Rappels sur le radon pour mieux s’en prémunir
Un peu de physique…
Le radon provient de l’uranium-238, du thorium-232 et de l’uranium-235, qui sont tous des éléments radioactifs (radionucléides) naturellement présents en concentrations variables dans la croûte terrestre.
Ces radionucléides se désintègrent, ce qui aboutit à la formation du radon-222, du radon-220 et du radon-219 (voir figure ci-dessous). Les deux premiers, compte tenu de leur durée de vie (périodes respectives de 3,8 jours et 55 secondes), ont le temps de migrer depuis le sous-sol où ils sont produits vers l’air extérieur. Le radon-219 a une durée de vie (période de 3,9 secondes) trop courte pour atteindre l’air extérieur en grande quantité, et il est, de plus, produit en trop faible quantité pour contribuer significativement à l’exposition des personnes. Seuls le radon-222 et le radon-220 sont donc considérés dans la suite de ce dossier. Ces différents isotopes du radon vont à leur tour se désintégrer pour donner des isotopes du polonium, du plomb et du bismuth. Ces radionucléides sont des éléments solides de durée de vie courte. On les appelle « descendants solides à vie courte » du radon.
Le radon et ses descendants solides sont essentiellement émetteurs de particules alpha.
© David Savatier/INRS
Origine du radon-222 (Rn222) et du radon-220 (Rn220) : chaînes de filiation du thorium-232 et de l’uranium-238. Entre parenthèses, figure la période radioactive de chaque radionucléide.
Des unités de mesure à connaître
Le becquerel (Bq) est une unité de mesure de la radioactivité qui correspond à une désintégration par seconde. 1 Bq de radon par m³ correspond à la désintégration d’un atome de radon par m³ et par seconde. C’est cette unité qui est utilisée pour le niveau de référence à partir duquel les entreprises doivent mettre en place des mesures de prévention.
Le sievert (Sv) est l'unité de mesure des doses équivalentes et efficaces, qui permet d’évaluer l’impact du rayonnement sur la matière vivante. Les valeurs limites d’exposition réglementaires sont exprimées en millisievert.
Mode d’exposition
Le radon peut entraîner un risque d’exposition interne :
- par l’inhalation du radon lui-même qui contribue faiblement à la dose reçue ;
- par l’inhalation de ses descendants solides à vie courte. Ceux-ci peuvent être libres ou fixés sur les molécules de vapeur d’eau ou de gaz présentes dans l’air, ou encore sur les aérosols atmosphériques (poussières en suspension). Ils peuvent se déposer dans les alvéoles broncho-pulmonaires. Les particules alpha qu’ils émettent peuvent alors irradier les cellules du poumon.
D’autres facteurs jouent sur l’exposition, notamment :
- la ventilation : une ventilation importante va diminuer la concentration de radon, et donc la formation des descendants solides ;
- l’activité physique : l’augmentation du débit respiratoire va contribuer à accroître l’inhalation du radon et de ses descendants ;
- la taille des aérosols présents dans l’air ambiant sur lesquels se fixent les descendants solides du radon : des poussières très fines vont pénétrer plus profondément dans l’arbre broncho-pulmonaire.
Effets sur la santé
Le radon produit des descendants eux-mêmes radioactifs et émetteurs de particules alpha qui déposent une forte énergie sur une faible distance. Ces particules peuvent occasionner des lésions par ionisation au contact des organes. Par conséquent, le dépôt de descendants du radon dans les voies respiratoires peut entraîner une exposition interne aux rayonnements ionisants. Cette contamination radioactive expose à un risque de cancer broncho-pulmonaire. Ainsi, on attribue au radon environ 10 % de ce type de cancer, soit 3 000 décès par an en France. Le radon est donc la deuxième cause de cancer broncho-pulmonaire, après le tabac. Ce risque de cancer est nettement augmenté par l’association tabagisme / exposition au radon.