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Béryllium et composés minéraux

Fiche toxicologique n° 92

Sommaire de la fiche

Édition : Mars 2022

Pathologie - Toxicologie

  • Toxicocinétique - Métabolisme [15, 12]

    Les composés du béryllium sont essentiellement absorbés par inhalation, distribués surtout au niveau du squelette et des muscles et éliminés sans transformation dans l’urine. Les composés non absorbés restent au niveau des poumons et des ganglions lymphatiques pulmonaires puis sont éliminés dans les fèces.

    Chez l'animal
    Absorption

    L’absorption du béryllium et de ses composés se fait principalement par la voie respiratoire, suite à l’inhalation de fumées ou de poussières. L’absorption pulmonaire varie avec l’espèce (plus rapide chez le hamster que chez le rat) et le sexe (plus rapide chez le mâle que chez la femelle) et dépend de la taille des particules, de leur forme et de leur solubilité :

    • une fraction des composés insolubles est éliminée rapidement par l’activité mucociliaire ou la phagocytose des particules, le reste est retenu longtemps dans les poumons avant d’être progressivement libéré dans le sang ;
    • pour les composés solubles non ionisés, l’absorption pulmonaire se fait rapidement, en 1 à 4 jours, par dissolution dans les fluides ; une proportion variable passe dans le sang. Les composés solubles ionisés précipitent dans le tissu pulmonaire et se comportent comme des particules insolubles.

    Le béryllium et ses composés ne sont que très faiblement absorbés par la voie digestive. La quantité absorbée (< 1 %) dépend de la dose et de la solubilité ; elle est limitée par la formation de phosphates insolubles dans l’intestin. Une absorption gastro-intestinale peut se produire après une exposition inhalatoire par clairance mucociliaire et déglutition.

    Aucune donnée n’est disponible chez l’animal par voie cutanée.

    Distribution

    Dans l’organisme, le béryllium est transporté soit sous forme de phosphate colloïdal, adsorbé sur des protéines plasmatiques, soit fixé sur la membrane des lymphocytes.

    Après inhalation pendant 3 heures, les composés les plus solubles (chlorure de béryllium, par exemple) sont retrouvés, chez le rat, en majorité dans les poumons et les ganglions trachéo-bronchiques (60 %) ; le reste de la dose absorbée est réparti entre le squelette (13,5 %), les muscles (9,5 %), le sang (5 %), le foie (0,9 %), les reins (1,5 %), la rate (0,1 %), le cœur (0,4 %) et le cerveau (1,4 %) ; après 17 jours, il en reste 6,8 % dans le squelette et moins de 0,0005 % dans les organes. Les composés moins solubles restent au niveau des poumons et des ganglions pulmonaires.

    Par voie orale chez l’animal, la faible proportion de béryllium absorbée est transportée par le sang essentiellement vers le tractus gastro-intestinal, le foie, les reins, les poumons et les os.

    Un passage transplacentaire a été montré chez le rat et la souris après injection intraveineuse de chlorure de béryllium ; en revanche, le passage dans le lait maternel est extrêmement faible.

    Métabolisme

    Le béryllium et ses composés ne sont pas métabolisés ; les sels solubles peuvent être transformés dans les poumons en composés moins solubles.

    Excrétion

    Les composés absorbés dans l’organisme sont principalement excrétés par la voie urinaire.

    L’élimination des composés du béryllium déposés dans les poumons se fait en deux phases :

    • la première (env. 30 % de la charge corporelle chez le rat) a une demi-vie de 2,5 jours ; elle passe par la clairance mucociliaire et une déglutition du béryllium menant à une élimination essentiellement fécale ;
    • la seconde, beaucoup plus longue, correspond à la libération et/ou à la dissolution progressive du béryllium stocké dans les poumons et le squelette ; l’excrétion urinaire y est plus importante. La mobilisation et l’excrétion du béryllium peuvent se poursuivre pendant plusieurs années et persister longtemps après l’exposition. Il en découle des demi-vies biologiques extrêmement longues. Les études par voie orale utilisant du chlorure de béryllium radiomarqué chez le rat, la souris, le chien et le singe montrent qu’une grande majorité de la dose ingérée est éliminée dans les fèces (> 98 %).
    Surveillance Biologique de l'exposition

    Le dosage du béryllium urinaire dans les prélèvements de fin de poste et de fin de semaine de travail peut être utile pour la surveillance des salariés exposés ; il reflèterait le pool de béryllium mobilisé récemment mais aussi l'exposition récente. Mais il existe une grande variabilité des données sur la relation entre les concentrations atmosphériques et urinaires de béryllium. De plus, aucune corrélation entre la sévérité de la bérylliose chronique et les concentrations urinaires de béryllium n’a été montrée.

    Le dosage du béryllium sanguin a pu être proposé, mais peu de données sont disponibles.

    Le test de transformation lymphocytaire (ou test de prolifération lymphocytaire) réalisé à partir d'un prélèvement sanguin est un apport essentiel dans le diagnostic de la sensibilisation au béryllium. L’interprétation de ce test au niveau individuel étant délicate (possibilité de faux positifs et négatifs, variabilités intra et inter-laboratoires), il est nécessaire que ce test soit intégré dans un faisceau d‘investigations cliniques et biologiques complémentaires.

    Le dosage de béryllium dans le condensat d'air exhalé a été proposé comme marqueur d'exposition mais les données sont encore peu nombreuses.

    Des valeurs biologiques d’interprétation en population professionnellement exposée ont été établies pour le béryllium urinaire (Voir Recommandations § II).

  • Mode d'actions [15]
  • Toxicité expérimentale [5, 15]
  • Toxicité sur l’Homme
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