Hernies discales lombaires et travail. Etude de 201 observations cas-témoin
Article de revue
Les relations entre les contraintes du travail, son organisation et la pathologie lombaire ont fait l'objet de nombreuses études, mais essentiellement dans le domaine des douleurs déclarées. L'évaluation de ces douleurs est difficile. C'est pourquoi une étude focalisée sur les cas bien définis de hernie discale lombaire (HDL) ayant bénéficié d'une intervention chirurgicale ou d'une chimionucléolyse a été entreprise pour mettre en évidence les facteurs de risque professionnels des HDL. Il s'agit de cas a priori sévères et rares, et les études sur le sujet sont moins nombreuses. Au total, 228 cas ont été recensés, correspondant à une incidence annuelle de 179 pour 100 000 dans la population de salariés étudiée. L'étude a porté sur les 201 cas et 201 témoins qui ont accepté de participer. Les résultats ont confirmé la plupart des données de la littérature, en particulier l'âge de survenue, la topographie des hernies, le rôle des antécédents rachidiens, de la catégorie professionnelle, de la manutention et des contraintes posturales. Certains s'en distinguaient : l'incidence, ici particulièrement forte, l'influence non retrouvée du tabac, de la posture assise, de la conduite de véhicules, et des vibrations corps entier. Surtout, l'étude détaillée des contraintes physiques, prenant en compte notamment l'historique professionnel, a démontré une association avec l'inclinaison antérieure du tronc et l'inclinaison-rotation actuelle ou passée, la notion d'efforts avec à-coups ou élan lors des manutentions. Ces résultats conduisent à insister sur la lutte contre les facteurs de risque décrits.