Parmi les participants, 22% étaient en "bonne" santé ; "moyenne" pour 50% et "critique" pour 28%. 50% des participants estimaient leur état de santé général moins bon qu'avant la pandémie, 48% leur santé physique, 57% leur moral et 58% leur niveau de stress. Il n'y a pas de différence en fonction de la profession, de l'âge ou de l'expérience. Néanmoins, les prédicteurs de la santé globale diffèrent selon la profession. Ceux-ci sont fortement liés à des activités professionnelles spécifiques. En effet, les aides-soignants, les plus éloignés des décisions supérieures et de la formation médicale, perçoivent un manque d'information et de formation sur les moyens de se protéger du virus. Pour les infirmières, les facteurs sont fortement liés à la relation avec les résidents. Pour les infirmières cadres, qui organisent et gèrent les activités du personnel, les facteurs semblent être liés aux difficultés à mettre en œuvre des ajustements multiples et urgents des protocoles et à les coordonner avec les membres de leur personnel. Ils semblent souffrir davantage du manque de reconnaissance de la part du public dans son ensemble.