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Zoonoses

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  4. Prévention des zoonoses (rubrique sélectionnée)

Prévention

 

La prévention des risques liées aux zoonoses consiste, de la même façon que pour l’ensemble des risques biologiques, à rompre la chaîne de transmission le plus en amont possible, en agissant prioritairement sur le réservoir, puis sur l’exposition du travailleur et enfin au niveau du travailleur lui-même.

Les mesures de prévention doivent être adaptées en fonction des agents biologiques en cause et leur mode de transmission, et des modalités d’exposition. Elles reposent sur l’organisation du travail, la mise en œuvre de protection collective et individuelle, ainsi que sur l'information et la formation du personnel.

 

Exemples d'action sur le réservoir

 

  • Empêcher la constitution d’un réservoir :
    • s’assurer du contrôle sanitaire des animaux ;
    • mettre en quarantaine des animaux nouvellement importés ;
    • vacciner les animaux ;
    • traiter les animaux malades ;
    • optimiser les conditions d’élevage (densité, température, hygrométrie…) ;
    • protéger contre les contacts avec les animaux sauvages (mise en place de clôture ou de filet, blocage de l’accès aux points d’abreuvement…).
  • Détruire le réservoir : 

    • abattre des volailles en cas d’atteinte par l’influenzae aviaire ;

    • désinsectiser, dératiser…

Exemples d’action sur l’exposition pour éviter la transmisssion

 

  • Mettre en place des mesures d’isolement des animaux malades.

  • Séparer les zones non contaminées (locaux administratifs, salle de restauration…) des zones contaminées.

  • Limiter l’accès des personnels dans les lieux où séjournent des animaux malades.

  • Améliorer la ventilation générale des locaux de travail.

  • Limiter les projections (limiter l’usage des jets d’eau à haute pression) et la mise en suspension des poussières (aspirer plutôt que balayer).

  • Mécaniser certaines tâches.

  • S’assurer de la contention adaptée des animaux.

  • Nettoyer, désinfecter les locaux et matériels.

  • Organiser des vides sanitaires.

  • Mettre en place des procédures de gestion des déchets et des effluents.

 

Action au niveau du travailleur

 

  • Fournir les équipements de protection individuelle adaptés tels que gants, appareils de protection respiratoire.

  • Former le personnel à leur utilisation.

  • Mettre à disposition les moyens d’hygiène nécessaires (vestiaires séparés pour les vêtements de ville et les vêtements de travail, installations sanitaires, moyens de lavage des mains et du visage…).

  • Faire connaître les procédures de travail et les mesures d’hygiène individuelle…

Mesures d’hygiène individuelle

Le respect des mesures d’hygiène individuelle est indispensable. Toutes les facilités d’accès aux installations sanitaires, y compris sur les chantiers mobiles et dans les véhicules, doivent être mises en place.

Principales mesures

  • Ne pas boire, manger, fumer ou vapoter sur les lieux de travail.
  • Ne pas manger avec les vêtements de travail.
  • Se laver systématiquement les mains (eau potable et savon) :
    • après contact avec les animaux, les déchets ou les déjections animales ;
    • avant les repas, les pauses, à la fin de la journée de travail ;
    • après retrait des équipements de protection individuelle.
  • Éviter tout contact des yeux et du nez avec des mains ou des gants souillés.
  • Ne pas porter les mains ou des objets (stylo par exemple) à la bouche.
  • Désinfecter et protéger les plaies par des pansements étanches.
  • Rincer immédiatement à l’eau potable en cas de projection dans les yeux.
  • Dans certaines activités, prendre une douche après le travail.
  • Nettoyer régulièrement les vêtements de travail, gants, bottes.
  • Changer de vêtements en fin de journée de travail.

En complément, une ou plusieurs vaccinations peuvent éventuellement être proposée(s), en sachant qu’il n’existe qu’un nombre limité de vaccins disponibles au regard de la diversité et du nombre d’agents biologiques existants. Il est important d’être conscient de l’intérêt mais aussi des limites de la vaccination en tant que moyen de prévention des risques professionnels.

Place et limites de la vaccination dans la prévention du risque biologique en milieu professionnel

La vaccination consiste à stimuler les défenses immunitaires d’un individu vis-à-vis d’un agent biologique. Elle ne peut en aucun cas se substituer à la mise en place des mesures de prévention des risques biologiques : elle vient seulement les compléter. Être vacciné contre un ou plusieurs agents biologiques ne dispense pas du respect des règles de sécurité mises en place.

Le Code du travail n'impose aucune vaccination. Les seules vaccinations rendues obligatoires par le Code de la santé publique ne concernent pas les zoonoses.

Après évaluation des risques poste par poste, le médecin du travail pourra conseiller à l’employeur la pratique d’une ou plusieurs vaccinations pour certains salariés, en fonction des recommandations du calendrier vaccinal (par exemple vaccin contre la rage (TP 4) chez les vétérinaires ou contre la leptospirose (TP 49) chez les égoutiers). Si l’employeur donne son accord, tous les frais inhérents aux vaccinations sont à sa charge (article R. 4426-6 du Code du travail).

Aucune vaccination ne peut être pratiquée sans l’accord explicite du travailleur. Après information par le médecin du travail sur les risques encourus au poste de travail, sur les avantages et les limites de la vaccination et sur ses éventuels inconvénients, le salarié conserve le libre choix d’être vacciné ou pas, ainsi que le choix du médecin qui va procéder à la vaccination (médecin traitant, médecin du travail…).

Informer et former le personnel

 

La prévention passe également par une information des salariés sur les risques encourus à leur poste et par la formation quant à la façon de se protéger (hygiène, protection collective et individuelle…).

Application de la démarche de prévention dans le cas de l’ornithose

Photo concernant les zoonoses


L’ornithose est une infection pulmonaire transmise à l’homme par des oiseaux infectés, domestiques ou sauvages (perruches, perroquets, dindes, pigeons, canards…). Les bactéries responsables sont excrétées dans les fientes qui contaminent le plumage et l’environnement. Certaines activités peuvent générer des poussières de fientes qui peuvent alors contaminer la personne qui les inhale.

Tout travail en présence d’oiseaux ou de leur environnement souillé (locaux d’élevage ou d’abattage, véhicules de transport, toitures souillées…) présente un risque d’exposition.

Les mesures de prévention doivent être adaptées à l’activité professionnelle considérée, comme illustré dans le tableau ci-dessous.

Niveau d'action

Animalerie d’oiseaux d’ornements

Abattoir de volailles

Nettoyage de combles souillés par de grandes quantités de fientes

Réservoir

  • Contrôle sanitaire à l’importation.
  • Optimisation des conditions d’élevage (densité des animaux, conditions de température et d’humidité…).
  • Protection contre les contacts avec les oiseaux sauvages.
  • Surveillance et détection de la maladie.
  • Traitement des oiseaux malades.

Pas d’action possible.

L’infection est souvent inapparente chez les volailles. De plus, elle n’est pas dépistée car elle ne rend pas la viande impropre à la consommation.

Empêcher l’accès des oiseaux (grillage…).

Exposition

Agent transmissible par voie respiratoire => prévenir l'inhalation de poussières susceptibles d’être contaminées

 

 

  • Isolement des animaux malades.
  • Limiter l’accès à ces animaux aux seules personnes nécessaires et après les avoir informées des risques et précautions à prendre.
  • Diminuer l’agitation des volailles (afin de limiter la mise en suspension de poussières contaminées).
  • Capter à la source et ventiler pour les postes d’accrochage, de saignée, de plumage.
  • Nettoyer les machines et les locaux en évitant l’utilisation de jets d’eau à haute pression.
  • Réduire la mise en suspension des poussières.
  • Humidifier les surfaces (si possible).

Salarié potentiellement exposé

  • Port d’appareil de protection respiratoire pour les soins aux animaux malades.
  • Port d’un appareil de protection respiratoire, pour les tâches les plus exposantes.
  • Port d’appareil de protection respiratoire.

 

Il n’existe pas de vaccin contre l’ornithose.

L’information et la formation sur les risques et les moyens de prévention doivent être délivrées à tous les travailleurs pouvant être exposés. Ils doivent également connaître les premiers symptômes de la maladie. Ainsi, en cas d’atteinte pulmonaire, ils pourront attirer l’attention de leur médecin sur l’éventualité d’une origine professionnelle de la maladie, ce qui peut permettre d’adapter rapidement le traitement.

Rôle spécifique de certains acteurs

 

Les services de prévention et de santé au travail regroupent une équipe pluridisciplinaire : médecin du travail, infirmier de santé au travail et intervenant en prévention des risques professionnels (IPRP) notamment. Cette équipe est en charge d’actions collectives sur le terrain (études de poste, visites de locaux…).

Le suivi individuel de l’état de santé des salariés est assuré par le médecin du travail ou un infirmier de santé au travail et ce dans le cadre de protocoles écrits.

Les salariés exposés aux risques biologiques doivent faire l’objet d’un suivi individuel de l’état de santé dont l’objectif est de détecter les signes précoces de maladies liées au travail. Le suivi comprend une visite d’information et de prévention avant l’embauche ou nouvelle affectation à un poste de travail où il existe une exposition aux agents biologiques pathogènes et des visites périodiques. Dans le cas d’une exposition à des agents biologiques des groupes 3 et 4, un suivi individuel renforcé doit être mise en œuvre.

L’évaluation des risques sur les lieux de travail est une étape indispensable :

  • étude de postes et visite des locaux pour affiner le repérage des « réservoirs » et en fonction des voies de transmission, les expositions possibles ;
  • dialogue avec les opérateurs et l’encadrement pour évaluer la fréquence et la durée de l’exposition potentielle…

Les examens prévus dans le cadre du suivi individuel de l’état de santé sont des moments privilégiés pour recueillir des informations sur les conditions d’exposition du salarié et son état de santé, et notamment pour prêter une attention particulière aux femmes enceintes potentiellement exposées à un risque biologique, à un salarié immunodéprimé du fait d’une maladie ou d’un traitement, ou pour faire le point sur les vaccinations.

En cas de morsure ou de griffure animale, des protocoles doivent être mis en place avec l’aide du service de prévention et de santé au travail.

Conduite à tenir en cas de morsures ou griffures

Le médecin du travail doit également propser une conduite à tenir en cas de morsures ou griffures par des animaux. La prise en charge des plaies doit être faite le plus précocement possible, avec un lavage abondant au sérum physiologique ou à l'eau et au savon suivi d'une désinfection locale par antiseptique. La suture des plaies profondes ou prises en charge tardivement est contre-indiquée, sauf pour les plaies de la face qui doivent être suturées pour des motifs esthétiques. L'antibiothérapie n'est pas systématque mais peut être proposée dans certains cas :

  • morsures à haut risque d'infection (plaies profondes et délabrées, prise en charge tardive > 8 h) ;;
  • morsures au niveau des mains et du visage ;
  • morsures chez les salariés immunodéprimés.

La prévention du tétanos doit être systhématique.

Pour en savoir plus
Mis à jour le 07/03/2023