Les accidents consécutifs à une perturbation du mouvement. Nouvelle conception, nouvelle prévention
Article de revue
Les accidents, dont le réseau causal comprend une perturbation du mouvement de la victime, ne peuvent pas s'expliquer comme des phénomènes de rencontre entre une personne et un danger défini comme un élément incompatible a priori avec la présence humaine. Ces accidents comprennent en particulier les chutes de plain-pied, en très forte proportion parmi les accidents du travail. En cas d'accident consécutif à une perturbation du mouvement, le dommage trouve en partie sa réalisation dans l'énergie du mouvement de la victime elle-même. À partir de ce constat initial, cet article rappelle tout d'abord l'enjeu que représente la prévention de ce type d'accident à l'échelle nationale, ce qui va à l'encontre de l'idée reçue selon laquelle ces accidents du travail seraient le plus souvent bénins. Sont ensuite identifiés des aspects spécifiques aux accidents considérés, notamment en termes d'exposition et de danger. Sont discutées ensuite les conséquences des spécificités dégagées, en termes de difficultés, voire d'impossibilité d'envisager une prévention centrée sur le risque, au sens strict. Enfin, deux constats s'imposent : la nécessité de porter une intention plus large à la genèse de ces accidents afin de faire émerger des possibilités de prévention et l'intérêt pratique de rechercher une typologie de ces accidents.