Exposition sonore et fatigue auditive chez les professionnels du secteur de la musique amplifiée.
Communication scientifique
Les professionnels de la musique sont protégés, comme l’ensemble des travailleurs, par le code du travail qui définit, entre autres choses, une valeur limite d’exposition sonore journalière de 87dB(A). Pourtant, comme le montrent les mesures d'exposition réalisées au cours d’une étude menée par l’INRS, ces professionnels sont souvent exposés aux mêmes intensités que le public, soit un niveau sonore proche de 102 dB(A), ce qui correspond à la limite réglementant la diffusion sonore lors de spectacles. Les professionnels du secteur de la musique sont donc une population dont l’audition est exposée et les pertes auditives fréquemment mesurées. La prévalence d'autres troubles auditifs, tels que les acouphènes, est également élevée dans cette population. Ce constat "a posteriori" n’est pas satisfaisant dans le cadre d’une politique de prévention.
L’évaluation de la fatigue auditive, phénomène physiologique réversible, permettrait d'identifier précocement les situations délétères pour la santé auditive et de mettre en place des actions de prévention avant que le déficit auditif permanent ne s’installe. Cependant, si on peut aujourd’hui mesurer la fatigue auditive, on connaît encore mal les facteurs induisant une fatigue lors d’une exposition en milieu professionnel, notamment lors d'expositions complexes présentant de fortes variations d'intensité comme celles observées dans le secteur de la musique. L'objectif de l’étude était par conséquent de caractériser précisément l'exposition sonore des professionnels pour préciser les paramètres de l'exposition sonore et les caractéristiques individuelles influençant la fatigue auditive lors d’une exposition sonore complexe.
Les mesures ont été réalisées sur 67 volontaires âgés de 19 à 57 ans dont 43 étaient exposés à la musique amplifiée, tandis que 24 n'étaient pas exposés au bruit. L'exposition sonore journalière moyenne du groupe exposé était supérieure à 87 dB(A) et leur fatigue auditive était supérieure à 6 dB en fin de poste de travail. Cette fatigue était corrélée à l’énergie sonore mais également à sa distribution temporelle. A énergie constante, la stabilité des niveaux sonores tend à augmenter la fatigue alors que l'instabilité du bruit semble permettre des périodes de récupération partielle de la fatigue auditive, même si elles sont de courtes durées. Les implications de ces résultats en termes de prévention des risques auditifs dans les secteurs du spectacle seront discutées.
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Fiche technique
Fiche technique
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Année de publication
2022 -
Langue
Français -
Discipline(s)
Biologie - Microbiologie -
Auteur(s)
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Référence
14/10/2022-PARIS-Workshop Santé auditive des salariés du spectacle et du divertissement : un capital à préserver ! dans le cadre des conventions du MaMA Festival
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Étude(s) de rattachement
Étude(s) de rattachement