Intégration des facteurs humains dans la démarche de conception. Une approche ergonomique
Article de revue
Le développement des technologies nouvelles et le progrès technique ont entraîné une accélération de la substitution hommes/machines. Le travail disparaît sous sa forme humaine. Ce progrès technique, n'a pas évité pour autant, que certaines catastrophes se produisent (Bhopal, Tchernobyl, transports aériens et ferroviaires,...). Ces grandes catastrophes, pour l'homme et pour l'environnement, ont eu lieu, de surcroît, là où la sûreté de fonctionnement est à son plus haut niveau. On insiste bien sûr volontiers sur la responsabilité de l'opérateur, de l'homme, maillon faible de ces systèmes. L'erreur humaine est ainsi incriminée. On ne parle pas, bien sûr, des accidents évités du fait de l'intelligence des opérateurs. La "clé du succès" du progrès technique réside, selon nous, dans l'adéquation entre les performances du nouveau système, du nouveau produit..., et ceux qui en auront la conduite. Le système, le produit..., ne doivent pas se résumer à leurs seules caractéristiques techniques, ils doivent également intégrer la dimension humaine. Dès lors, l'ergonomie, bien que n'étant pas la seule discipline concernée par cette nécessaire évolution, peut y apporter une large contribution. C'est dans ce contexte que se situe le présent travail, qui se propose de témoigner un exemple de contribution de l'ergonomie dans un projet de conception, où l'ergonome a su placer, et ceci tout au long du processus, l'homme, au centre de la démarche. Le projet en question porte sur la conception du poste de conduite des TGV futurs. L'approche insiste sur l'analyse fine de l'activité de travail - la conduite -, qui a réellement permis d'orienter le processus de conception et qui a favorisé la coopération et la collaboration entre les acteurs-métiers.